A Toulouse François Hollande rêve d'une « victoire aux allures de 10 mai 1981 »

Plus de 3000 personnes massées à la salle Jean Mermoz à Toulouse et un ancien premier secrétaire du PS dopé par la perspective d'un victoire aux primaires les 9 et 16 octobre. Jeudi 6 octobre, François Hollande a résumé ses propositions pour 2012 et longuement ironisé sur Nicolas Sarkozy et son gouvernement.

Il a la réputation d'être un bon orateur et de ce côté là, François Hollande n'a pas déçu son auditoire. Loin du style un peu compassé qu'il a adopté lors des trois débats télévisés de la primaire, le candidat socialiste a fait son show. Émaillant son discours de piques assassines, il a souvent fait rire la salle aux éclats. Tour à tour il a moqué : la droite « qui n'aime pas l'État mais qui s'accroche au pouvoir » ; « la taxe sur les boissons sucrées. Avec ça ils ont trouvé leur eau miraculeuse » ; François Fillon « Il a dit : Les primaires c'est formidable ! Il faudrait faire ça aussi à droite. Et bien nous sommes prêts à fournir toute la logistique ! Mais j'ai l'impression que même à la primaire Nicolas Sarkozy ne serait pas élu ». Nicolas Sarkozy a bien sûr aussi fait les frais de l'ironie de François Hollande : « Pourquoi faut-il un président normal ?... Regardez ce qu'est un président anormal et vous aurez la réponse » ou encore « 1 € ce n'est pas cher pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy. C'est un euro citoyen ».

Réduire la part du nucléaire

Pourtant parallèlement à ses traits d'humour qui sont depuis toujours sa marque de fabrique, François Hollande a prononcé un discours plutôt grave. Il a dénoncé la « crise sociale, financière, économique, agricole, écologique. La crise morale qui fait que des juges sont aux ordres et que des policiers font des fiches » (allusion à l'espionnage dont aurait été victime sa compagne Valérie Trierweiler d'ailleurs présente dans la salle.) Il a également surtout repris et expliqué ses principales propositions et notamment celle qui a fait polémique avec Benoît Hamon sur les retraites : « Si je suis élu la première décision que je prendrai sera de rétablir la possibilité de prendre la retraite à 60 ans pour ceux qui ont cotisé et qui ont leurs annuités. »

Concernant l'éducation : « Nous recréerons 60 000 postes dans l'Éducation nationale. Cela coûtera 500 millions d'euros par an. C'est l'équivalent du bouclier fiscal. Je suis venu à Toulouse pour faire la promesse que nos enfants vivront mieux que nous. Nous avons le devoir de faire de l'école notre priorité de la maternelle à l'université.

Sur la réforme fiscale : « Il faut agir vite et fort dès le début du quinquennat. Aucune niche ne sera maintenue si elle n'est pas efficace économiquement ou juste socialement. »

Sur le nucléaire : « Je réduirai la part du nucléaire, de 75% aujourd'hui à 50% à l'horizon 2025. Je propose que nous fassions le même effort que les Allemands, dans les mêmes proportions, mais eux étaient à 22 %, nous à 75%. »

Avant de clôturer un meeting qui aura duré 1h10, François Hollande a lancé un appel : "J'ai besoin de vous dimanche. Les candidats ont tous des qualités mais là il faut donner une indication dès le premier tour. La question que vous devez vous poser est de savoir qui peut faire gagner la gauche ? Donnez-moi la force et la légitimité de vous conduire vers la victoire de la gauche le 6 mai 2012. Une victoire qui aura des allures du 10 mai 1980.»

A la fin du meeting, François Hollande a été rejoint sur scène par les nombreux élus nationaux et régionaux venus le soutenir : Vincent Feltesse, Robert Hue, Jean-Marc Ayrault, Gérard Colomb, Jean-Yves le Drian, Kader Arif, Bertrand Auban, Jean-Jacques Mirassou, Alain Fauconnier, Monique Iborra, Christophe Delpoux. Pierre Izard était également présent ainsi qu' en guest star, le tout nouveau président du Sénat, l'Ariégeois Jean-Pierre Bel qui a prononcé un discours remarqué : « La victoire au Sénat est historique. C'est la victoire des territoires qui ont pu faire entendre leur mécontentement profond. J' y vois un présage. Elle sonne comme une promesse de changement même s'il faut éviter tout triomphalisme. Notre candidat doit être un homme d'État, intègre, désintéressé, normal. » Moins d'une semaine après son élection à la présidence du Sénat, Jean-Pierre Bel a été ovationné et longuement applaudi à plusieurs reprises.

Emmanuelle Durand-Rodriguez

En photo : François Hollande lors de son meeting à Toulouse (photo Rémi Benoit)

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