Stratégie offensive pour Sud Radio qui vise de nouvelles fréquences

Entretien avec Mathieu Quétel, directeur général délégué de Sud Radio et directeur général du groupe Start. Sud Radio, filiale de Start basée à Toulouse, compte 500.000 auditeurs quotidiens. Malgré un plan de sauvegarde en cours devant le tribunal d'Orléans, Mathieu Quetel se veut rassurant et l'assure : « Sud Radio n'est pas à vendre ! »Comment présenter Sud Radio en quelques chiffres ?

Entretien avec Mathieu Quétel, directeur général délégué de Sud Radio et directeur général du groupe Start. Sud Radio, filiale de Start basée à Toulouse, compte 500.000 auditeurs quotidiens. Malgré un plan de sauvegarde en cours devant le tribunal d'Orléans, Mathieu Quetel se veut rassurant et l'assure : « Sud Radio n'est pas à vendre ! »

Comment présenter Sud Radio en quelques chiffres ?
Sud Radio, c'est 45 salariés et 15 pigistes, 4 bureaux à Toulouse, Bordeaux, Montpellier et Marseille, 57 fréquences...Il s'agit de la première radio indépendante française, la 4e généraliste. Nous travaillons autour de 3 thématiques : info, humour et rugby. Ce qui nous différencie des radios musicales, c'est que 97% de nos contenus sont parlés.

Quelle est son audience ?
Environ 500.000 auditeurs par jour. Ce chiffre est en progression continue depuis plusieurs années. Ce qui n'est pas simple dans un secteur concurrentiel car le plan FM+ du Conseil supérieur de l'audiovisuel a conforté nos concurrents, comme RTL ou RMC, en leur attribuant des fréquences. Sud Radio est la 1re radio commerciale en part d'audience et en durée d'écoute, en Haute-Garonne et en Midi-Pyrénées. Cela représente 255.000 auditeurs sur Midi-Pyrénées et 93.000 sur Haute-Garonne.

Le 16 juin, vous sollicitiez une procédure de sauvegarde devant le tribunal. Qu'en est-il aujourd'hui ?
C'est un acte de gestion pure. On a pu entendre ici ou là que Sud Radio coulait, que les salariés ne seraient pas payés en septembre, que nous recherchions un acheteur... C'est faux ! Cette procédure, nous l'avons enclenchée en raison d'une conjonction de facteurs : la crise et le changement de régie publicitaire que nous avons rapatrié en interne. Start avait des dettes bancaires. Pour soutenir Sud Radio, il fallait se donner une marge de manœuvre. Le seul moyen, sans remettre en cause la programmation ni les moyens humains, était une procédure de sauvegarde de Start et de Sud Radio, ce qui nous a permis de geler les dettes. Mais je le dis et je le répète : il est hors de question de vendre Sud Radio !

Comment se passe cette procédure ?
Nous venons de faire un point avec le tribunal, qui a apprécié les mesures mises en œuvre. Il n' y a eu aucun licenciement, seuls certains CDD n'ont pas été renouvelés. A Sud Radio, nous avons renégocié les gros contrats avec nos fournisseurs, chassé le gaspillage, réduit les frais de notre régie publicitaire. Le plan de sauvegarde comprend au maximum trois périodes d'observation. Nous en serons sortis au plus tard en décembre 2010.

Quelle est votre stratégie pour les mois qui viennent ?
Elle est résolument offensive. De nouvelles fréquences seront prochainement mises sur le marché, nous serons candidats. Je pense que Sud Radio a également une légitimité sur toutes les grandes villes du Sud-Est et plus encore : Toulon, Nice, Clermont... Paris, Dijon me paraissent une zone de diffusion naturelle.

Vous disposez de votre propre régie publicitaire depuis janvier dernier. Quel bilan en tirez-vous ?
Il est très positif : nous dépassons de 15% nos objectifs. Déjà, il nous permet de retrouver notre indépendance commerciale après avoir quitté IP France, régie .du groupe RTL Au niveau local, nous sommes revenus sur les bases de 2008. Pour le marché national, nous avons conclu un contrat de régie avec TF1 Publicités. Ca commence à prendre, mais nous comme les autres n'avons aucune visibilité sur ce qui va se passer dans les mois qui viennent.

Quelles sont les nouveautés de votre grille de rentrée ?
Le grand jeu quotidien est de retour sur la tranche 11h-13h après des années d'absence. Nous avons réduit la tranche Sud-Infos Matin pour plus de densité, même chose pour l'émission des Chevaliers du Fiel. Nous laissons plus de place aux magazines et nous continuons à affirmer les signatures de l'info Sud Radio. Nous suivons toujours le Top 14 et les grands clubs de football. Enfin, nous nous délocalisons dès que possible. Demain par exemple, nous serons à Albi pour l'ouverture du centre commercial Les Portes d'Albi, avec des émissions spéciales.

L'écoute via internet fait-elle partie de vos priorités ?
Lorsque nous avons validé notre changement de grille de programmes l'an passé, 25% des gens constituant le panel écoutait Sud Radio en streaming. Depuis 2005, nous accompagnons le développement en étant présents sur le câble, le satellite, internet... Dans quelques jours, nous lancerons notre application Iphone.

Comment jugez-vous l'émergence de radios comme Toulouse FM ou 100% radio ?
C'est une bonne nouvelle : de nouveaux acteurs créent une dynamique. Mais nous ne sommes pas concurrents : il s'agit selon moi de radios musicales. Même chose pour France Bleu : nous les respectons tous, mais nous ne sommes pas positionnés sur le même créneau.

En savoir plus :
- Start est le plus gros opérateur radio indépendant de France. Le groupe édite 8 radios et a réalisé un chiffre d'affaires de 35 M€ en 2008 pour un résultat de 4,5 M€.
- Sud Radio a réalisé un chiffre d'affaires de 8 M€ en 2008. www.sudradio.fr

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