La confédération de l'artisanat et des petites entreprises (CAPEB) de Haute-Garonne ne baisse pas les bras. Les artisans attendent les parlementaires de pied ferme samedi prochain à l'occasion de leur Assemblée Générale annuelle. Leur principale inquiétude: le passage annoncé de la TVA à 10 % dans le bâtiment le 1er janvier prochain. Interview de Marie Sauts, 1ere vice présidente de la CAPEB 31.

Votre assemblée générale a lieu samedi 12 octobre à Saint Gaudens, et vous invitez les parlementaires à venir débattre, quelle est votre démarche ?
Notre démarche se situe dans la continuité de la mobilisation du 13 septembre dernier qui a rassemblé 20 000 personnes. Nos revendications sont toujours les mêmes, elles traduisent l'inquiétude des artisans. Nous invitons donc les parlementaires à débattre sur plusieurs points clés car nous voulons savoir comment ils seront prêts à nous défendre à l'Assemblée. Nous sommes particulièrement inquiets à propos du passage annoncé de la TVA à 10 % dans le bâtiment le 1er janvier prochain. En effet, en passant de 5,5 à 7 %, de nombreuses entreprises ont déjà perdu leur marge. Nous souhaitons aussi aborder les questions du statut de l'auto-entrepreneur et du travail au noir, qui constituent une très forte concurrence déloyale dans le bâtiment et enfin celle de l'augmentation des charges qui ont atteint un tel niveau qu'elles sont aujourd'hui un frein à l'embauche dans la profession.

Les annonces récentes d'une TVA à 5 % pour les travaux de rénovation thermique et pour la construction de logements sociaux ne vont-elles pas dans le bon sens ?
C'est largement insuffisant ! Dans le cadre de travaux d'isolation d'un toit par exemple, à part l'isolation en elle-même, tous les travaux secondaires (placo, isolation, etc.) seront facturés à 10 %. Nous plaidons en réalité pour un taux global à 5 % concernant l'ensemble des travaux de rénovation qui constituent une priorité nationale. Enfin la TVA à 5 % pour les logements sociaux, dans l'absolu c'est peut-être une bonne chose mais ce marché reste la chasse gardée des majors de la construction, il est rarement accessible aux petits artisans.

Comment se porte l'activité dans la région ?
Selon les dernières données de la CAPEB, la région Midi-Pyrénées est, avec le Limousin, celle qui enregistre le plus fort recul d'activité : -6 % entre le 2e trimestre 2012 et le 2e trimestre 2013. Au niveau national l'activité a ralenti de 4 % sur la même période. C'est évidemment un indicateur très inquiétant.

Propos recueillis par Béatrice Girard
Photo Rémi Benoit

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