Martin Malvy reçoit les syndicats. Un accord permettrait de former les salariés en chômage partiel

Le président du Conseil régional, Martin Malvy, a réuni ce matin les syndicats à l'Hôtel de Région. Au lendemain d'une forte mobilisation, un état des lieux a été dressé. Il est peu encourageant dans différentes filières en Midi-Pyrénées. 1.200 ruptures conventionnelles de contrat ont été comptabilisées en février, contre 480 en décembre 2008. Un accord régional devrait être conclu début mai, il permettra aux salariés en chômage partiel de profiter de formations professionnelles. Le Conseil régional réfléchit à la création d'un fonds pour mettre en place ces formations.

« Cette réunion, nous la réclamions depuis quelques mois, explique Francis Layssac, secrétaire général de l'Union régionale interprofessionnelle CFDT. Il y a une dizaine de jours, le président de Région nous a averti de la tenue de cette entrevue. » Autour de la table, ce matin, plusieurs membres du conseil régional. Martin Malvy bien sûr, mais aussi Marc Carballido, en charge de l'aménagement du territoire, de l'agriculture et des Pays, et Monique Iborra, chargée de l'emploi, de l'insertion, de la formation professionnelle. La CFDT, la CGT, FO, l'UNSA, l'union syndicale Solidaires et la CFE-CGC avaient envoyé des représentants.

« Nous voulions voir quelles connaissances des différents secteurs avait la Région, poursuit Francis Layssac. L'état des lieux a permis de dévoiler quelques indicateurs économiques. A titre d'exemple, les ruptures conventionnelles de contrat (départ négocié, licenciement à l'amiable) atteignent les 1.200 unités en février, contre 480 en décembre 2008. L'automobile est particulièrement touchée par la crise : aujourd'hui en Midi-Pyrénées, toutes les entreprises du secteur ont recours au chômage partiel. Les pertes de marchés impactent directement sur l'emploi. » Continental Automotive France ouvrira ainsi en avril un guichet de départs volontaires. Son objectif : supprimer 200 emplois sur ses sites de Toulouse, Foix et Boussens. « Les premières demandes de chômage partiel arrivent dans le bâtiment », note Francis Layssac. L'aéronautique a aussi été abordée. « La filière paraît en bonne santé mais sa situation pourrait se dégrader très rapidement si les commandes sont annulées ou repoussées », précise Denis Bertrand, de la CFE-CGC métallurgie Airbus.

La réunion a évoqué les ruptures de contrat mais les intervenants se sont plutôt attaché à traiter la problématique du maintien de l'emploi, notamment dans les PME, grâce à la formation. « Nous avons émis des propositions autour de la formation professionnelle à destination des salariés en chômage technique, indique Denis Bertrand. La Région va créer un comité de pilotage, puis de suivi, chargé de cette question. » Henri Cellier, de l'union Solidaires, précise : « Martin Malvy s'est montré préoccupé par ce sujet. Nous syndicats, nous souhaitons que la formation professionnelle des salariés ne joue pas un simple rôle d'amortissement du chômage partiel. » Des propos confirmés par la CFDT, qui réclame « des formations qui apportent un plus à l'entreprise comme au salarié, comme une préparation aux mutations technologiques ». « Début mai, nous espérons aboutir à un accord régional contraignant pour les entreprises, avec des objectifs de transparence et d'exigeances », reprend Henri Cellier. Cet accord, encadrant la formation professionnelle, devrait intervenir lors du prochain Comité régional de l'emploi et de la formation, courant mai. Martin Malvy a proposé « qu'une réflexion soit rapidement engagée sur la possibilité de création d'un fonds pour la formation des salariés touchés par le chômage partiel. Ce fonds dit de « sécurisation » des parcours professionnels devrait être mis en place dans les 2 mois qui viennent, après consultation des instances régionales et du conseil économique et social régional de Midi-Pyrénées. » Cette proposition sera soumise dès mercredi 25 mars aux organisations patronales, lors d'une rencontre à l'Hôtel de Région.

Au sortir de la réunion, les syndicats semblaient plutôt satisfaits. « Nous avons apprécié une vraie volonté d'avancer rapidement de la part de la Région », note Denis Bertrand, de la CFE-CGC. Qui n'a qu'un regret : « Il est dommage que l'on se mette en ordre de marche uniquement en période de crise. Ces rendez-vous pourraient apporter beaucoup. » Pour Henri Cellier, de Solidaires, « nous avons trouvé Martin Malvy véritablement inquiet de l'impact de la crise. Ce qui est une bonne chose ; on ne peut se contenter d'une gestion courante de la crise. Maintenant, nous ne nous faisons pas d'illusions : le Conseil régional seul ne peut lutter contre une crise mondiale. »

En savoir plus :

- En parallèle à la réunion de ce matin, l'Union régionale CFDT s'est réjoui d'avoir vu «énormément de salariés du privé dans la rue, jeudi. Jusqu'à 40 à 50% des manifestants par endroits. Si le gouvernement et le Medef n'ont pas pris la mesure de l'inquiétude des Français, nous allons vers une cassure. »

- www.midipyrenees.fr

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