A 72 heures du meeting de François Hollande à Toulouse, interview de Kader Arif

Kader Arif, député européen du Sud-Ouest, fait partie du premier cercle de François Hollande. Membre de l'équipe de campagne et possible ministre d'un futur gouvernement socialiste, il évoque les primaires des 9 et 16 octobre ainsi que le meeting du 6 octobre à Toulouse.

Pourquoi soutenez-vous François Hollande ?
J'ai confiance dans sa capacité à présider, dans ses qualités intellectuelles et dans son humanité. C'est un homme bien, capable d'être le rassembleur dont la France a besoin. Et puis il aime faire campagne, il aime les débats, c'est un magnifique orateur, un débatteur hors pair et il est celui que la droite craint le plus. Ne nous trompons pas, Nicolas Sarkozy est un très mauvais président mais c'est un très bon candidat.

Comment séduire les électeurs en période de rigueur budgétaire ?
François Hollande leur tient un discours de vérité. Le déficit public est abyssal. Le remboursement de la dette est le premier budget de la France. Donc nous devons être réalistes mais aussi optimistes et offensifs. François Hollande ne fait pas de campagne catégorielle. Il définit de grandes priorités. La jeunesse en est une. La justice fiscale aussi. On ne peut plus accepter que les riches s'enrichissent de plus en plus. Ça me met profondément en colère. Les riches demandent eux-mêmes à être taxés, au moins qu'on les écoute ! Pour répondre à l'urgence économique, sociale et écologique, il faut offrir une espérance et redéfinir un contrat social.

Que faut-il attendre du meeting de François Hollande à Toulouse ?
Le discours de Toulouse sera un discours important. Tout comme François Mitterrand, François Hollande a voulu finir sa campagne pour les primaires ici à Toulouse, une ville d'accueil, de partage et qui porte en elle les germes de la révolte. Il viendra dire aux Toulousains qu'ils peuvent voter pour qui ils veulent car aucune contrainte ne doit peser sur un vote.

Beaucoup d'élus locaux ont choisi Martine Aubry. N'avez-vous pas le sentiment d'être seul en soutenant François Hollande ?

Je sais que Martine Aubry a le soutien de presque tous les maires adjoints et de plusieurs maires de la Communauté urbaine ainsi que du président du Conseil régional. Moi ça me va très bien, je suis un peu un outsider ! Ce que je sais, c'est que François Hollande est aimé par les militants et je pense qu'ils pourront le traduire dans leur vote les 9 et 16 octobre.

Vous n'envisagez pas une victoire de François Hollande dès le premier tour ?

Ce serait insultant de considérer qu'il n'y aura pas de deuxième tour. Il faut faire preuve d'humilité et de modestie. Mais j'ajoute qu'il faut être en tête le plus largement le 9 octobre. C'est important car le rassemblement s'opère mieux quand quelqu'un est largement gagnant.

Si François Hollande est choisi le 16 octobre, bénéficiera-t-il du soutien du PS ?
Il ne faut pas répéter 2007. L'appareil et l'équipe de campagne devront être très soudés. Un parti se met à mal quand il ne soutient pas le candidat et inversement.

Comptez-vous sur une participation importante le 9 octobre ?
Nous partons de l'hypothèse qu'il y a aura 1 million de votants soit 2,5% du corps électoral mais il est aussi possible que ce chiffre soit dépassé. Moi, j'appelle les Français à voter massivement les 9 et 16 octobre pour participer à la vie démocratique. Le candidat qui sera choisi aura déjà un lien avec les Français, un lien qui sera très utile pour la campagne à venir.

François Hollande a-t-il bénéficié du retrait de DSK ?

Mais il était déjà candidat ! Quand il a annoncé sa candidature en mars, nous avons entendu beaucoup de propos condescendants. On nous disait « circulez y a rien à voir ». Un vrai mépris. Et puis les choses ont changé. Les Français aujourd'hui se disent qu'il est le plus capable de redonner l'espoir, de reconstruire le pays et de le débarrasser de Nicolas Sarkozy, de son équipe gouvernementale


Propos recueillis par Emmanuelle Durand-Rodriguez

En savoir plus :
Très proche de Lionel Jospin puis de François Hollande, Kader Arif, 52 ans, a longtemps dirigé la fédération de la Haute-Garonne. Aujourd'hui député européen du Sud-Ouest, il fait partie de l'équipe de coordination de la campagne de François Hollande et est chargé des relations avec le Parlement européen

En photo : Kader Arif, député européen et soutien de François Hollande (© Rémi Benoit)

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