La visite d'un président de la République en région ne laisse jamais de marbre. Interrogés sur la venue de Nicolas Sarkozy à Toulouse jeudi 13 janvier, accompagné entre autres du ministre délégué à l'industrie Éric Besson, politiques et syndicats ont formulé des avis souvent radicalement divergents.

- Du côté des élus

Dans un communiqué commun, Pierre Cohen, président de la Communauté urbaine du Grand Toulouse, Pierre Izard, président du Conseil général de la Haute-Garonne et Martin Malvy, président du Conseil régional, ont salué la symbolique positive de la venue du président de la République à Toulouse. Ils ont néanmoins tenu à rappeler que Midi-Pyrénées était « un des lieux emblématiques de la lutte contre les fermetures sauvages de sites industriels français » et qu'il ne fallait donc pas que « les succès économiques de certaines entreprises » fassent oublier à l'Etat « ses devoirs envers le monde du travail lorsqu'il s'agit de faire respecter le droit social dans notre pays. » Les trois élus attendent de Nicolas Sarkozy qu'il « apporte des réponses aux inquiétudes des acteurs économiques, plongés dans la tourmente d'une crise économique, environnementale et sociétale exceptionnelle ».

Denis Parise, conseiller régional et ancien secrétaire du comité d'entreprise de Molex, sera présent lors des vœux aux forces économiques de Nicolas Sarkozy. L'occasion pour lui d'inviter le président de la République à « regarder toutes les entreprises qui gravitent autour d'Airbus et ferment leurs portes ». « C'est une bonne chose que de présenter ses vœux dans une entreprise qui marche, mais ce serait encore mieux qu'il prenne en considération les problèmes d'entreprises comme Molex et qu'il les règle ».

- Medef 31

Philippe Robardey, président du Medef 31, se félicite que le président ait choisi Toulouse pour présenter ses vœux aux forces économiques : « C'est très bien pour notre région et pour notre industrie », a-t-il précisé. Confirmant sa présence lors de l'événement, il dit attendre du président de la République un message clair concernant à la fois la compétitivité des entreprises et la place de l'industrie dans l'économie française. « Les 35h, c'est presque un débat du passé. En revanche, le problème de la compétitivité des entreprises et du made in France est un véritable sujet qu'il va falloir régler. »

- Syndicats

La CGT a annoncé ce mercredi après-midi que la FSU et Solidarités s'associaient au rassemblement organisé demain jeudi pour protester contre la venue de Nicolas Sarkozy. Les manifestants sont attendus sur le rond-point de la route de Cornebarrieu, à proximité du site EADS de Blagnac, à partir de 10h.

Les unions départementales de Force ouvrière et de la CFDT ont quant à elles confirmé qu'elles n'y participeront pas. « Nous avons appris cet appel au rassemblement comme tout le monde par voix de presse. Il n'y a eu aucune concertation en amont avec la CGT à ce sujet, nous ne sommes donc à priori pas partants pour y participer » a ainsi indiqué Bruno Cagnat, secrétaire général de l'union départementale de la CFDT. Joseph Bellanca, secrétaire général FO pour la Haute-Garonne, est encore plus incisif : « Certains iront à ce rassemblement pour dire qu'ils ne sont pas d'accord avec la réforme des retraites. Venir faire la vierge effarouchée maintenant, ça n'a plus de sens. C'est avant qu'il aurait fallu agir. »

Marie Grivot

En photo : Nicolas Sarkozy (© Présidence de la République)