Martine Aubry à Toulouse. Statu quo sur les primaires

En pleine tourmente DSK et alors que son entourage la pousse à officialiser sa candidature aux primaires, Martine Aubry n'a pas modifié son planning et était à Toulouse ce mercredi 18 mai. Elle y a coprésidée avec Pierre Cohen, député-maire de Toulouse, le Forum des idées du Parti socialiste sur le thème de l'enseignement supérieur et de la recherche. 500 personnes, militants, élus et sympathisants étaient présents à la Médiathèque José Cabanis pour l'accueillir.

Malgré les rumeurs insistantes et la pression de ses soutiens politiques, la première secrétaire du Parti socialiste n'a pas profité de son passage à Toulouse pour annoncer sa candidature aux primaires socialistes, ni de bouleversements dans l'agenda de celle-ci. Accueillie à la descente du train par le député-maire de Toulouse, Pierre Cohen, entouré de Sébastien Denard, premier secrétaire fédéral de la Haute-Garonne et de sa n°2 Nadia Pellefigue, Martine Aubry qu'accompagnait le n°2 du PS Harlem Désir, a débuté son périple toulousain en visitant l'Observatoire Midi-Pyrénées sur le campus de Rangueil. Une visite durant laquelle elle a pu échanger avec plusieurs chercheurs et enseignants toulousains, en présence du président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy.

Martine Aubry a ensuite ouvert, sous la coprésidence de Pierre Cohen, le Forum des idées du Parti socialiste sur l'enseignement et la recherche dont l'invité d'honneur était le philosophe Axel Kahn. En introduction du forum, le maire de Toulouse a tout d'abord rappelé la nécessité de conserver une "ligne de conduite dans la dignité et la rigueur", en référence à l'affaire de mœurs impliquant Dominique Strauss-Kahn. Qu'il s'agissait aujourd'hui d'être "dans le temps du projet que nous allons voter dans quelques jours". Il a également rappelé que "la recherche du savoir est un processus long nécessitant de la pérennité", que les chercheurs devaient pouvoir "inscrire leurs recherches dans le temps". Toutes choses qui, selon, lui sont contradictoires avec la politique actuelle du gouvernement en matière de recherche. Une idée forte reprise également par Martine Aubry lors de son allocution : "Nous devons protéger l'enseignement et la recherche face à la politique actuellement menée par le gouvernement, à l'exigence de rentabilité immédiate, de profit à court terme et de concurrence permanente."

La première secrétaire du PS n'a par ailleurs pas dévié de sa ligne de conduite mise en place depuis l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York : le projet socialiste avant tout.

Les deux tables-rondes du forum, "L'université et la recherche au cœur de la société de la connaissance, du progrès et de l'innovation" et "Bâtir l'université du XXIe siècle : assurer les moyens de l'autonomie et de la réussite pour tous les étudiants", ont attiré près de 500 personnes, élus socialistes, militants et sympathisants.

L'organisation de ce forum sur l'enseignement supérieur et la recherche a également fait réagir les représentants UMP de la Haute-Garonne. Dans un communiqué envoyé à la presse, Pierre Esplugas a ainsi ironisé sur "la très vive contestation de la loi dite « LRU » du 10 août 2007" dont on retrouverait pourtant selon lui de grands pans dans le projet socialiste. "On avait cru comprendre que l'autonomie des Universités était, pour le Parti socialiste, le mal absolu et que cette loi serait logiquement abrogée. Nous apprenons aujourd'hui, au contraire, que, dans le cadre de son « Forum des idées » sur l'Enseignement supérieur et la Recherche organisé ce 18 mai à Toulouse, il n'en serait rien : le PS serait « favorable à l'autonomie » (sic). Il est vrai que celle-ci est attendue notamment à Toulouse par le Président de l'Université de Toulouse II Le Mirail, Daniel Filâtre, qui participe à la rédaction du projet socialiste sur cette question. Il est non moins exact que l'Université de Toulouse 1 Capitole, se félicite d'avoir été une des premières accéder à l'autonomie et vient tout récemment de franchir un nouveau pas en devenant propriétaire de ses murs." "Les propositions du PS constituent un catalogue de mesures dont on a peine à évaluer aussi bien l'impact concret que leur coût avec l'organisation d'énièmes « Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche » ou une nouvelle « loi de programmation pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation »" ajoute le communiqué.

Marie Grivot

En photo : Martine Aubry accueillie à sa descente du train par Pierre Cohen, maire de Toulouse, Sébastien Denard, premier secrétaire fédéral de la Haute-Garonne et sa n°2 Nadia Pellefigue. (© Rémi Benoit)

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