Les syndicats font dérailler l'inauguration du tramway toulousain

L'inauguration de la nouvelle ligne de tramway T1 n'aura finalement pas lieu. Prévue pour le 27 novembre, elle a été annulée par la direction de Tisséo suite aux menaces de blocage du dépôt par les syndicats FO, CGT, CFDT et Sud Transports. La décision fait suite à l'échec des négociations engagées par la direction de Tisséo avec les syndicats FO, CFDT, CGT et Sud Transports qui ont déposé un préavis de grève contrariant les festivités prévues les 27 et 28 novembre.

L'inauguration de la nouvelle ligne de tramway T1 n'aura finalement pas lieu. Prévue pour le 27 novembre, elle a été annulée par la direction de Tisséo suite aux menaces de blocage du dépôt par les syndicats FO, CGT, CFDT et Sud Transports.

La décision fait suite à l'échec des négociations engagées par la direction de Tisséo avec les syndicats FO, CFDT, CGT et Sud Transports qui ont déposé un préavis de grève contrariant les festivités prévues les 27 et 28 novembre. Les centrales syndicales réclament une prime de lancement du tramway pour les 2360 employés de Tisséo Régie, ainsi qu'une revalorisation du salaire des conducteurs du tramway de dix points, soit 85 € par mois. Devant la menace de blocage du dépôt, d'où devait sortir normalement les rames de la nouvelle ligne T1, la direction de Tisséo a préféré annuler l'inauguration.

Lors d'une conférence de presse en fin de journée, Pierre Cohen, président de Tisséo SMTC et maire de la Ville rose, a expliqué qu'il avait "pris la décision d'annuler l'inauguration faute d'ouvertures, malgré les discussions, avec les partenaires syndicaux". Évoquant "une prise en otage de ce moment festif", Pierre Cohen s'est dit "triste que les Toulousains ne puissent pas apprendre à connaître gratuitement le tramway ce week-end. Ces revendications sont illégitimes et contrairement à ce que disent des syndicats, les chauffeurs de tram et de bus sont tout autant payés. Quant à la prime exceptionnelle de 300 €, elle est prévue pour les 300 salariés qui ont participé directement à la concrétisation du tramway. Le contexte est très différent de la prime accordée à tous lorsque cela concernait l'inauguration du métro."

Une enveloppe budgétaire de 350.000 € était prévue pour les festivités liées à cet événement (spectacle, location du Zénith, invitation de personnalités...). "La manifestation festive et culturelle sera renégociée et repensée, tout comme les frais de bouche comme l'alcool, a affirmé Pierre Cohen. Quand aux denrées alimentaires, elles seront distribuées au Centre communal d'action social, aux Restos du cœur et au centre d'accueil des SDF du Ramier".

La mise en service est donc reportée à une date indéterminée. Circulera-t-il lundi ? "Nous n'en sommes pas du tout sûrs, indique Pierre Cohen. Tant que ces revendications seront maintenues, le tramway ne roulera pas", estimant qu' "il faut savoir arrêter une grève". Et ajoutant qu'il ne "tomberait pas dans le piège de faire appel aux forces de l'ordre".

Le maire de Toulouse a rappelé qu'il ne faisait "pas d'amalgame entre certains responsables syndicaux et l'ensemble du personnel de Tisséo" et qu'il y a six mois, "tous les syndicats s'étaient félicités de l'accord que nous avions alors trouvé". Il a affirmé que les revendications des syndicats seraient examinées "début 2011, comme à chaque négociation salariale en début d'année".

Pierre Cohen n'exclut pas des portes ouvertes et la possibilité pour les usagers de prendre le tramway gratuitement ultérieurement.

Aucune centrale syndicale n'était joignable à l'heure où nous publions ces lignes. De son côté, le président de Tisséo Régie Gérard André a confirmé dans un communiqué qu'une gratification serait offerte aux personnels ayant participé au projet du tramway, et qu'une stricte égalité de traitement était assurée entre conducteurs de bus et de tramway. Il a été également rappelé que les salaires font l'objet de rendez-vous annuels avec les partenaires sociaux. En 2010, ils ont été ainsi "augmentés de 6 %".

Chef de file de l'opposition à la mairie de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (UMP) tenait une conférence de presse une heure après son successeur au Capitole. Évoquant "un événement rarissime", il a déploré "cette situation dont les citoyens-usagers vont faire les frais avec la nouvelle organisation des bus du secteur. Ca va être la pétaudière ! Quand les 2 lignes de métro on été mises en service, nous avions anticipé l'inauguration et la mise en service par un vrai dialogue social en amont. Nous avions donné une prime pour tous mais en la conditionnant à des objectifs de réussite du lancement et du projet, en responsabilisant chacun. Cela a marché : les personnels ont tous été impliqués, heureux de cette gratification et le public n'a souffert d'aucune perturbation. Il suffisait à mon successeur de reconduire ce que nous avions fait !" Pointant du doigt "l'obsession du maire à dénigrer le travail réalisé avant mars 2008", il estime "Pierre Cohen veut tout cumuler. La présidence du Grand Toulouse, du Cancéropôle, des Hôpitaux... Même si l'homme est compétent, ce n'est qu'un homme qui devrait déléguer. Dans son autoritarisme, il a sans doute négligé certaines étapes du dialogue social." Quant aux revendications mêmes des syndicats, Jean-Luc Moudenc se refuse à tout commentaire : "Je ne suis pas aux commandes de Tisséo, je n'ai pas assisté aux négociations et je ne veux pas jouer les démagos. Mais je constate que la méthode de Pierre Cohen n'a pas marché."

Mikaël Lozano et Simon Castéran

En photo : le tramway ne roulera pas tant que "les syndicats maintiendront leurs revendications", affirme Pierre Cohen. (© Rémi Benoit)

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