Adjointe en charge de l'Urbanisme et nouvelle présidente de l'AUAT (Agence d'urbanisme et d'aménagement Toulouse aire urbaine), Annette Laigneau souhaite rééquilibrer les nouveaux permis accordés en fonction des quartiers et associer les maires de quartiers aux discussions. Sa priorité : la préservation du patrimoine. Son objectif : "déterminer les quartiers dans lesquels les promoteurs ne doivent plus aller". Interview.

Vous êtes la nouvelle présidente de l'AUAT, quelle est votre feuille de route à la tête de cette agence ?
Il n'y aura pas de grande nouveauté, mais des choses à remettre en forme. Je vais donc installer un comité de pilotage en présence des différents partenaires et notamment les représentants de l'État, des élus, etc. pour déterminer le programme et les priorités de l'agence entre 2015 et 2020. C'est une chose qui se fait périodiquement, même si l'agence, dotée d'un budget de 4,9 M€, fonctionne avec un programme annuel. La première réunion se fera à la rentrée pour une restitution au premier semestre 2015.

Vous êtes aussi adjointe à l'urbanisme, quelles seront vos actions prioritaires ?
L'une de mes premières actions, pour respecter nos engagements de campagne, concernera le patrimoine historique et le patrimoine bâti, que je considère comme l'un des éléments essentiels de notre projet urbain. À partir d'un plan de Toulouse qui laissera apparaître les volumes et les gabarits de construction, nous allons déterminer les quartiers dans lesquels les promoteurs ne doivent plus aller. Ce travail va être fait avec Dominique Jakob, l'architecte conseil auprès de la ville. Il y a clairement des secteurs de la ville dans lesquels on a déjà beaucoup construit et, dans ces endroits, je veux faire en sorte que moins de permis soient délivrés en diffus.
Je souhaite par ailleurs relancer la mise en place d'un secteur sauvegardé à Toulouse à l'intérieur des boulevards, avec une volonté : améliorer le patrimoine du secteur toulousain. Enfin, je souhaite faire coïncider une prochaine opération de rénovation de l'espace public, par exemple rue des Lois, avec une opération de rénovation des façades et notamment des enseignes de commerce.

Comment comptez-vous travailler avec les promoteurs justement ?
Je veux faire en sorte de mieux les accompagner. Nous allons notamment mettre en place une "revue de projet". Cela va consister à leur demander de déposer un avant-projet très en amont et notamment avant de lancer les études de permis de construire, pour être en mesure de faire évoluer les projets. Les maires de quartier seront associés à cette démarche. Dans tous les cas nous souhaitons rencontrer les promoteurs et travailler en confiance avec eux.

Propos recueillis par Béatrice Girard
© photo Rémi Benoit