Le ton a été donné dés le début du meeting avec l'intervention de Didier, ouvrier de l'usine toulousaine de Freescale qui doit fermer en juin. « L'usine doit fermer mais elle a réalisé un bénéfice de 19 millions d'euros en 2010 et de 18 millions d'euros en 2011. Les vues des dirigeants sont à court terme. Mais on est toujours là, merci aux jeunes militants du NPA qui nous ont aidé », a souligné le salarié de Freescale.

Olivier Besancenot, ancien candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (ex-NPA) lors des élections présidentielles de 2002 et 2007, est monté à la tribune sous un tonnerre d'applaudissements un peu plus tard. « Je suis le facteur attitré de Poutou », a t-il plaisanté avant de parler du candidat : « Nous venons de planter le drapeau de la démocratie directe, lui (Philippe Poutou) sait de quoi il parle, il connaît le quotidien », a assuré Olivier Besancenot.

Philippe Poutou a démarré son discours lui aussi par une boutade. « Quand je vois ce monde autour de moi, je commence à rêver d'un destin personnel », s'est-il amusé. Le candidat a appelé à un large vote pour son parti. « Il reste quatre jours pour convaincre que le vote utile est celui du NPA », a t-il souligné. Il a ensuite égratigné le Parti socialiste : « Il n'y a rien à attendre d'un gouvernement de gauche, a clamé Philippe Poutou, il mènera lui aussi une politique d'austérité. »

Un troisième tour social

À quelques jours du premier tour, Philippe Poutou pense déjà à la suite et à un éventuel rassemblement des forces anticapitalistes. « Après les élections, on jouera un rôle dans la préparation d'une riposte sociale unitaire, a pointé le candidat. Il faut un troisième tour social et construire un outil politique anticapitaliste et indépendant du PS avec la gauche de la gauche, les syndicats, les associations militantes. » Pour la consigne de vote au second tour, le parti ne changera pas de ligne mais la formule est encore à définir. « On verra comment on formule ça mais on n'a pas l'intention de rester neutre, il faut dégager ce gouvernement de droite », a t-il assuré.

Wilfried Pinson
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