Vœux de Nicolas Sarkozy : les réactions

Les vœux de Nicolas Sarkozy ont été diversement accueillis. Revue de détail des réactions à l'issue de la journée. Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique, social et environnemental régional : "Le Président de la République a rappelé à Toulouse, capitale de l'industrie aéronautique et spatiale européenne, la volonté du gouvernement de défendre l'industrie, nos activités économique et les emplois. Il a indiqué son souhait de porter avec l'Allemagne le débat au niveau européen et rappelé l'exemplarité de la réussite d'Airbus.

Les vœux de Nicolas Sarkozy ont été diversement accueillis. Revue de détail des réactions à l'issue de la journée.

Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique, social et environnemental régional : "Le Président de la République a rappelé à Toulouse, capitale de l'industrie aéronautique et spatiale européenne, la volonté du gouvernement de défendre l'industrie, nos activités économique et les emplois. Il a indiqué son souhait de porter avec l'Allemagne le débat au niveau européen et rappelé l'exemplarité de la réussite d'Airbus. Il reste à conclure les Etats Généraux de l'Industrie et les résultats de travaux des onze conférences stratégiques par secteurs d'activités pour comprendre les moyens et qui seront mobilisés avec notamment le Fond Stratégique d'Investissement.
Mais si l'Etat doit donner une impulsion, défendre nos intérêts au plan européen et dans les grandes négociations internationales il faut aussi une mobilisation de tous les acteurs Etat-régions et partenaires sociaux, comme savent le faire les allemands, et ou près de nous le Pays Basque, dont 30% du PIB repose sur l'industrie. Le Président de la République devra confirmer l'avenir des pôles de compétitivité et la pérennité des commissaires à la réindustrialisation installé pour trois ans avril 2008 - avril 2011.
Le CESER Midi-Pyrénées poursuivra son action en faveur de l'industrie, de la diversification des activités, des bassins d'emploi et du développement de l'enseignement supérieur et de la recherche dans les territoires. J'ai a cet effet obtenu un rendez vous avec des conseillers du président de la République, Bernard Belloc en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche et Henri Guaino."

Du côté de la CGT, on estime que "c'est une nouvelle fois en bâillonnant l'expression des salariés et de leurs représentants que le Président de la République a pu sans contradiction expliquer devant un parterre largement acquis au néolibéralisme que les droits sociaux dans notre pays étaient une entrave à la réussite économique. A bonne distance du lieu de la cérémonie, salariés et syndicalistes étaient interdits de déployer des banderoles et de se rassembler. Repoussés par les boucliers des fonctionnaires de police, les manifestants n'ont pu distribuer des tracts expliquant les raisons de leur présence. (...) Le droit à l'expression et la démocratie ne sont pas sortis grandis de cette visite présidentielle qui a généré la mise en place d'un dispositif policier démesuré, de l'aveu même de ceux qui sont en charge des questions de sécurité."


Martin Malvy, président du Conseil régional,
a souligné "les non-dit" du discours de Nicolas Sarkozy : "Ce n'est pas en énonçant les évidences, telles que « la France se désindustrialise », « il faut réduire les déficits et la dette » ou « nous avons besoin d'Europe », que l'on construit une politique. Ce n'est pas non plus en reportant nos difficultés sur les 35 heures ou en se félicitant de n'avoir donné aucun coup de pouce au SMIC que l'on répond à l'attente des salariés ou que l'on réduit les inégalités. Ce n'est pas non plus en annonçant le rapprochement des fiscalités entre l'Allemagne et la France que l'on réglera les problèmes.
Depuis que Nicolas Sarkozy est président de la République, la France a perdu plusieurs centaines de milliers d'emplois dans l'industrie, les délocalisations qu'il critique se sont accrues. Alors qu'en Allemagne l'industrie représente 34 % du PIB, elle n'en constitue plus aujourd'hui que 16 % EN France. Tout ceci, ce sont des évidences. Nicolas Sarkozy passe encore une fois totalement sous silence le rôle majeur des Lander allemands et ne dit mot du rôle des Régions françaises qu'il vient encore d'affaiblir, ou encore de leur soutien à la filière aéronautique : en Midi-Pyrénées, c'est plus de 100 M€ que la Région a consacrés à sa modernisation au cours des dernières années.
Nicolas Sarkozy a l'art d'oublier son propre bilan et celui de la Droite. Depuis qu'il est président de la République, la dette de notre pays a progressé de près de 40 % et notre déficit a été multiplié par quatre. Comme toujours, il y a dans le discours de Nicolas Sarkozy le « dit » et le « non-dit ». Et ce qu'il ne dit pas compte beaucoup plus que ce qu'il dit. »

Pour l'UMP 31, "le président de la République, Nicolas Sarkozy, en visite à Toulouse ce 13 janvier a rendu un bel hommage à notre ville. Malgré un contexte économique général difficile, il était d'autant plus important de saluer sur le site d'Airbus ce fleuron de notre industrie et de dire notre fierté collective. Ce discours tranchait avec le concert lancinant des lamentations entonné par les élus socialistes locaux avant la venue du Chef de l'État.
Mais ces vœux aux forces économiques de la nation furent surtout l'occasion pour le président de la République d'exposer sa vision de l'économie. En ce sens, il a eu raison d'insister sur la nécessité de conserver un tissu industriel dans notre pays. Même si nos sociétés tendent aujourd'hui à privilégier les services, encore faut-il être en mesure de les vendre. (...) Le président de la République n'a pas hésité enfin à aborder « les sujets qui fâchent ». Les lycéens ont eu beau abondamment manifesté cet automne à l'occasion de la réforme des retraites, il est un fait qu'un sur deux aura la chance de vivre jusqu'à 100 ans. C'était donc une exigence de justice et de vérité que de faire la réforme des retraites. (...)"


Pour le groupe d'opposition au Conseil régional "Républicains et Territoires", "Nicolas Sarkozy a tenu à rappeler la nécessité pour notre pays de conserver sur son sol un outil industriel fort et l'engagement de l'Etat à y contribuer, d'une part, en poursuivant l'action du Gouvernement en faveur de la ré-industrialisation de notre économie (réforme de la taxe professionnelle, réforme des 35 heures, lutte contre les délocalisations...) et, d'autre part, en défendant l'euro dans le cadre de la présidence française du G20.
Cependant, la préservation et le soutien à notre industrie n'incombent pas à l'Etat seul. Les Régions ont un rôle majeur à jouer dans ce domaine. L'aide aux entreprises est, en effet, une compétence régionale. Notre collectivité dispose, pour cela, d'agences (Midi-Pyrénées Expansion, Midi-Pyrénées Innovation...) d'outils financiers et mobilise à la fois ses crédits propres et des crédits européens (FEDER). Alors que le nouveau schéma régional de développement économique (SRDE) est en voie de finalisation, le groupe Républicains&Territoires formule le vœu que le Conseil Régional de Midi-Pyrénées accentue, au cours des prochaines années, son effort en faveur du soutien à l'innovation et aux filières industrielles régionales créatrices d'emplois (aéronautique, agroalimentaire, spatial, chimie nouvelle...)."

En photo : Martin Malvy, président du Conseil régional, Pierre Izard, président du Conseil général de Haute-Garonne et Pierre Coehn, député-maire de Toulouse (© Rémi Benoit)

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