Martine Aubry à Toulouse demain. Les réactions des élus à l'affaire DSK

Trois jours après l'arrestation à New-York du patron du FMI, Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste sera à Toulouse demain, mercredi 18 mai. Elle présidera le Forum des idées du Parti socialiste sur l'enseignement supérieur et la recherche. L'occasion de faire réagir les élus de la région sur l'affaire DSK ainsi que sur ses conséquences pour le PS dans l'optique de la présidentielle de 2012.

Kader Arif, conseiller municipal de la ville de Toulouse et député européen (ancien premier secrétaire fédéral PS de la Haute-Garonne) :Présent lors du bureau national du Parti socialiste qui s'est déroulé à Paris ce mardi 17 mai, Kader Arif, conseiller municipal de la ville de Toulouse et député européen, a évoqué un « climat lourd et des participants groggy » par l'affaire mettant en cause Dominique Strauss-Kahn. « Nous ressentons évidemment une solidarité à l'égard de la victime, avec le souci de respecter la présomption d'innocence à l'égard de Dominique Strauss-Kahn ». Et de préciser : « cette affaire ne remet pas en cause le Parti socialiste qui est une structure collective qui a sa propre vie et doit continuer à donner de l'espoir aux Français. Le parti n'est ni abîmé, ni touché, il doit continuer à être force de proposition et c'est ce que nous ferons demain avec Martine Aubry à Toulouse. » Aucune conséquence donc sur le PS selon lui, mais « un choc qu'on a pu tous ressentir personnellement. »

Brigitte Barèges, députée UMP du Tarn-et-Garonne :
La députée du Tarn-et-Garonne, Brigitte Barèges a quant à elle invité, dans un communiqué, Dominique Strauss-Kahn à quitter ses fonctions de patron du FMI : « Les ennuis de M. Strauss-Kahn avec la justice ont donné l'occasion aux responsables du Parti socialiste de montrer toute l'étendue de leur talent en matière de langue de bois et surtout d'hypocrisie. Les voir se relayer hier sur les écrans pour défendre l'indéfendable était proprement insupportable. Les mêmes n'avaient pas eu la même retenue et les mêmes pudeurs lorsqu'il s'était agi de lyncher tous les jours Eric Woerth pour des faits nettement moins graves. »

Mais le plus indécent selon elle « est certainement l'absence totale d'égard pour la victime. Pas un commentateur n'a eu hier un mot pour celle qui est présumée avoir subi une agression sexuelle grave assortie de violence. Avant de parler de « DSKgate », grand complot contre le héraut de la gauche française, la décence voudrait qu'on se soucie de la victime, même si elle aussi est « présumée » à plus forte raison si elle est de condition modeste. Bien sûr, la présomption d'innocence vaut pour M. Strauss-Kahn comme pour tout citoyen. Mais devant la gravité des accusations dont il est soupçonné et compte tenu de l'importance des fonctions qu'il occupe aujourd'hui, M. Strauss-Kahn s'honorerait à tirer toutes les conséquences de sa situation qui met la France, qu'il est censé représenter, en grande difficulté. M. Strauss-Kahn avait su démissionner de sa fonction de ministre lorsqu'il était mis en cause dans l'affaire de la MNEF en novembre 1999. Nul doute qu'il en comprendra à nouveau l'urgente nécessité.


Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées :
Interrogé sur les suites que pourrait, ou devrait, donner la première secrétaire du Parti socialiste à l'affaire de mœurs impliquant Dominique Strass-Kahn, le président de la Région a répondu que « Martine Aubry fera ce qu'elle estime devoir faire. Elle vient traiter à Toulouse de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ce déplacement était prévu depuis de longues semaines, il n'y avait pas de raisons qu'il soit remis en cause. » À la question d'un possible réaménagement du calendrier socialiste en vue de la présidentielle, Martin Malvy s'est montré catégorique : « Je ne pense pas qu'il soit réaménagé et je ne le souhaite pas. Ce n'est pas aujourd'hui la question que se posent les Français. Nous avons un calendrier fixé au 28 juin (NDLR : les candidatures officielles aux primaires socialistes doivent être déposées entre le 28 juin et le 13 juillet), nous allons nous y tenir. La présidentielle n'est que dans 1 an, il est trop tôt. » Trop tôt également pour afficher un soutien officiel à un candidat en particulier : « Ce qui est sur c'est que je soutiendrai le candidat qui sera désigné par le parti. »

Le président de la Région a également réagi au communiqué de la députée du Tarn-et-Garonne invitant Dominique Strauss-Kahn à la démission du FMI en soulignant que « Madame Barèges doit logiquement défendre son camp. Moins elle s'occupera des autres, mieux cela vaudra. »

Martin Malvy s'est par ailleurs félicité du choix de Toulouse pour accueillir le Forum des idées du Parti socialiste sur l'enseignement supérieur et la recherche : « Toulouse est incontestablement une place forte de l'enseignement supérieur et de la recherche. C'est également une place en évolution, qui bouge. On l'a encore vu dernièrement avec la labellisation de la Satt, le Labex,etc. Même si d'autres villes auraient pu être choisies, c'est une belle reconnaissance pour notre ville. »

Catherine Lemorton, députée de la première circonscription de la Haute-Garonne :
« J'ai écouté Martine Aubry tout le week-end. Je suis sur la même longueur d'onde. Nous avons un projet à mener, nous avons peut-être une victoire qui nous attend, nous devons nous donner les moyens de l'obtenir. Je n'ai même pas envie de commenter les images de ce qui s'est passé là-bas, l'important est de rester unis sur le même projet. Au moment où je défendrai les amendements PS aujourd'hui (NDLR : mardi 17 mai) je n'aurai pas Dominique Strauss-Kahn en tête ! »

Interrogée sur le choix de Toulouse pour l'organisation du Forum des idées du Parti socialiste sur l'enseignement supérieur et la recherche la députée l'a analysé « comme un symbole. Même s'il y a des chercheurs partout ailleurs. C'est une reconnaissance de la place de Toulouse dans le domaine de la recherche au niveau national. »


Régine Lange, adjointe au maire de Toulouse, déléguée au Grand Toulouse chargée de l'animation de l'Agenda 21 et du Plan climat

« Même si tout le monde garde cette affaire dans un coin de sa tête il est fondamental que les Français sachent que, nous élus, restons mobilisés sur les questions qui les intéressent au premier plan, à savoir la crise, le pouvoir d'achat ou encore le chômage. Nous devons leur démontrer que nous sommes à leurs côtés et que nous avons des choses à proposer. Notre responsabilité est de garder le cap même si cela n'efface pas l'actualité internationale. »

L'élue s'est dite convaincue que les socialistes se mobiliseront lors de la venue de Martine Aubry mercredi 18 mai à l'occasion du Forum des idées du Parti socialiste sur l'enseignement supérieur et la recherche. « ce sera la preuve de notre volonté et de notre capacité à être au quotidien auprès des français. Je suis fière que Toulouse ait été choisie sur le thème de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Une démarche qui valorise l'exemplarité du territoire pour l'élaboration du projet socialiste. »

Joël Carreiras, adjoint au maire de Toulouse, est à l'initiative de l'appel « Pour nous c'est DSK », une pétition en faveur de la candidature de Dominique Strauss-Kahn aux primaires socialistes.

Joël Carreiras, adjoint au maire de Toulouse a salué ce mardi 17 mai le maintien du calendrier socialiste et donc de la venue à Toulouse mercredi 18 mai de la première secrétaire du PS, Martine Aubry : « Ce rendez-vous était programmé de longue date. Qu'il soit maintenu montre bien que le calendrier collectif du PS n'est pas bouleversé, qu'il s'agisse du projet pour la présidentielle ou du dépôt des candidatures pour les primaires. » Concernant l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, l'élu toulousain a souligné qu'il s'agissait « du moment de l'accusation à l'américaine, selon un scénario qui nous choque tous en France et via des images lamentables auxquelles nous ne sommes pas habitués. Le moment de la justice n'est pas encore intervenu, la procédure judiciaire doit suivre son cours. Notre meilleure réaction sera de faire corps, de faire montre d'unité au sein du parti et de continuer à avancer. » Sur le plan personnel Joël Carreiras a confirmé « vouloir garder sa confiance à l'homme qui plaide non coupable, à l'ami qu'il ne peut imaginer être coupable de ce dont on l'accuse et à la justice. Et d'avouer: « humainement et personnellement c'est un moment très difficile. » Interrogé sur le candidat socialiste qu'il pourrait dorénavant soutenir lors des primaires, Joël Carreiras a préféré garder du recul : « Il est encore temps de faire un choix. Je ne suis pas en retard pour choisir même si hier je pensais être en avance. »


Marie Grivot

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