Val Tolosa : le feuilleton judiciaire continue

Le centre commercial Val Tolosa verra-t-il le jour ? La cour administrative de Bordeaux a estimé la semaine dernière que "l'intérêt économique du projet n'est pas sérieusement démontré". Mais en parallèle, la préfecture a pris un nouvel arrêté qui pourrait faire redémarrer les travaux.
Plan d'architecte du projet de centre commercial Val Tolosa.

Les travaux du futur centre commercial Val Tolosa vont-ils commencer dès cet été ? C'est la crainte aujourd'hui des opposants au projet de complexe commercial sur le plateau de la Ménude (Plaisance-du-Touch).

Lancé il y a 15 ans, le projet Val Tolosa prévoit l'implantation de 63 250 m2 de surface de vente, un hypermarché, 150 boutiques, un cinéma et un grand magasin de 9 000 m2. Cela en ferait l'un des 10 plus grands centres commerciaux de France pour un investissement de 350 millions d'euros. Les travaux devaient commencer en 2013 pour une ouverture du centre commercial en 2016.

"L'intérêt économique et social du projet n'est pas sérieusement démontré"

Mais, dès l'obtention du permis de construire en 2009, le promoteur immobilier, Unibail Rodamco, a été confronté à l'hostilité des riverains. En septembre 2015 par exemple, le collectif Non à Val Tolosa a entamé un blocage permanent du chantier pour dénoncer ce projet considéré comme "un grand projet inutile", remettant en cause l'opportunité d'une surface commerciale d'une telle ampleur dans l'agglomération toulousaine. Le collectif a obtenu gain de cause à plusieurs reprises devant la justice : en juin 2016 avec l'annulation du permis de construire, en mai dernier avec l'annulation de l'autorisation pour la construction du cinéma.

Le 13 juillet dernier, un nouveau coup d'arrêt au projet a été donné avec l'annulation en appel par la cour administrative de Bordeaux de l'arrêté de dérogation portant sur les espèces protégées. "L'intérêt économique et social du projet n'est pas sérieusement démontré", estime-t-elle dans le rendu de la décision. La cour administrative met notamment en doute l'impact sur l'emploi du projet :

"Il n'est pas établi par études que ce projet créerait effectivement 1785 emplois et que ceux-ci seraient stables et durables... La gestion du parc ne créerait seulement que 4 emplois. Le maillage commercial de l'agglomération révèle que l'Ouest toulousain est déjà largement desservi en grandes surfaces... L'intérêt de la construction du centre commercial, en dépit même des quelques emplois directs qu'il pourra générer, ne saurait justifier la destruction définitive de nombreuses espèces dont la protection est regardée comme d'intérêt européen", relève-t-elle.

Cette décision de justice implique une suspension des travaux sur le site. Pourtant, les engins de chantier sont de retour cette semaine sur le plateau de la Ménude. Ce mercredi 19 juillet, la préfecture de la Région Occitanie a en effet annoncé avoir signé dès le 12 juillet un nouvel arrêté de dérogation relative aux espèces protégées."Le projet a été soumis au Conseil national de protection de la nature. Le CNPN a émis un avis favorable le 19 juin 2017, avance la préfecture. En parallèle, une procédure de consultation et de participation du public a été organisée. Sur la vingtaine d'avis émis, seuls 3 avis défavorables ont été recensés."

Rencontre à la préfecture vendredi

La préfecture doit rencontrer ce vendredi les associations d'opposants au projet. Mais pas sûr que le collectif Non à Val Tolosa y participe.

"On nous convoque alors que les engins de chantier sont de retour sur le site. Nous demandons la suspension des travaux comme préalable à notre participation, fulmine Pascal Barbier, coprésident du collectif Non à Val Tolosa.

En plus, le nouvel arrêté préfectoral ne corrige pas les faiblesses du projet soulignées par la cour administrative de Bordeaux : ce projet n'a pas d'intérêt public majeur ; aucun transport en commun n'est prévu à proximité du centre commercial et puis aucune alternative n'a été recherchée".

 Par ailleurs, une manifestation est prévue à Plaisance-du-Touch ce samedi contre la fermeture du cinéma associatif de la ville Écran7 qui a porté un recours contre le projet de multiplex de Val Tolosa.

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Commentaires 3
à écrit le 27/07/2017 à 22:12
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On a besoin de projets à taille humaine .. trop grand ce centre et pourquoi tués les commerces existants .. TOULOUSE n as t il pas suffisamment de M2 commerciaux ?

à écrit le 21/07/2017 à 1:17
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Ça doit y aller les pots de vin !!!!! Un méga centre commercial qui s'ouvre c'est un centre ville qui meurt

à écrit le 21/07/2017 à 1:17
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Ça doit y aller les pots de vin !!!!! Un méga centre commercial qui s'ouvre c'est un centre ville qui meurt

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