Réforme de la taxe professionnelle : entretien avec Philippe Coppel

Entretien avec Philippe Coppel, secrétaire adjoint de la Chambre des métiers et de l'artisanat de la Haute-Garonne. Il fait part de ses craintes concernant la réforme de la taxe professionnelle, en particulier à propos de la création d'une nouvelle contribution sociale d'activité indexée sur le chiffres d'affaires des entreprises. Pourquoi le président de la chambre des métiers et de l'artisanat 31 s'est-il élevé contre la réforme de la taxe professionnelle ?

Entretien avec Philippe Coppel, secrétaire adjoint de la Chambre des métiers et de l'artisanat de la Haute-Garonne. Il fait part de ses craintes concernant la réforme de la taxe professionnelle, en particulier à propos de la création d'une nouvelle contribution sociale d'activité indexée sur le chiffres d'affaires des entreprises.

Pourquoi le président de la chambre des métiers et de l'artisanat 31 s'est-il élevé contre la réforme de la taxe professionnelle ?
Nous avons tous bien compris que la suppression annoncée de la taxe professionnelle visait à limiter les risques de délocalisation des grandes entreprises pour sauvegarder la main d'œuvre en France. Nous savons également que ce manque à gagner devra être compensé. Il était question, initialement d'une taxe complémentaire pour les entreprises réalisant 500 000 euros de chiffre d'affaires. Mais un député a proposé d'abaisser à 152 500 euros le seuil de contribution des entreprises assujetties à cette nouvelle cotisation.

Le gouvernement n'a-t-il pas fait machine arrière sur ce sujet ?
Effectivement et c'est heureux car les ¾ de nos entreprises réalise un CA autour de 150 000 euros. Nous avons réussi, notamment grâce à l'Union professionnelle artisanale (UPA) à sauver la tête des artisans. Nous demeurons toutefois inquiets quant à la mise en place de la nouvelle contribution sociale d'activité.

Que reprochez-vous à cette nouvelle contribution sociale d'activité ?
Nous ne comprenons pas pourquoi elle est basée sur le chiffres d'affaires et la valeur locative des entreprises : ainsi, elle constitue un frein à l'économie et surtout nous paraît taillée sur mesure pour les grands groupes industriels au détriment des artisans, déjà lourdement touchés par les taxes, qui sont pourtant les fers de lance de notre pays.

N'est-ce pas déraisonnable de refuser toute forme de contribution pour compenser la suppression de la taxe professionnelle ?
Nous avons bien conscience de cette réalité mais nous contestons l'efficacité de la mesure. Ce n'est pas en taxant le CA que l'on va encourager les progressions chiffrées des TPE ni donner envie à nos jeunes de reprendre des entreprises. Nous ne pouvons pas être compétitif si l'on s'en prend au CA et à la masse salariale. N'oublions pas que la consommation redémarrera plus facilement si les salaires sont corrects.

Que suggérez-vous pour améliorer le dispositif ?

La nouvelle contribution sociale d'activité pourrait être indexée sur les chiffres d'affaires achats-revente plutôt que sur les CA créés par la main d'œuvre. Nous demandons au gouvernement de préserver la substantifique moelle de ceux qui font l'économie, c'est à dire les artisans. Nous sommes très vigilants car il n'est pas question d'assister au retour de la patente, même sous une forme déguisée.

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