Le choix ne devrait pas être cornélien pour les 55 membres de la Chambre régionale de commerce et d'industrie de Midi-Pyrénées qui doivent élire leur président ce jeudi 20 janvier. Seul Didier Gardinal, président sortant, est encore en lice pour ce scrutin. Michel Doligé (Gers) et Paul-Louis Maurat (Ariège) ont en effet jeté l'éponge.

Didier Gardinal sera le seul candidat à sa réélection à la présidence de la Chambre régionale de commerce et d'industrie de Midi-Pyrénées. Un temps pressentis, Michel Doligé, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Gers, et Paul Louis Maurat, président de celle de l'Ariège n'ont pas donné suite.

Les trois hommes s'étaient pourtant tous présentés devant la chambre consulaire toulousaine (40 % des voix) le 13 janvier pour évoquer leurs projets et leurs visions du mandat lors d'un "grand oral". Pour Didier Gardinal, si deux d'entre eux se sont désistés « c'est qu'ils ont eu des contacts avec des chambres ou des présidents et ont estimé qu'ils avaient moins de chance que moi de gagner. Leur abstention conférera d'autant plus de poids à celui qui sera élu ». « Il sera élu à l'unanimité des votes, c'est une très bonne chose » reconnait Michel Doligé qui précise qu'Alain di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse, devrait être nommé premier vice-président. Didier Gardinal souhaite donner plus de stabilité à son institution. Élu en mars 2008 en remplacement de Guy Pécou, il n'a en effet été président que 2 ans et demi. Avant lui, la CRCI a vu passer pas moins de 3 présidents et de 3 directeurs différents en 3 ans.

Le président sortant, qui s'est astreint à une campagne de proximité en allant à la rencontre des chambres départementales, axe également son discours sur la réforme des CCI dont l'application est effective depuis le 1er janvier 2011. « Il n'y a plus à en discuter mais à la mettre en place, explique-t-il. Je ne suis pas un dictateur mais un adepte du partage et du travail en équipe. Si je suis élu, nous travaillerons tous ensemble à mettre en place cette nouvelle gouvernance et à définir nos modalités de fonctionnement en commun. » Rappelons que cette réforme, votée par les sénateurs en juin 2010, prévoit une régionalisation des chambres consulaires qui passe notamment par la perte d'autonomie fiscale et de gestion du personnel des chambres départementales.

Le président sortant est convaincu qu'il faudra au moins 2 ans pour mettre en place la réforme. « Il s'agira de mutualiser nos efforts, de réaliser des économies d'échelle, mais sans perdre le moindre millimètre de service aux entreprises. » Autre conséquence de la réforme des CCI, l'ensemble des personnels des chambres consulaires est rattaché à la chambre régionale. « Nous allons devoir négocier les conditions pour amener tous ces personnels sous un même statut », souligne Didier Gardinal qui reconnaît de fortes disparités entre les chambres sur le sujet.

Sans entrer dans les détails, le président sortant a également évoqué le renforcement des liens avec les différentes institutions régionales ainsi que la potentielle création ou redéfinition de plusieurs commissions au sein de la chambre régionale. Sur des thématiques multiples : international, tourisme, développement durable, innovation...

La réforme des chambres consulaires aura eu un autre effet, moins politique cette fois. Il ne faudra bientôt plus parler de Chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) mais de Chambre de commerce et d'industrie régionale (CCIR). Les Chambre de commerce et d'industrie (CCI) deviennent quant à elles des Chambres de commerce et d'industrie territoriales (CCIT). Un acronyme malheureusement déjà utilisé par la chambre de Toulouse.

Marie Grivot

- En savoir plus :

www.midi-pyrenees.cci.fr

En photo : Didier Gardinal, président sortant de la Chambre de commerce et d'industrie de Midi-Pyrénées (© Rémi Benoit)