Nicolas Sarkozy devant 5.000 invités à Toulouse

Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux aux acteurs économiques le 13 janvier à Toulouse. Arrivé à 11h sur la piste bordant l'usine Jean-Luc Lagardère, le président de la République a visité un A380, a rencontré les représentants du personnel d'Airbus et prononcé un discours de 45 minutes devant 5.000 invités. Le chef de l'État a défendu l'euro, s'est voulu très rassurant pour l'avenir industriel d'Airbus. Il a appelé "à rompre avec la dévalorisation du travail" et "à la convergence fiscale".Visite éclair mais très dense du président de la République à Toulouse.

Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux aux acteurs économiques le 13 janvier à Toulouse. Arrivé à 11h sur la piste bordant l'usine Jean-Luc Lagardère, le président de la République a visité un A380, a rencontré les représentants du personnel d'Airbus et prononcé un discours de 45 minutes devant 5.000 invités. Le chef de l'État a défendu l'euro, s'est voulu très rassurant pour l'avenir industriel d'Airbus. Il a appelé "à rompre avec la dévalorisation du travail" et "à la convergence fiscale".

Visite éclair mais très dense du président de la République à Toulouse. A sa descente de l'Airbus présidentiel, Nicolas Sarkozy a été accueilli par le préfet de Région Dominique Bur, Louis Gallois, président exécutif d'EADS, Tom Enders, président d'Airbus et Fabrice Brégier, directeur général délégué d'Airbus. Une délégation d'élus locaux était également présente aux pieds de l'appareil. Parmi eux, le président du Conseil régional Martin Malvy, le député-maire et président du Grand Toulouse Pierre Cohen, le maire de Blagnac Bernard Keller, le président du Parti radical de gauche Jean-Michel Baylet, le président du Conseil général de Haute-Garonne Pierre Izard, la députée de Haute-Garonne Monique Iborra, le sénateur-maire de Revel Alain Chatillon, l'ancien maire de Toulouse Dominique Baudis, et Christine de Veyrac, députée européenne.

"Le combat est gagné"

Nicolas Sarkozy était accompagné d'une grande partie du gouvernement : Christine Lagarde (Économie), Eric Besson (Industrie), Frédéric Lefebvre (Commerce), Nathalie Kosciusko-Morizet (Écologie) et Benoist Apparu (Logement). Devant un A400M, le chef de l'État a salué l'équipage qui a fait le premier vol d'essai de l'appareil militaire en décembre 2009. Il a ensuite pris quelques minutes pour visiter un A380 en cours d'assemblage aux couleurs de Qantas avant de s'entretenir quelques minutes avec des représentants du personnel d'Airbus. Répondant à Gérard Ribet (FO) sur l'avenir d'Airbus, Nicolas Sarkozy s'est voulu très rassurant : "Le combat est gagné aujourd'hui. Du point de vue industriel, la répartition ne changera pas. Du point de vue du carnet de commande, il y a des années de travail. Je confesse une préoccupation, celle qui concerne la sous-traitance."

Préoccupation évoquée à nouveau quelques minutes plus tard devant quelques centaines de salariés réunis pour écouter le chef de l'État et qu'il a félicité de "fabriquer les meilleurs avions du monde". Nicolas Sarkozy s'est réjoui de "la commande historique" annoncée le 11 janvier (180 Airbus A320 dont 150 unités dans sa version Neo, un contrat estimé à 16,4 Md$ signé avec la compagnie indienne IndiGo.)

"C'est fantastique pour vous mais il faut voir maintenant comment gagner dans les 40 années à venir. J'ai deux soucis. Les sous-traitants et la parité euro / dollar. Les sous-traitants et Airbus, c'est la même chose. Quand on appauvrit les sous-traitants, on appauvrit toute la filière. Je voudrais qu'on arrête le phénomène de délocalisation sur les sous-traitants. Concernant la parité, on ne peut pas vous demander de faire des progrès de compétitivité qui sont tués par une parité monétaire qui s'assimile à du dumping. Aujourd'hui, ça va mieux puisqu'on est à une parité euro / dollar 1,29 / 1,30 mais c'est encore trop. Mais je ne laisserai pas défaire l'euro. Je vous le dis, je défendrai l'euro. Je veux que les choses soient claires entre nous. Je défendrai l'Europe, je défendrai l'euro, je défendrai Airbus."

"L'industrie n'est pas un gros mot"

Nicolas Sarkozy a également évoqué "un sujet qui fâche", celui des retraites. "Je sais que ça a été difficile mais il fallait le faire. Car demain il y aura de l'argent pour payer les retraites. Quand on pousse les lycéens à manifester, est-ce que c'est raisonnable ? Et je vais vous dire, personne ne le défera parce que tout le monde sait qu'il fallait le faire."

Le chef de l'État a ensuite traversé le hall d'assemblage pour rejoindre les 5.000 invités dont 2.000 personnes travaillant pour Airbus, à la cérémonie des vœux. Il a prononcé une allocution de 45 minutes. Il a d'abord rendu hommage à Vincent Delory, le jeune ingénieur de Capgemini qui travaillait à Basso-Combo à Toulouse et qui a été "lâchement assassiné samedi dernier par des terroristes fanatisés au Niger". Après avoir rendu à nouveau hommage à Airbus, le chef de l'État a défendu sa politique industrielle. "L'industrie, ce n'est pas un gros mot. C'est une priorité du gouvernement depuis trois ans et demi. Votre usine est le témoignage que l'industrie est un moteur essentiel de la croissance européenne. A l'heure où la croissance redémarre, je souhaite que 2011 soit une année utile malgré les échéances électorales qui nous attendent en 2012. 2011 sera une année de consolidation de la croissance. Il y a une aspiration à davantage de justice, mais le pouvoir d'achat des Français a été préservé. Les épreuves ne nous ont pas été épargnées en 2010. Nous avons traversé en Europe la plus grave crise de la zone euro depuis sa création en 1999. Mais l'euro, comme Airbus, est une grande réussite européenne. C'est une force et une protection. Penser que la France puisse y renoncer est une folie. Nous ramènerons notre déficit en dessous de 3% du PIB en 2013. Ces objectifs sont intangible et je souhaite qu'ils s'inscrivent dans une règle constitutionnelle qui permettra de fixer un objectif de retour à l'équilibre de nos finances publiques. C'est une illusion de croire qu'en augmentant toutes les dépenses, on aurait plus de croissance. Le Premier ministre engagera dans les jours qui viennent des consultations avec les forces politiques."

Convergence fiscale

Concernant la fiscalité, "on ne peut pas être contre les délocalisations et faire de l'augmentation des impôts la solution à nos problèmes. En 2011, avec l'Allemagne, je veux que nous progressions dans la voie de la convergence fiscale. Nous poserons la question du bouclier fiscal dans le cadre de la réforme de la fiscalité du patrimoine pour la rendre plus juste et plus efficace. Aujourd'hui on taxe la détention du patrimoine alors qu'il faudrait taxer les revenus du patrimoine."

Concernant la compétition économique mondial, "nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de l'immobilisme. Ce n'est pas une question de tempérament, c'est simplement la conscience que la France ne peut pas se permettre de prendre du retard. Le monde évolue à une vitesse stupéfiante. Il faut rompre avec la dévalorisation du travail. Ce n'est pas une question d'idéologie. Mais on ne peut pas bâtir la croissance d'une économie en travaillant moins. Le partage du travail est une illusion car à la fin, on a moins de croissance et moins de salaire."

Nicolas Sarkozy a ensuite très rapidement quitté le hall d'assemblage de l'A380. Il aura passé 1h45 à Toulouse.

Emmanuelle Durand-Rodriguez

En photo : Nicolas Sarkozy lors de son discours (© Rémi Benoit)

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