L'Insa dirige un projet pilote de transformation du bois en biocarburant

C'est une première mondiale. L'école d'ingénieurs de l'Insa de Toulouse va transformer le bois en biocarburant. Pour obtenir ce nouvel « or noir », il suffit de transformer le bois en glucose, puis en alcool. Et en bout de course, les scientifiques comptent obtenir des biocarburants. Pour cette opération, Toulouse est à la pointe, notamment grâce à l'équipe de génie microbiologique du Laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques et des procédés, l'une des équipes du LISBP, dirigée par Carole Jouve-Molina.

En laboratoire, les tests sont concluants, il s'agit maintenant de passer à la phase suivante : les essais à l'échelle pré-industrielle. C'est dans l'usine Tembec de pâte à papier de Saint-Gaudens (31) que seront effectués les premiers tests de faisabilité et de rentabilité industrielle de ce procédé.

« Dans le détail, le bois doit être transformé en pâte à papier selon des procédés classiques » explique Gérard Goma, professeur à l'Insa et membre
du LISBP. « La pâte à papier est ensuite hydrolysée pour récupérer des sucres qui sont fermentés pour obtenir de l'éthanol et d'autres substances à
forte valeur ajoutée. Ces deux étapes fondamentales doivent être optimisées grâce à l'utilisation d'enzymes et de micro-organismes ». Gérard Goma et toute son équipe sont soutenus dans cette aventure par les pôles de compétitivité Agrimip Innovation en Midi-Pyrénées et Pin maritime du futur d'Aquitaine. De grands industriels sont partenaires. Parmi eux, Tembec, l'un des premiers producteurs français de pâte à papier, Genencor International, numéro 2 mondial des enzymes, EDF et l'Institut du pin, le centre de transfert technologique qui dépend de Bordeaux I notamment. Gérard Goma anticipe les questions des amis de la nature qui « pourraient craindre une déforestation massive. Les forêts représentent 4 milliards d'hectares du globe. Il y a donc des ressources. Mieux, l'extraction est bénéfique, elle permet d'entretenir les forêts et d'éviter le pourrissement des arbres qui conduit à produire
du méthane, un gaz à effet de serre 100 fois supérieur à celui du CO2 ». Le bois européen, ressource non alimentaire, cherche également de nouveaux débouchés de manière à valoriser les stocks disponibles localement.

En savoir plus : www.lisbp.insa-toulouse.fr

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