C'est une première au niveau territorial : « Midi-Pyrénées est le premier territoire qui fait l'objet d'une telle étude sur les commandes publiques, précise Pascal David, directeur général de Secteur Public, cabinet spécialisé dans le traitement de la donnée publique. Il convient néanmoins de l'appréhender comme une photographie des 60 principaux acheteurs plutôt que comme une analyse exhaustive de la commande dans notre région. »
Une précision nécessaire dans la mesure où certains grands organismes ne figurent pas dans l'étude comme la SNCF ou la communauté d'agglomération toulousaine. Les chiffres présentés reposent sur l'analyse des informations publiées par les acheteurs publics dans le cadre de l'article 133 du code des marchés publics. Pour 2008, le montant minimum a été fixé à 4000 euros.
Le premier enseignement concerne le volume global qui se situe, peu ou prou, dans la moyenne nationale : « Si l'on ajoute la commande qui n'apparaît pas dans cette étude, on doit approximativement atteindre les 7 milliards d'euros, soit 10% du PIB régional, précise Pascal David. Le poids de la commande publique en Midi-Pyrénées est, de fait, identique à celui de l'ensemble du territoire. » Aucune évolution significative n'est, d'autre part, notée par rapport à 2007 sur les mêmes comptes : « Les entreprises semblent ressentir, en revanche, un certain attentisme sur le premier semestre 2009 » ajoute-t-il.
Comme l'an passé, le bâtiment et les travaux publics phagocytent près de 50% de la commande publique loin devant les transports, 12%, qui bénéficient toutefois de la demande constante des conseils généraux en la matière. Signalons également la progression du secteur de la communication grâce aux 50 millions injectés par JC Decaux dans la campagne de promotion des vélos en libre-service à Toulouse.
La santé représente quant à elle 6% de la commande globale, principalement grâce au CHU de Purpan qui avec 1141 marchés attribués pour un montant qui dépasse les 500 millions d'euros, fait office de premier acheteur public de Midi-Pyrénées : « Il est probablement suivi par le Conseil Régional mais il nous manque les montants pour les marchés de service de formation et ceux lancés directement par la COGEMIP » nuance prudemment Pascal David.
Le Conseil Général de Haute-Garonne apparaît dès lors comme le second acheteur public avec près de 335 millions d'euros dépensés pour la commande publique, loin devant Tisseo, 184 millions et la Mairie de Toulouse, 168 millions. L'étude montre, par ailleurs, la prédominance des TPE-PME puisqu'elles ont obtenu 89% des marchés attribués et l'existence d'un effet de proximité vu que 80% d'entre elles sont originaires de la région.
Pour le directeur général de Secteur Public, la principale évolution réside dans la modification des approches des acheteurs publics : « Leur manière de commander, de rédiger les cahiers de charges, surtout depuis la prise en compte des énergies renouvelables, a changé, impactant de ce fait la typologie des entreprises, contraintes de s'adapter aux nouvelles mesures sociales et environnementales analyse-t-il. Dans le contexte actuel, ils sont obligés de dépenser mieux. »
Le premier bilan annuel de la commande publique en France sera publié le 17 novembre à l'occasion du Salon des Maires.
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