A deux jours du Salon de l'immobilier, les notaires annoncent une baisse des transactions de 25% en 2008

La Chambre interdépartementale des notaires a dressé, ce matin, le bilan du marché immobilier. Jamais elle n'avait constaté une dégradation aussi nette. « On assiste, depuis août 2008, à un véritable coup de frein », indique Me Philippe Pailhes. Le responsable immobilier de la Chambre interdépartementale évoque « une perte de volume de l'ordre de 20 à 25% et une baisse moyenne des prix comprise entre 1 et 2%. »« Ce que l'on retiendra, c'est la brutalité des évènements.

La Chambre interdépartementale des notaires a dressé, ce matin, le bilan du marché immobilier. Jamais elle n'avait constaté une dégradation aussi nette. « On assiste, depuis août 2008, à un véritable coup de frein », indique Me Philippe Pailhes. Le responsable immobilier de la Chambre interdépartementale évoque « une perte de volume de l'ordre de 20 à 25% et une baisse moyenne des prix comprise entre 1 et 2%. »

« Ce que l'on retiendra, c'est la brutalité des évènements. A la fin du premier semestre 2007, nous avons vécu les premiers impacts sur les biens éloignés, en raison du prix élevé de l'essence : les acquéreurs ne voulaient plus acheter trop loin des centres économiques. Puis la crise a complètement dégradé le marché lors du dernier trimestre, analyse Me Philippe Pailhes. Si les volumes ont fortement baissé, les tarifs n'ont pas connu la même infortune. » La Chambre interdépartementale des notaires a observé près de 16.000 transactions en 2008, contre 20.000 l'an passé. 90% des transactions de la région sont effectuées en Haute-Garonne, la majorité des biens vendus sont des T3.

Pour les appartements anciens, le prix moyen du m2 atteint 2.380 euros en Haute-Garonne, soit une baisse de 1,3% par rapport à 2007. Dans les villes moyennes de la région, les tarifs du m2 varient de 1.271 euros (Ariège) à 1.434 euros (Tarn-et-Garonne). A Toulouse même, la tendance est à la baisse des prix, de l'ordre de 2%. La Ville rose pointe au 10e rang national. On note toutefois de grandes disparités. L'hyper-centre enregistre une hausse (+4% au Capitole). Dans cette catégorie prisée, il faut compter plus de 2.800 euros le m2. Dans les quartiers dits « moyens », la baisse des tarifs est uniforme. A l'exception de Croix-de-Pierre qui bénéficie d'un « effet Cancéropôle ». En queue de peloton, le Mirail est bon dernier, à moins de 2.000 euros le m2. « Ce sont les quartiers les moins chers aujourd'hui qui ont le plus évolué en 10 ans, souligne Me Philippe Pailhes. La hausse des prix y est de l'ordre de +250% sur la décennie. »

Le bilan des maisons anciennes en 2008 n'est pas plus favorable : le prix de vente a diminué de 2,3% en 2008 en Midi-Pyrénées. Il est de 245.700 euros en Haute-Garonne. Des variations notables sont enregistrées : 184.400 euros à Montauban (+3,4%), 182.900 euros à Albi (-1%) et 157.200 euros à Foix (-7,5%). Une transaction moyenne atteint 290.000 euros à Toulouse, pourtant la ville la plus touchée avec une baisse des tarifs de 5%. Le quartier toulousain de la Côte Pavée est le plus prisé (289.600 euros en moyenne), devant Saint-Exupéry-Lestinet et Marengo. Fontaines-Lestang, Papus et le Mirail sont en bas du classement. « Toulouse reste très attractive, note Me Boris Vienne, notaire à Lévignac-sur-Save. Les prix vont sans doute continuer à augmenter à l'intérieur de la première couronne urbaine. En revanche, plus on s'éloigne et plus ils baissent. » Balma voit des transactions élevées depuis quelques années. « C'est dû à la configuration particulière de la ville, reprend Me Boris Vienne. Les acquéreurs y trouvent surtout des T6 ou plus, donc l'impact sur les prix moyens est direct. » Globalement, on note que les tarifs grimpent sur deux axes : « Un premier dans le sud-est et un second qu'on pourrait appeler l'axe Airbus, vers Cornebarrieu, Blagnac, Colomiers, avec l'arrivée d'une population d'ingénieurs au pouvoir d'achat supérieur. »

Les terrains à bâtir en Midi-Pyrénées enregistrent une évolution des prix de vente de +3,4%. Le prix moyen s'établit à 67.900 euros. Il est nettement supérieur en Haute-Garonne : 103.100 euros en moyenne, contre 42.900 euros en Ariège et 51.900 en Tarn-et-Garonne. Le m2 coûte 279 euros à Toulouse.

« Le profil des acquéreurs de ces dernières années semble se confirmer : les jeunes de moins de 30 ans sont très actifs sur le marché de l'immobilier, à hauteur de 27%, se réjouit Me Philippe Pailhes. Cela s'explique par beaucoup de co-acquisitions à deux, des couples qui ne sont pas forcément mariés ou pacsés mais qui ont été aidés dans leur apport par leurs parents et qui bénéficient du prêt à taux zéro. »

Les notaires ont également évoqué l'incertitude qui devrait primer encore quelque temps. « L'activité immobilière devrait rester atone, comme lors de ces derniers mois, estime Me Michel Fargues, délégué national de l'Institut notarial de l'immobilier. Janvier n'a pas été bon, février un peu mieux. Au-delà du printemps, c'est difficile à dire : le marché immobilier se nourrit de crédits bancaires et de confiance des acquéreurs." Tout ce qui fait défaut actuellement. « Le 2e trimestre sera déterminant. »

En savoir plus :

- Chambre des notaires de la Haute-Garonne : tél. 05 62 73 58 68.

- Le Salon de l'immobilier se déroulera du 6 au 8 mars au Parc des exposition de Toulouse. Immobilier neuf et ancien, location, achat ou construction, financement : les différentes facettes de l'immobilier y seront représentées. Sept conférences sont organisées. Entrée : 3 euros. Vendredi de 10h à 21h, samedi et dimanche de 10h à 19h. www.salonimmobiliertoulouse.com

- Selon l'observatoire Clameur, les loyers ont augmenté de 1,5% en France en 2008, contre 2% en 2007. Ils ont diminué de 1% à Toulouse.

En photo : le prix des maisons anciennes a diminué de 2,3% en Midi-Pyrénées en 2008. (photo Rémi Benoit)

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