« Dans le monde des spiritueux, la concurrence est vive, mais nous arrivons à tirer notre épingle du jeu », analyse Pierre Tabarin, président du Bureau National Interprofessionnel de l'Armagnac (BNIA), « les volumes progressent de +12% en France et +19% à l'étranger alors que les producteurs de Cognac enregistrent une baisse de 16% ».

Cela dit, dans le contexte actuel, Pierre Tabarin, qui représente les 900 producteurs et 100 négociants, préfère rester prudent : « nous avons ressenti les effets de la crise au cours du premier semestre 2009 avec un creux de conjoncture très net. On espère un sursaut au second trimestre. Il est clair que nous n'atteindrons pas les résultats de 2008 qui a été une année exceptionnelle ».

C'est l'Allemagne qui est en tête des pays importateurs avec 20%. « La Russie et la Chine sont également de très grands consommateurs » note Sébastien Lacroix, directeur du BNIA. En France (60% des ventes), l'Armagnac est présent dans tous les réseaux : Grande distribution (40% des ventes), les cafés, hôtels et restaurants (20%) ou les cavistes (30%), sans oublier la vente directe, les foires et la vente par internet (10%). « Les stocks sont importants » précise Pierre Tabarin, « ils représentent l'équivalent de 57,5 millions de bouteilles ». Le point fort de l'Armagnac est sa distillation car « c'est une méthode très économe en énergie » souligne Sébatien Lacroix.

Pour renforcer sa présence sur le terrain, la filière a choisi de communiquer. Cela commence par une grande campagne de communication à Toulouse. La ville rose accueille la première « Semaine de l'Armagnac » (15-24 juin 2009). « Nous estimons qu'il existe une complémentarité naturelle à créer entre la métropole régionale et l'Armagnac, emblématique eau-de-vie de la région » souligne Sébastien Lacroix.

L'Armagnac s'inscrit dans une véritable démarche anti-addiction. Ainsi, en 2008, le BNIA a décidé de soutenir les projets gouvernementaux, et notamment le « Plan Santé Jeune ».

L'Armagnac est « l'une des plus vieilles AOC de Midi-Pyrénées » rappelle Pierre Tabarin. « Ce produit est le fruit de trois terroirs : le Bas-Armagnac, l'Armagnac-Ténarèze et le Haut-Armagnac. L'Armagnac, c'est une tradition avec plus de 7 siècles d'histoire. Pour l'anecdote, en Armagnac, les Romains ont introduit la vigne, les Arabes, l'alambic et les Celtes le fût. C'est cette rencontre qui a donné vie à ce produit » conclut Pierre Tabarin.

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En photo : Pierre Tabarin, président et Sébastien Lacroix, directeur du Bureau National Interprofessionnel de l'Armagnac (photo JWF)