Autoroute Toulouse - Barcelone : une déclaration commune franco-espagnole pour accélérer le projet

Les collectivités locales de Midi-Pyrénées rencontraient, aujourd'hui à Berga, en Espagne, des élus espagnols afin d'évoquer le prolongement de l'autoroute entre Toulouse et Barcelone. « Les différentes parties ont signé une déclaration commune, s'engageant à mener à bien ce projet le plus rapidement possible, explique Augustin Bonrepaux, président du Conseil général de l'Ariège. Côté français, 53 km d'autoroute manquent entre Tarascon-sur-Ariège et Bourg-Madame pour raccourcir de 100 km le trajet Toulouse - Barcelone.

A la clé, un dynamisme accru des relations entre les deux métropoles régionales et la poursuite du désenclavement de l'Ariège.

Relier Barcelone à Toulouse grâce à une deux fois deux voies impose de finaliser les aménagements de l'E9 (axe routier à vocation européenne) sur une distance de 70 km, dont 53 côté français entre Tarascon et la frontière à Bourg-Madame. La rencontre d'aujourd'hui, dédiée à cet axe transeuropéen E9, était organisée par les partenaires catalans. Elle a réuni des représentants des chambres de commerce et d'industrie de Midi-Pyrénées, du Conseil général de l'Ariège et de la Région. « Il y a une volonté collective d'améliorer l'itinéraire, qui existe déjà mais qui est bien tortueux. Cette déclaration commune le prouve et veut accélérer les choses », explique Augustin Bonrepaux.

Côté espagnol, les choses ont bien avancé : une voie rapide a été aménagée jusqu'à Berga et devrait atteindre rapidement le tunnel de Cadi. Il restera moins de 10 km avant la frontière. « Les Espagnols ont lancé des études, précise Augustin Bonrepaux. D'ici 2015, leur partie devrait être achevée. » Et côté français ? « Vu les crédits de l'Etat, au rythme où nous allons, il faudra 200 ans pour aménager ces 70 km. On ne peut pas attendre ces crédits, il faut trouver une autre possibilité. J'ai demandé, et je ne suis pas le seul, à ce qu'on étudie la possibilité de passer par une concession avec une société autoroutière. »

Le président du conseil général ariégeois rappelle l'atout économique de cet aménagement routier. « Il aurait un impact pour toute la région, en facilitant les liens avec l'Espagne et l'export des produits depuis le port de Barcelone. » Une première étude prospective, réalisée par le cabinet toulousain Egis Mobilité, a effectivement conclu à la pertinence de l'itinéraire comme levier de développement économique, avec de nouveaux flux d'échanges à la clé entre les deux pays.

Toujours selon l'étude, cet aménagement s'inscrirait également dans les perspectives du Grenelle de l'environnement. En réduisant de 100 km le trajet actuel et en supprimant les points de congestion routière actuels, il contribuerait à la réduction d'émission des gaz à effet de serre. « La pollution existe déjà, reprend Augustin Bonrepaux. Essayez de rouler un samedi jour d'affluence vers Andorre, vous verrez les encombrements. Même chose quand on passe par le Perthus. Même si le nombre de véhicules légers augmentera avec une autoroute, la pollution diminuera avec la fluidification du trafic. Il faudra bien sûr choisir un itinéraire respectant l'environnement. Par ailleurs, notre préoccupation sera de ne pas perturber la vie des populations locales. Actuellement, 100.000 voitures passent par Mérens chaque année. Nous devons améliorer ça. J'ai demandé il y a quelques mois que le gouvernement lance des études, conclut Augustin Bonrepaux. Je vais bientôt renouveler ma démarche auprès du ministère de l'Equipement. On m'a assuré que ces études étaient en cours. » La liaison pourrait arriver vers 2020.

En savoir plus :

- www.cg09.fr
www.ariege-expansion.com
www.ariege.cci.fr

En photo : Selon l'étude d'Egis Mobilité, la liaison directe par les Pyrénées provoquerait une hausse de trafic dans la vallée de l'Ariège (+3 400 véhicules en 2020, dont 350 camions) mais supprimerait les problèmes de circulation et améliorerait la sécurité routière (Carte Ariège Expansion).

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