L'institut d'études de marché et d'opinion BVA, dont le siège est à Balma (31), vient de racheter les parts de son capital détenues par Nixen (anciennement Ixen-Partners, filiale de Natixis). Un rachat qui devrait permettre à BVA, qui vise une croissance de 8 % de son chiffre d'affaires en 2011, d'accentuer son développement à l'international, notamment en Asie.

Quatrième institut d'études en France, BVA a annoncé fin 2010 avoir racheté les parts de son capital détenues par Nixen. Minoritaire, Nixen possédait toutefois 40 % du capital de BVA. Le montant de la cession est resté confidentiel. Cette décision de rachat fait suite à la cession des activités de private equity pour compte propre en France de Natixis à Axa Private Equity et aux nombreux mouvements à la tête de Nixen qui en ont découlé.

« De toute évidence, le désengagement de Natixis et donc les changements stratégiques à la tête d'Ixen n'étaient pas en adéquation avec notre stratégie propre de développement », explique Gérard Lopez, président du directoire de BVA. L'institut d'études ne devrait pas rechercher de nouvel investisseur avant 2012. « C'est très chronophage et nous avons d'autres priorités, en particulier notre développement à l'international. Nous devons également redéfinir la réalité de nos besoins. Entre les difficultés créées par la crise économique pour trouver des investisseurs et le manque de temps, nous avons préféré reprendre notre indépendance », commente Gérard Lopez.

BVA, dont le chiffre d'affaires prévisionnel pour 2010 est estimé à 60 millions d'euros, espère en effet atteindre les 65 M€ en 2011. Une croissance qui devrait provenir pour moitié de ses filiales étrangères (États-Unis, Angleterre, Italie, Allemagne) qui représente 20 % de son activité et pour l'autre moitié de l'activité en France. Sachant que le marché mondial des études, qui représentait en 2009 une valeur totale de 29 milliards de dollars (3 Md$ pour la France) est tout particulièrement tiré par l'émergence des pays asiatiques, l'Inde ou encore l'Amérique du Sud, on comprend mieux la stratégie d'implantation de l'institut d'études toulousain. Une filiale de BVA devrait ainsi être ouverte en Chine au mois de mars tandis qu'une autre est envisagée en Russie au mois de juin.

« Plus que de capter de nouveaux clients, notre pari est de nous internationaliser le plus vite possible pour accompagner nos clients actuels tels que Danone, Nestlé, Procter et Gamble... dans leurs stratégies à l'international » explique Gérard Lopez, qui constate une véritable explosion de certains de ses clients à l'international et notamment en Chine.

Réalité virtuelle

Parallèlement à ce développement à l'étranger, BVA compte appuyer sa croissance sur l'innovation. L'institut d'études propose ainsi à ses clients une prestation basée sur les techniques de réalité virtuelle. Une méthode qui permet de faire tester via des casques, des lunettes et des écrans des environnements virtuels. Le testeur peut ainsi, par exemple, se balader au sein de nouveaux concepts de magasins conçus en images de synthèse. Autre innovation, encore en développement celle-là, le marketing des émotions. Cette nouvelle technique permet de mesurer avec des casques et des capteurs l'intensité électrique du cerveau et de déterminer ce qui génère du plaisir. « Le but est d'être un peu moins dans le déclaratif et plus dans la compréhension du développement des émotions », relève Gérard Lopez. Le produit sera proposé dans les 3 ou 4 mois à venir.

Plus ludique enfin, une application BVA pour iPhone et iPad est actuellement en cours de validation par Apple. Elle proposera des jeux, des sondages, de rechercher des informations sur l'actualité ou encore des quizz. Elle devrait être accessible courant janvier.

Marie Grivot

- En savoir plus :
www.bva.fr

En photo : Gérard Lopez, président du directoire de BVA (DR)