Devant une salle bondée, il a présenté ses travaux sur la spintronique, un domaine présent aujourd'hui dans vos iPhone et autres MP3.

« J'aime les choses concrètes, vous utilisez la spintronique tous les jours ! » lance Albert Fert à une salle attentive où sont présents de nombreux élèves novices en la matière. Le prix Nobel 2007 est venu expliquer ce qu'est spintronique, la science qui exploite l'influence du spin sur la conduction électrique et qui prend racine dans les recherches fondamentales sur les propriétés de transport des métaux ferromagnétiques. « Lorsque vous utilisez votre Ipod, votre téléphone mobile ou lorsque vous vous servez du disque dur de votre ordinateur, vous êtes confronté sans le savoir à la spintronique » ajoute le chercheur né dans l'Aude et quia vécu à Toulouse. Pour les élèves de la terminale S, spécialisée dans les nanotechnologies, « pouvoir échanger avec Albert Fert est un plus » explique Danièle Pons, professeure de physique et chimie au lycée toulousain. « Jusqu'à présent, le Nobel, c'était une simple photo dans un livre de classe ; là, ils peuvent concrètement discuter avec lui, préciser des questions qui ont été abordées en cours, développer des sujets, etc.»
La classe de « nanotechnologie », qui associe le programme de terminale aux scientifiques (physique, chimie, biologie et mathématiques) existe depuis 3 ans et accueille 34 élèves. Le projet de terminale « nano », encouragé par l'Union européenne et labellisé par le rectorat, réunit de nombreux partenaires : le Laas-CNRS (en particulier le groupe « nanobiosystèmes »). « Cette classe est pionnière au sein du système éducatif français et européen », explique le proviseur Joël Olive. « La présence d'Albert Fert est symbolique, elle montre que l'on peut enseigner la science au présent. » Carole, lycéenne de 18 ans, élève en classe de terminale « nano » prend des notes : « il faut en profiter, ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre un Nobel. J'espère trouver des débouchés dans cette spécialité en associant cela à ma passion, l'architecture ».
Le physicien a été ravi de passer deux heures en compagnie des élèves du lycée St Sernin, il leur a même confié : « je suis très heureux de faire une conférence dans ce lycée, qui, lorsque j'étudiais à Pierre de Fermat, était réservé exclusivement aux filles » ! On peut être un scientifique de renom et avoir un zeste d'humour. Cela n'a pas déplu à ceux qui, peut-être demain, composeront l'élite de la recherche française.

En savoir plus :

www.cnrs.fr/midi-pyrenees
www.nanomicro.recherche.gouv.fr
www.laas.fr

En photo : Albert Fert avec les lycéens de Saint-Sernin le 17 décembre. Le chercheur qui a obtenu le prix Nobel de physique en 2007 pour sa découverte de la magnétorésistance géante a publié près de 300 articles dont l'un figure dans le top ten des articles les plus cités de la revue Physical Review Letters.