Molex : le fonds d'investissement HIG Capital reprendra une partie de l'activité. Les salariés déçus

Le fonds d'investissement américain HIG Capital a signé ce mardi 15 septembre un protocole d'accord pour la reprise partielle de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn. Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi l'a annoncé ce matin, à l'issue d'une nuit de négociations. Les syndicats jugent le protocole insuffisant, alors que le nombre précis d'emplois sauvés varie selon les sources. Les salariés voteront ce mardi soir sur le plan de sauvegarde de l'emploi.La fin du feuilleton Molex s'est peut-être jouée, dans la nuit de lundi à mardi, dans les bureaux du ministère de l'Industrie.

Le fonds d'investissement américain HIG Capital a signé ce mardi 15 septembre un protocole d'accord pour la reprise partielle de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn. Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi l'a annoncé ce matin, à l'issue d'une nuit de négociations. Les syndicats jugent le protocole insuffisant, alors que le nombre précis d'emplois sauvés varie selon les sources. Les salariés voteront ce mardi soir sur le plan de sauvegarde de l'emploi.

La fin du feuilleton Molex s'est peut-être jouée, dans la nuit de lundi à mardi, dans les bureaux du ministère de l'Industrie. La nouvelle est arrivée de la bouche même du ministre Christian Estrosi : « Je suis en mesure de vous annoncer ce matin, après en avoir encore discuté toute la nuit dans des négociations très difficiles, que nous avons signé la reprise, par un fonds industriel, d'une part de l'activité de Molex et de la relance d'une activité industrielle sur le site de Villemur. »

Lundi 14 septembre, le fonds américain en question, HIG, s'était porté candidat à la reprise partielle de l'usine, qui compte 283 salariés. Ces derniers ont jugé le protocole nettement insuffisant. « On ne peut pas parler de reprise si une quinzaine d'emplois seulement sont maintenus », estime Denis Parise, secrétaire du CE de l'usine. Christian Estrosi a apporté un démenti dans un communiqué : « Cela représente dans un premier temps entre 50 et 70 personnes qui seront progressivement recrutées pour assurer la reprise des activités dès ces prochains mois. Mais je veux une remontée en puissance de 200 à 300 salariés dans les trois ans qui viennent. L'Etat va faire en sorte qu'il y ait de plus en plus de contrats signés avec cette entreprise », notamment auprès de PSA, de Renault, « vers l'aéronautique du côté de Toulouse ». Le ministre indique que « l'Etat s'engage en apportant 6,6 millions d'euros sous forme d'un prêt à titre de garantie », tandis que « HIG Capital apporte, de son côté, 1 million d'euros en capital ». Molex « va par ailleurs céder l'usine avec les machines pour l'euro symbolique », souligne le ministre qui annonce avoir « obtenu de Molex qu'il apporte 5,4 millions de cash pour permettre à ce projet d'aboutir, en plus des 2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires pendant deux ans ».

Ce mardi, les réunions se sont succédé tant devant l'usine qu'à la Préfecture, où le rapport du cabinet d'expertise Syndex, mandaté par les syndicats, a été présenté. Ce dernier conclut à la viabilité de l'entreprise. La direction de Molex a laissé jusqu'à 23h30 au comité d'entreprise (CE) pour donner sa position sur son plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Faute d'accord sur ce PSE ce soir, la direction de Molex menace d'annuler le protocole signé avec HIG. Une assemblée générale des salariés doit se réunir à 21h pour décider de la conduite à tenir.

Contacté par téléphone, Jean-Louis Chauzy, le président du Conseil économique et social régional, estime que « comme dans toute crise, il faut bien qu'un accord intervienne. Le volet social me semble correct, mais le volet industriel est nettement insuffisant, il n'est qu'au stade de l'embryon. De grands groupes automobiles, aidés par l'Etat, n'ont pas été sollicités. J'évoquerai la question jeudi 17 septembre avec le directeur de cabinet de Christian Estrosi. »

La fédération du Parti socialiste de Haute-Garonne évoque dans un communiqué « un énième effet d'annonce du Président de la République et du gouvernement. Choisir un investisseur répondant à la logique financière la plus spéculative, que le chef de l'Etat dénonce le cœur sur la main, est non seulement ironique mais ne laisse présager rien de bon pour les salariés de Molex, de Freescale ou de Continental ailleurs. Les socialistes de Haute Garonne s'associent aux inquiétudes des salariés de Molex concernant les intentions d'un repreneur qui investira sans risque puisque le projet de reprise est financé par les fonds publics et... une partie des indemnités de licenciement des salariés de Molex. »

En photo : la direction américaine de Molex a signé ce mardi un accord avec le fonds américain HIG concernant la reprise partielle de l'activité du site de Villemur.

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