Tourisme, Jean-Pierre Mas dément les rumeurs d'un rapprochement entre Selectour-Afat et Fram

Le co-président de Selectour-Afat Jean-Pierre Mas revient sur les rumeurs d'un possible rapprochement avec le tour-opérateur toulousain Fram. Tout en écartant cette hypothèse, il dévoile les grandes lignes de la stratégie du groupe. Interview.
Jean-Pierre Mas, Président directeur général de la société AS Voyages Entreprise

Mercredi 29 mai, le tour-opérateur Fram a annoncé être à la recherche de 30 à 40 M€ dans le cadre de son redressement. Une prise de participation au capital de la société est-elle envisageable?
Ni envisagée, ni envisageable. Aucune démarche n'a été entreprise allant dans ce sens. Toujours est-il qu'en tant que premier distributeur des produits de l'entreprise Fram, qui fait partie de nos quatre plus grands fournisseurs, nous allons rester extrêmement attentifs à l'évolution du dossier. Mais je le répète, nous ne sommes pas autour de la table des négociations.

Pourquoi cette position?
Aujourd'hui, les tour-opérateurs traversent tous une grave crise qui semble être celle d'un modèle peut-être dépassé ou du moins à redéfinir. Il serait donc hasardeux pour nous de vouloir investir dans une entreprise issue de ce secteur moribond. Reste que l'on peut très bien concevoir l'idée que nos agences puissent créer elles-mêmes leurs propres voyages, court-circuitant de fait les tour-opérateurs. Il s'agira de leurs donner les moyens techniques et humains pour réaliser cette tâche.

Pourtant vous avez rencontré Daniel Cohen, président du directoire de Fram cette semaine. Et un autre rendez-vous entre vous deux est prévu très prochainement.
Avec Fram, nous entretenons d'excellentes relations commerciales qui en font un partenaire privilégié. Daniel Cohen et moi-même, nous nous sommes entretenus pour harmoniser nos stratégies face à la crise. Clairement, nous souhaitons continuer à travailler ensemble et avons pour objectif de relancer les ventes de Fram à court terme en coopérant de façon plus prononcée. De toute manière, se posera à un moment ou un autre, la pérennité du modèle actuel, il y a beaucoup trop d'intermédiaires et j'ai l'impression que les tour-opérateurs trop peu agiles pourront être ceux qui payeront les pots cassés.

Le secteur du tourisme est durement frappé par la crise. Comment cela se traduit-il sur vos activités ?

Au niveau des voyages d'affaires, la crise n'a qu'un impact résiduel, puisque leur volume n'a guère changé. En revanche, l'activité de tourisme traditionnel a quant à elle essuyé les plâtres et ce, à cause de la conjonction de trois tendances : la baisse du moral des ménages, les effets collatéraux des printemps arabes et la météo. Verdict, si le bilan 2012 est positif comme nous le publierons le 25 juin prochain, l'exercice 2013 connaît une légère baisse de notre activité.

Comment redresser la barre ?
Nous entendons mettre la focale sur le développement du commerce électronique. Fort d'un réseau dense de 1 300 points de vente physique, nous devons maintenant développer notre offre internet et les plate-formes attenantes. L'objectif est de créer une complémentarité autour du multi-canal. Le tourisme étant un service, il s'offre naturellement à une consommation dématérialisée. Deuxième priorité, la mise du client au cœur de notre stratégie. Afin de proposer une offre personnalisée qui corresponde au mieux aux goûts de chacun, il s'agira d'améliorer notre savoir-faire concernant la connaissance et le suivi des clients.

Propos recueillis par Jérémy Lacoste
photo© Rémi Benoit

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