Répondant à l'appel de la CGT, rejoint par Sud et par Solidarités, une centaine de personnes ont manifesté ce jeudi matin, quelques heures avant les vœux de Nicolas Sarkozy au monde économique. Installés sur le pont surplombant la rocade, ils ont été refoulés sur le parking du centre commercial Leclerc de Blagnac.

Pas facile d'approcher le président de la République. Espérant être le plus visible possible, une centaine de manifestants avaient rendez-vous ce jeudi matin à 10h à proximité du site Aeroconstellation de Blagnac, à quelques encablures du site d'Airbus où Nicolas Sarkozy devait prononcer ses vœux aux forces économiques deux heures plus tard. Mais les manifestants ont du s'éloigner quelque peu devant la concentration de forces de l'ordre. Postés sur le pont enjambant la rocade après y avoir accroché des banderoles, ils ont ensuite dû reculer devant les CRS, plus d'une soixantaine, qui ont prestement décroché les pancartes.

Alors que des cris dénonçaient « un état policier, digne de ce qui se passe en ce moment au Maghreb, en Tunisie », à l'issue d'un début de bousculade les manifestants ont finalement été refoulés jusqu'au parking du centre commercial Leclerc. Au micro, une représentante avait toutefois pu exposer auparavant les raisons de leur venue : « les salaires, les mauvaises conditions de travail, la retraite à 62 ans, la remise en cause des 35 heures... » Evoquant « un déploiement de forces encore jamais vu », et estimant « que Nicolas Sarkozy est venu présenter ses vœux aux forces économiques, mais que les syndicats et les salariés n'en font pas partie puisqu'ils n'ont pas été invités », la porte-parole a aussi affirmé que « les salariés de Molex ne perçoivent pas leur indemnité négociée à la fermeture de l'usine de Villemur ». La CGT a rappelé que « la crise économique et sociale n'a pas épargné le bassin toulousain et notamment toutes les entreprises de la sous-traitance aéronautique » et considéré qu'il « y a de l'indécence à se pavaner ainsi alors que maintes entreprises sont en difficulté ou ont du fermer leurs portes ».

Mikaël Lozano

En photo : les manifestants ont été sommés de quitter le pont enjambant la rocade. Décrochées par les CRS, leurs banderoles leur ont été rendues à la fin de la manifestation (© Mikaël Lozano)