Sciences Po Toulouse : Jean-Luc Moudenc propose une installation dans les locaux de l'Ensica

Lors d'une réunion qui s'est tenue hier au Capitole, Jean-Luc Moudenc a proposé au directeur de l'IEP de Toulouse Philippe Raimbault et au président de l'Université de Toulouse 1 Capitole Bruno Sire, deux solutions pour relocaliser Sciences Po. La première serait d'installer l'école dans les locaux de l'Ensica (Jolimont), l'autre, de construire de nouveaux bâtiments sur le parking de la cité administrative. Objectif : éviter une installation sur le quai Saint-Pierre, pour y préserver le patrimoine.
Le site de l'Ensica se trouve à Jolimont, sur l'ex-CEAT © Rémi Benoit

"Nous soutenons l'ambition de développement de l'IEP. Il ne doit pas y avoir de doute là-dessus." Jean-Luc Moudenc, qui a donné une conférence de presse ce matin sur les 100 premiers jours de son mandat (lire notre article) s'est longuement exprimé sur le dossier Sciences Po Toulouse. Le maire de Toulouse a rappelé qu'il avait émis un "avis défavorable au permis de construire" de l'école sur le site du Bazacle, situé sur le quai Saint-Pierre, car "le style architectural du projet porte atteinte à l'identité d'un des quartiers les plus emblématiques de Toulouse". La préservation du patrimoine est en effet un des axes majeurs de la politique menée par la municipalité en termes d'urbanisme.

Deux propositions

Le maire ne veut pour autant pas "engager un bras de fer" avec l'Université mais affirme plutôt "être constructif". C'est pourquoi la municipalité a proposé deux alternatives à Philippe Raimbault et Bruno Sire, respectivement directeur de l'IEP et président de l'Université de Toulouse 1 Capitole. "La première piste figure dans le plan Campus", explique Jean-Luc Moudenc. Il s'agirait de "construire des locaux sur le parking de la cité administrative", situé près de l'Université Toulouse 1-Capitole. "Cette piste à l'avantage de ne pas être freinée par des contraintes historiques comme c'est le cas avec le Quai Saint-Pierre", souligne l'élu.

La deuxième piste se situe du côté de Jolimont : "C'est l'Ensica. Les locaux sont immédiatement disponibles puisque 90 % des étudiants ont déjà rejoint le site de Rangueil. Les locaux sont très bien entretenus et l'IEP pourrait s'y installer dans le court terme." Des locaux qui appartiennent actuellement à l'État. "Je demanderais, si nécessaire, qu'une solution soit trouvée pour que l'IEP puisse y emménager. Il pourrait s'agir soit d'une vente soit d'une location." L'élu vante une "solution rapide, à coût très réduit, qui permettrait aux étudiants d'être dans des locaux, en toute sécurité" et qui plus est, "proche du métro".

Alors que l'université a déjà engagé 900.000 € pour avancer sur le projet du futur IEP, la piste Ensica est une solution "très peu coûteuse" selon le maire. Elle ne nécessiterait, selon lui, que des "travaux légers, les locaux étant déjà conçus pour l'enseignement supérieur et très bien entretenus". Cela permettrait à l'université de "s'y retrouver" estime-t-il.

Continuer d'avancer sur le dossier du Bazacle

Philippe Raimbault, le directeur de l'IEP, qui doit trouver de nouveaux locaux pour accueillir ses étudiants dès septembre 2016, espère quant à lui que le projet de relocalisation de l'école au Bazacle n'est pas totalement abandonné. "Nous allons poursuivre le dossier Saint-Pierre car nous devons avancer. Nous espérons que nous aurons une décision positive pour le permis de construire dans les jours à venir", explique-t-il. À l'issue de la réunion qui s'est tenue mercredi au Capitole en présence des acteurs majeurs du dossier, le directeur de Sciences Po reconnaissait toutefois être allé "visiter les locaux de l'Ensica. Nous allons étudier cette proposition car nous sommes ouverts au dialogue. Y emménager nous paraît possible. Mais il y a quand même des éléments de conformité à vérifier et nous aurions besoin d'un amphithéâtre beaucoup plus grand. Il faut que nous sachions aussi combien les bâtiments peuvent coûter en fonctionnement. Ce n'est pas seulement faire des travaux d'aménagement, il faut également avoir les moyens d'entretenir les lieux", explique le directeur : "Il y a beaucoup d'incertitudes ! On voit déjà ce qu'il faut faire, mais on ne sait pas du tout combien cela peut coûter !"

Parmi les points négatifs, Philippe Raimbault remarque que "le lieu est beaucoup trop grand pour l'IEP donc il faudrait trouver un autre partenaire". En effet, le site de l'Ensica fait 18.000 m2, alors que le projet du quai Saint-Pierre s'étend sur 6.000 m2.

Vers un nouveau déménagement ?

Ce jeudi, Jean-Luc Moudenc a également émis l'idée qu'à terme, l'IEP pourrait éventuellement déménager sur le site de Toulouse Business School. Situé boulevard Lascrosse sur une surface de près de 6.000 m2, l'emplacement pourrait s'avérer idéal pour Sciences Po Toulouse. TBS, qui souhaite de son côté déménager d'ici à 5 ans, pourrait alors rejoindre le site de l'Ensica (et du CEAT attenant), beaucoup plus grand. L'école de commerce cherche en effet à s'installer sur une zone de 35.000 m2. Pour l'heure, les dirigeants de TBS n'ont pas été sollicités sur ce sujet car "il s'agit uniquement d'une idée" précise Jean-Luc Moudenc.

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