Afterwork Objectif News : la mairie prépare une Team Toulouse pour les sportifs de haut niveau

Lors de l'afterwork du 5 mai, l'adjoint aux sports de la ville de Toulouse, François Briançon, a annoncé le projet de création d'une Team Toulouse pour épauler les sportifs de haut niveau évoluant dans des disciplines individuelles. L'évènement, organisé par Objectif News, a rassemblé les deux clubs majeurs de Toulouse, le Stade toulousain et le TFC.

Il a réuni une centaine de personnes à l'hippodrome de la Cépière.

Cet afterwork portait sur la question : "Le sport est-il un business comme un autre ?" Le Stade Toulousain était représenté par Clément Poitrenaud, l'arrière international, et Catherine Hostein, directrice marketing et développement du club. Jean-François Soucasse, directeur général du TFC et Carlos Zalduendo, président du Toulouse Olympique XIII, étaient également les invités de la rédaction, tout comme Hugues Henry, directeur général d'Arche Conseil Sport, Jean-Wilfrid Forquès (Europe 1 et Objectif News), Hervé Schlosser, président de France Pari et Alexandra Le Mouel, directrice de clientèle de Panathénées Sport Management.

Le débat, animé par Jean-Christophe Tortora, a débuté par une question d'actualité : la crise impacte-elle l'économie du sport ? Pour Clément Poitrenaud, « le très haut niveau sera épargné mais les autres subiront les effets de la crise ». Carlos Zalduendo, le président du Toulouse Olympique XIII, a tenu à faire la distinction entre deux catégories, « les sports diffusés à la télévision et ceux qui ne le sont pas ». Les budgets n'ont rien de commun : 800.000 euros environ pour le Toulouse Olympique XIII ; 38 millions d'euros pour le TFC (dont 29 directement issus des droits de retransmission télévisée). « Les partenaires sont de plus en plus vigilants, note Jean-François Soucasse. Ils cherchent à vérifier le retour sur investissement. Grâce à ses bons résultats sportifs, le TFC est heureusement préservé de ces effets-là. » Hugues Henry, d'Arche Conseil Sport, est du même avis : « Il y a quelques années, beaucoup ont investi par passion en tant que mécènes. Aujourd'hui, les investisseurs attendent un retour d'image, même - et c'est nouveau - un retour direct de business. Le sport est un marché dans toute sa splendeur. » Avec toutefois ses spécificités : « Moralement, là où les rémunérations des patrons ont du mal à passer dans l'opinion publique, celles des joueurs ne sont pas remises en cause, estime Hervé Schlosser, le président de France Pari. Parce qu'ils donnent du plaisir, de l'émotion. » Reste le cas des sportifs d'élite qui pratiquent un sport individuel. « Ils n'ont pas la chance d'être encadrés par un club. Nous réfléchissons donc à la création d'un Team Toulouse pour les épauler », a dévoilé François Briançon. Panathénées travaille sur le sujet en collaboration avec la municipalité.

Le sport, un véritable business ? Il suffit d'écouter les dirigeants des grands clubs toulousains parler de modèles économiques pour s'en convaincre. « Le Stade Toulousain compte plus de 300 partenaires, indique Catherine Hostein, sa directrice marketing et développement. L'heure est à la multiplication des sources de revenus : billerie, merchandising... Plus on diversifie les activités et plus on minimise les risques si jamais un pôle est impacté. » Du côté du TFC, on se montre plus prudent : « L'Olympique Lyonnais est une véritable marque et développe des principes de licence, explique Jean-François Soucasse. Au TFC, nous cherchons avant tout à pérenniser le club et à chercher une croissance stable. Toute diversification reste aléatoire. »

De plus en plus, les joueurs de haut niveau sont préparés à gérer la dimension business de leur carrière. Comme en entreprise, toute communication se doit d'être maîtrisée. « Des stages de media training sont organisés pour les préparer à répondre aux sollicitations des journalistes, reprend Jean-François Soucasse. Le monde des médias peut être perturbant pour les jeunes joueurs. Il ne s'agit pas d'un formatage mais de leur donner des clés. » Aux entreprises d'utiliser ces compétences. Clément Poitrenaud est ainsi l'ambassadeur de la société fondée par son père, XS organisation, spécialisée dans l'évènementiel. Fabien Pelous et Franck Leboeuf ont rejoint France Pari et « nous ont transmis leur volonté de gagner », indique Hervé Schlosser.

Le débat a permis de soulever une question récurrente : la construction d'un grand stade à Toulouse. « Le Stadium pâtit d'un écart important avec les standards du haut niveau, concède Jean-François Soucasse. Mais nous ne sommes pas à saturation de l'outil Stadium. » Contrairement au Stade Toulousain : « Nous bénéficions d'un très fort taux de remplissage à Ernest-Wallon, à hauteur de 98%, précise Catherine Hostein. Le potentiel de spectateurs existe. » Selon François Briançon, « la municipalité réfléchit à la création d'un stade intermédiaire de 8.000 à 10.000 places. Quant à un équipement plus conséquent, la question se pose à Toulouse mais l'équipe municipale a pris d'autres engagements, notamment en faveur des transports. Un grand stade pourrait voir le jour mais il coûterait au bas mot 300 à 350 millions d'euros. Il faudrait que la Communauté urbaine s'implique dans le projet. » L'élu en a profité pour glisser que le prochain Master France de tennis aurait lieu en décembre 2009 à Toulouse et que cette 2e édition accueillerait également des joueuses féminines.

En photo : le thème de l'after work portait sur les relations qu'entretiennent sport et business.

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