Airbus Group annonce 396 suppressions de postes chez Astrium à Toulouse, les syndicats très inquiets

La direction d'Airbus Group a détaillé ce lundi 27 janvier son plan de restructuration aux syndicats. Sur les 5.800 suppressions de postes engendrées par la réorganisation du groupe, 396 concerneraient des salariés toulousains d'Astrium. Une décision justifiée par "des doublons" et par "l'évolution du plan de charge" selon la direction. Les syndicats dénoncent un choix avant tout financier.
396 suppressions de postes ont été annoncées chez Astrium à Toulouse

Depuis décembre, on savait le site toulousain d'Astrium menacé par le plan de restructuration d'Airbus Group, qui a pour objectif d'atteindre une marge opérationnelle (EBIT) de 10 % en 2015. Une ambition de rentabilité accrue clairement affichée par Tom Enders, le président du groupe. Cependant, le chiffre annoncé ce matin surprend du côté des syndicats.

"En 2012, Astrium a signé sa meilleure année. Et 2013 devrait être encore meilleure", rappelle Thierry Prefol, délégué syndical central CFE-CGC d'Astrium, qui ne comprend pas les annonces effectuées ce matin. Les réductions d'effectifs ont en effet été détaillées site par site ce lundi. Sur l'ensemble du territoire français, 15 % des effectifs seraient supprimés chez Astrium. À Toulouse, il y aurait 396 suppressions de postes : 137 en raison de doublons avec Cassidian et 259 liées à l'évolution du plan de charge.

Des raisons qui ne convainquent pas la CFE-CGC, syndicat majoritaire de la filiale. "Dans le cadre du rapprochement des équipes au sein d'Airbus Defence and Space, nous pouvons comprendre la logique de suppression des doublons, même si l'ampleur nous étonne en raison de la grande différence d'activité. Mais comment peut-il y avoir des problèmes de charge avec tous les contrats gagnés par Astrium ces dernières années ?", s'étonne Thierry Prefol. Le syndicaliste s'interroge même sur la possibilité, pour Astrium, d'honorer ses contrats avec environ 12 % des effectifs toulousains en moins.

"Une décision financière"
Thierry Prefol attend donc des réponses de la direction. Certaines pourraient venir du comité européen Airbus Group qui se tiendra mercredi 29 janvier et du comité central d'Astrium ce jeudi. Les syndicats ne baissent pour autant pas les bras. En décembre, lors de l'annonce, ils ont mandaté deux experts qui travaillent actuellement sur le plan de restructuration afin d'établir des propositions alternatives, susceptibles de réduire le nombre de postes supprimés.

De son côté, la direction a annoncé que les mesures d'accompagnement, de retraites anticipées et de mobilité au sein du groupe ne seraient pas suffisantes pour les 396 suppressions de postes. "Il y aura des licenciements secs, sauf si les syndicats acceptent de signer un accord de compétitivité. Un chantage qui n'est pas dans la culture du groupe", regrette Thierry Prefol.

Si le nombre de suppressions a été annoncé pour chaque site, la direction n'a toujours pas fourni la liste des postes concernés. "Depuis l'annonce du plan, il s'est écoulé un mois et demi pour que nous ayons la répartition par site. Cela prouve que c'est une décision financière prise par la direction du groupe, qui demande à ses filiales de trouver ces postes", explique le délégué syndical. Pour rappel, le président d'Airbus Group Tom Enders déclarait en décembre : "Il nous faut réduire les coûts, éliminer les duplications de produits et de ressources, créer des synergies dans nos opérations et notre portefeuille de produits, et mieux cibler nos efforts de recherche et développement."

Paul Périé
© photo Rémi Benoit

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