A Toulouse, Valérie Pécresse annonce une dotation de 350 millions d'euros pour le Plan Campus

Entretien avec Valérie Pécresse qui était ce 10 septembre à Toulouse pour dévoiler l'enveloppe allouée au Plan Campus. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé une dotation budgétaire en capital de 350 M€, une somme qui devra être placée et dont seuls les intérêts (14M€ par an) serviront aux projets du Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur (PRES). En comptabilisant ses différentes aides, l'Etat apportera 527 M€ à l'université toulousaine.Quel est le montant de la dotation du Plan Campus ?

Entretien avec Valérie Pécresse qui était ce 10 septembre à Toulouse pour dévoiler l'enveloppe allouée au Plan Campus. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé une dotation budgétaire en capital de 350 M€, une somme qui devra être placée et dont seuls les intérêts (14M€ par an) serviront aux projets du Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur (PRES). En comptabilisant ses différentes aides, l'Etat apportera 527 M€ à l'université toulousaine.

Quel est le montant de la dotation du Plan Campus ?
Elle s'élève à 350 millions d'euros en capital. Cette dotation appartiendra au PRES, elle lui est remise à vie. Mais il ne pourra pas la dépenser telle qu'elle, il lui faudra la placer auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations. Avec les intérêts générés par les 350 M€, le PRES pourra financer les loyers dans le cadre des partenariats publics - privés, c'est-à-dire non seulement l'investissement mais aussi la maintenance, garantir les emprunts nécessaires au lancement des travaux... Sur une base de 4%, la somme devra apporter 14 M€ chaque année dans les caisses du PRES. Je tiens à insister sur le fait que la dotation est donnée au PRES : ce qui veut dire que lorsque le Plan Campus sera achevé, il pourra consacrer les intérêts générés à d'autres projets pour l'université.

D'autres apports financiers sont-ils envisagés ?
La rénovation du Mirail fait partie des impératifs, l'Etat s'y engagera à hauteur de 175 millions sous la forme de partenariats public - privé. J'ai aussi réservé une enveloppe dans le cadre du Plan de relance. Le PRES a déjà reçu 2 millions d'euros pour démarrer les études liées à plusieurs projets. Ces deux montants viennent s'ajouter au Plan Campus. Ce qui veut dire que l'Etat attribuera 350 millions du Plan Campus + 2 millions du Plan de relance + 175 millions pour le Mirail : cela fait un total de 527 M€ pour l'université toulousaine, toutes actions confondues.

Le PRES demandait 396 M€ dans le cadre du Plan Campus, vous lui accordez 350 M€. Comment expliquez-vous cet écart ?
Je confirme également que Toulouse, comme Grenoble et Saclay, accueillera un centre d'intégration dans le cadre du projet NanoInnov. Et je souhaite qu'il se fasse rapidement. J'aimerais que le grand emprunt que compte lancer Nicolas Sarkozy soit l'occasion de financer des projets porteurs. L'engagement envers les nanotechnologies fait partie de nos priorités. L'Etat pourrait apporter ainsi 50 M€ dans le cadre de NanoInnov à Toulouse, complétant ainsi l'enveloppe du Plan Campus et répondant à la demande du PRES.

Quels ont été les atouts du dossier toulousain pour ce Plan Campus ?
Je tiens d'abord à féliciter l'ensemble des acteurs concernés car je mesure le travail accompli. On parle beaucoup d'autonomie des universités mais notre stratégie est aussi d'initier une alliance des différentes composantes universitaires. Le projet présenté par le PRES est remarquable, notamment sur deux points. Tout d'abord, il regroupe les domaines d'excellence, la rationalisation dans les implantations est au rendez-vous avec trois pôles qui se dégagent : le campus du Grand Sud-Est, le centre-ville et le Sud-Ouest avec le Mirail. Ensuite, le dossier toulousain est exemplaire dans la place qu'il réserve à la vie étudiante. Je pense à la création de la Maison de la réussite en licence, au bâtiment qui sera consacré à l'insertion professionnelle. En alliant ainsi qualité de la recherche et vie étudiante, en favorisant le passage au monde du travail, avec une véritable alliance entre les universités et les pôles de recherche, Toulouse peut devenir un campus à visibilité mondiale.

Vous avez par le passé fortement sollicité financièrement les collectivités locales. Qu'en est-il ?
J'attends un engagement fort de leur part. Certaines régions se sont engagées à hauteur d'un euro pour un euro versé par l'Etat. Je suis convaincue qu'ici aussi, toutes les collectivités sauront être au rendez-vous pour accompagner ces projets.

En savoir plus :

- Louis Castex, le président du PRES, s'est montré « très satisfait » des annonces de Valérie Pécresse. « Comme l'aspect nanotechnologies, 50 M€, est placé en dehors du Plan Campus, le montant correspond à ce que nous attendions, soit 400 M€. Nous nous sommes lancés pauvres dans ce dossier, nous en ressortons riches ! »

- Invités à abonder le Plan Campus, les représentants des collectivités locales ont dans leurs discours fait savoir à Valérie Pécresse que s'ils y étaient disposés, il ne fallait pas trop leur en demander pour autant.
Pierre Cohen, président du Grand Toulouse et maire de Toulouse : « Labelliser le dossier de Toulouse Plan Campus est une décision logique et juste. Elle ouvre des horizons nouveaux. Je suis fier de voir la ville faire son entrée au sein des grands campus européens. Mais je suis inquiet concernant le désengagement de l'Etat dans la recherche et l'enseignement supérieur. Rappelons que le Grand Toulouse et la ville de Toulouse ont mobilisé 75 M€ pour un programme d'accompagnement urbain, notamment en faveur de l'aménagement et de la desserte de l'Aerospace Campus. »
Pierre Izard, président du Conseil général de Haute-Garonne : « En plus du Contrat de projet, 272 M€ dont 229 sur le périmètre du Plan Campus, les collectivités locales apportent encore en complément, et au seul titre de Toulouse Campus, 166 M€. Nous avons démontré notre implication. Mais le Conseil général souhaite être plus souvent consulté. »
Martin Malvy, président du Conseil régional : « Midi-Pyrénées est la région qui investit le plus en France dans l'Enseignement supérieur, environ 58€ par habitant. J'espère que vous saurez prendre la mesure des actions réalisées. J'ai fait mes calculs, l'effort total toutes collectivités et actions confondues est de 545 M€ sur cinq ans dans le périmètre du Plan Campus. Il ne faut pas prendre les collectivités pour des cavernes d'Ali Baba ! Le Plan Campus ne pourra être jugé que quand l'annonce faite par la ministre de la prise en charge du centre d'intégration des nanotechnologies au titre du grand emprunt nous sera officiellement confirmée. La dotation de 350 M€ ne permettra de réaliser que 150 à 170 M€ d'investissements contre les 250 M€ qu'attendait au minimum la communauté universitaire. »
François-Régis Valette, président du Sicoval : « Vos attentes comme les nôtres sont fortes. Parce qu'ils sont porteurs d'avenir, nous avons consacré plusieurs millions d'euros à des projets qui pourtant relèvent de la compétence de l'Etat. Mais vous ne pouvez ignorer la Ligne à grande vitesse, pour laquelle vous nous demandez une contribution sans précédent. Dans ce contexte, il ne faudrait pas que nos ressources soient supprimées, je pense notamment à la taxe professionnelle. »

- Jean-Luc Moudenc, ancien maire et président du groupe d'opposition municipale "Toulouse pour Tous", estime dans un communiqué que "si ce projet d'avenir fait l'unanimité, l'étape la plus délicate, comme toujours, porte sur le plan de financement. L'ancien président du PRES de Toulouse, Jacques Erschler, remplacé depuis le mois de juin dernier par Louis Castex, avait sollicité 396 M€ auprès de l'État tout en annonçant que les collectivités locales devraient également mettre la main à la poche avec plus de 200 millions d'euros pour financer le Plan Campus. Aujourd'hui, Valérie Pécresse a dévoilé le montant de la dotation de l'Etat pour ce projet d'avenir pour notre ville : 527 millions d'euros ! Il s'agit d'une enveloppe colossale (...). Alors que depuis des mois, les collectivités locales, autour de M. Cohen, crient au désengagement du gouvernement en matière de recherche et à « la mauvaise politique menée par le gouvernement contre la recherche », ces dernières se sont contentées de mettre sur la table 25 millions d'euros chacune. Quand l'Etat finance à plus de 90% le Plan Campus à Toulouse, les collectivités locales se serrent les coudes dans l'avarice...tout en donnant des leçons. Quel culot !"

- François Chollet, président du groupe des élus toulousains d'opposition au Grand Toulouse, indique dans un communiqué que "l'annonce par Valérie Pécresse constitue un formidable coup d'accélérateur donné par le gouvernement à la modernisation de nos universités. C'est un point majeur pour nos jeunes et pour l'attractivité de notre ville et sa lisibilité dans le monde. Les universitaires ont su se grouper derrière ce projet, il faut les en féliciter. On ne peut que regretter la faible participation des collectivités locales (Communauté urbaine, Région, Département) à ce plan (0,25 € par euro donné par l'Etat alors que dans les autres villes françaises, la moyenne se situe entre 0,5 et 1 €). Dommage... ce n'est pas le moment de jouer « petit bras »..."

- C'est

Brigitte Barèges

, maire de Montauban et tête de liste UMP lors des prochaines Régionales, qui a accueilli Valérie Pécresse à sa descente de l'avion.

- Valérie Pécresse a présenté la dotation dans l'amphithéâtre de l'Ensiacet (Ecole nationale supérieure des industries et des arts chimiques) à Labège. Les installations de l'école avaient été détruites par l'explosion d'AZF en 2001. Les étudiants avaient temporairement été regroupés à Rangueil, et ont déménagé depuis cette rentrée dans des bâtiments neufs sur le campus de Labège.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.