Présidentielle 2012 : à Toulouse, Jean-Pierre Chevènement appelle au renouveau de l'industrie et à la fin de l'euro

Jean-Pierre Chevènement était à Toulouse jeudi 24 novembre. L'occasion pour le candidat à l'élection présidentielle de 2012 de visiter le site d'Airbus et de développer son programme : la fin de la monnaie unique et la réindustrialisation de la France.
Jean-Pierre Chevènement entouré des élus MRC Thierry Cotelle, maire-adjoint de Toulouse chargé du développement économique et de Olga-Gonzalez Tricheux, conseillère déléguée aux relations internationales

« Faire bouger les lignes. » Voilà le leitmotiv du candidat Jean-Pierre Chevènement. En lice en 2002, il avait obtenu 5,3% des voix. A 72 ans, le président du Mouvement républicain et citoyen (MRC) repart au front. A Toulouse, il a aiguisé ses armes ce jeudi, avec en ligne de mire la présidentielle de 2012. Entre deux visites, chez Nexeya Systems et Airbus, l'ancien ministre de l'Intérieur avait convoqué journalistes, soutiens et militants pour mettre en avant ses thèmes de campagne.

Sur l'euro. « Le système de la monnaie unique est fragile, explique Jean-Pierre Chevènement. Il menace de s'écrouler, comme un château de cartes. L'euro est surévalué. La suite logique serait que l'euro nous quitte sans que l'on ait besoin de l'abandonner. Je pense que l'euro vit ses dernières années, voire ses derniers mois. Il faudrait instaurer une monnaie commune pour les échanges internationaux ; on peut même penser que le Royaume-Uni l'adopterait. Pour le reste, les transactions nationales, il faudrait une monnaie nationale. Si l'on garde ce système de monnaie unique, qui découle directement du Traité de Maastricht, la France va être emportée dans le tourbillon de la récession, à l'image d'autres pays de l'Union. Je ne crois pas que les autres candidats soient prêts à affronter la situation. Nicolas Sarkozy ne voit que l'objectif du triple A et François Hollande refuse d'inscrire la règle d'or dans la Constitution mais est prêt à l'appliquer. »

"L'industrie est la locomotive de notre économie"

Sur l'industrie. Pour le candidat du MRC, « l'industrie est la locomotive de l'économie du pays. Il faut réindustrialiser la France en valorisant nos atouts. Ce qui nous dévalorise, c'est notre monnaie trop chère. Avec plus de croissance, nous n'aurions pas à délocaliser les sites de production. Il faut protéger la sous-traitance, créer des réseaux de petites et moyennes industries (PMI) et relancer les crédits d'impôt-recherche. »

Sur le nucléaire. « Faut-il rallier l'idéologie de la peur ? », s'interroge Jean-Pierre Chevènement. Fallait-il arrêter le nucléaire après Fukushima ? « On n'a pas arrêté les vols commerciaux après le crash du Rio-Paris », répond le candidat. Il n'est pas pour une remise en cause de la production de l'énergie nucléaire, « une technologie avancée dont on exagère les risques », selon lui. « Les déchets radioactifs, on peut les traiter et quelle énergie mettrions-nous à la place ? L'éolien ou le solaire coûtent entre deux et cinq fois plus cher pour le consommateur. »

"L'accord Verts-Ps, je ne l'aurais jamais signé"

Sur l'accord PS-Verts. « Personnellement, je n'aurais jamais signé cet accord, prévient Jean-Pierre Chevènement. Les deux partis ont décidé de sceller le sort du nucléaire et d'autres questions avant même les élections. Concernant Eva Joly, dans ma région, en Franche-Comté, on boit un alcool, la Fée verte (de l'absynthe, NDLR), qui inspirait autrefois Verlaine. Je préfèrerais aujourd'hui que la Fée verte continue d'inspirer Verlaine plutôt que François Hollande. Pour revenir aux négociations entre eux, ils n'ont pas fait appel à des spécialistes. Michel Sapin est très compétent en économie mais sur le nucléaire il ne fait pas la différence entre le Mox et du sucre en poudre. »

Sur la campagne. « J'ai déjà près de 300 signatures sur les 500 nécessaires », assure Jean-Pierre Chevènement, qui ne semble pas encore sûr d'aller jusqu'au bout quoi qu'il arrive. « Les lignes bougent un peu en ce moment, mais pas dans le bon sens. Moi, mon but c'est de remettre la France et la gauche à la hauteur. » Votera-t-il automatiquement pour François Hollande si le candidat du Parti socialiste est au deuxième tour ? « Je voterai pour lui s'il est au deuxième tour, mais j'aimerais bénéficier du même soutien de sa part si c'est moi qui y suis », lâche-t-il, le sourire au coin des lèvres.

Victor Matet

(photo © Rémi Benoit)

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