2011, année métropole. C'est en tout cas l'ambition affichée par Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de la communauté urbaine du Grand Toulouse, lors de la présentation de ses vœux à la presse. L'occasion de faire le point sur de nombreux sujets, de l'intercommunalité au développement urbain en passant par les transports ou encore la nomination d'Éric Tardieu à la direction générale du Grand Toulouse.

Objectif métropole pour le Grand Toulouse. Le ton est donné pour 2011 par les vœux présentés à la presse par Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de la communauté urbaine du Grand Toulouse, ce lundi 10 décembre. Il était entouré à cette occasion des présidents de groupe Pierre Lacaze, Bernard Keller, François Briançon et Antoine Maurice.

« Nous souhaitons inscrire la notion de métropole comme étant un levier pour la communauté urbaine, a précisé le maire de Toulouse. Les métropoles devraient être des intercommunalités qui se posent comme référence de l'État concernant les grands défis à venir. L'État français a besoin de territoire qui soient référents et leviers sur ces grands débats majeurs que sont la recherche ou la lutte contre le réchauffement climatique. »

Prémices de cette évolution, 12 nouvelles communes ont d'ores et déjà rejoint au 1er janvier 2011 la communauté urbaine du Grand Toulouse qui en a profité pour élargir ses compétences (gens du voyage...). Pierre Cohen a tout particulièrement relevé l'adhésion de Mondouzil, petite commune de 234 habitants. « L'entrée de ces communes au sein du Grand Toulouse nous fait dépasser la seule problématique de la suprématie toulousaine en ajoutant à nos préoccupations les questions de ruralité » a-t-il notamment souligné. Dorénavant fort de 700 000 habitants, le Grand Toulouse conserve son cinquième rang des communautés urbaine, derrière Bordeaux

Le maire de Toulouse a par ailleurs précisé que les élus du Grand Toulouse n'avaient pas attendu l'élargissement de la communauté urbaine et encore moins la loi Balladur pour « créer une dynamique et chercher des réponses aux défis majeurs des prochaines années ». Sur le défi urbain en particulier, il a rappelé que le Grand Toulouse avait fait appel à de grands architectes de renommée internationale et qu'une transformation profonde de la ville (aménagement de la gare Matabiau et de ses environs ...) se préparait. Il a également confirmé les réflexions sur des projets de plus long terme tels que l'axe Garonne.

"Crédibiliser" le mouvement socialiste

Autres thèmes abordés durant ces vœux, la solidarité et le renforcement des services aux habitants, ou encore le plan de déplacements urbains qui devrait être signé en 2011. « Nous avons réduit nos ambitions transport d'un point de vue technologique, a reconnu le maire de Toulouse, mais nous maintiendrons notre volonté de mailler le territoire tout en proposant une offre de déplacement à la hauteur des promesses de notre programme électoral. » L'élu socialiste a également admis l'obligation de réduire les dépenses de la communauté urbaine en matière de transport pour « pouvoir agir en dépit des 1,4 milliard de dettes laissées par nos prédécesseurs » et « crédibiliser notre action face aux banquiers ». « Certains modes de transport et méthodes retenus seront moins coûteux mais également parfois plus rapides à mettre en œuvre », a-t-il par ailleurs précisé.

Le maire de Toulouse a également fait part de son souci de « donner une attractivité à la ville par une propreté qui soit la conséquence du travail conjugué de tous les acteurs, de tous les citoyens ».

Interrogé sur sa position concernant les prochaines présidentielles, cet habituel soutien de Bertrand Delanoë a rappelé la nécessité de « crédibiliser » le mouvement socialiste. « C'est le travail que réalise Martine Aubry dans des conditions difficiles au sein même du parti, a-t-il reconnu. Nous ne sommes pas là pour nous auto-congratuler ou rentrer dans l'histoire mais pour répondre aux vrais défis. Aujourd'hui, je ne suis pas derrière un ou une candidate mais derrière une secrétaire du parti qui, si elle continue sur cette voie, aura toute la crédibilité pour être candidate. »

Un nouveau directeur général adjoint

Concernant enfin la venue du président de la République à Toulouse, le 13 janvier, pour les vœux aux forces économiques, le maire de Toulouse qui devrait le rencontrer en compagnie des institutionnels de la région (préfecture, conseil régional, département...) a prévenu qu'il ne pensait pas évoquer de sujets politiques. « J'ai peu d'espoir de le convaincre » a-t-il noté, amusé, relevant néanmoins que le choix de Toulouse et d'Airbus pour ces vœux démontrait l'image positive que renvoyait le territoire : « Il n'y a pas que l'Elysée et Paris. »

Le président du Grand Toulouse a par ailleurs salué la nomination d'Eric Tardieu, 41 ans, au poste de directeur général adjoint au développement économique au Grand Toulouse. Ce polytechnicien de formation sera en charge du développement économique, de l'emploi et de la mise en place d'une marque « métropole toulousaine » pour renforcer la visibilité internationale du Grand Toulouse.

Marie Grivot

En photo : Pierre Cohen, maire de Toulouse et président du Grand Toulouse et François Briançon, adjoint au maire de Toulouse en charge des sports et des loisirs et vice-président de la commission urbanisme et projets urbains du Grand Toulouse (© Rémi Benoit)