Faute d'adversaire, la principale liste concurrente de la liste Medef-CGPME pourrait être l'abstention. « Le vrai challenge dans cette élection, c'est de faire voter le plus grand nombre d'entreprises, le plus grand nombre de salariés possible, reconnaît Alain di Crescenzo, sa tête de liste et président de l'éditeur de logiciels IGE+XAO. Il faut que nous soyons au-delà de 17 % de votants ! » Dans ce département, 41.000 salariés de 38.000 entreprises seront appelés à voter du 25 novembre au 8 décembre. « Et jusqu'au 7 décembre, même si nous sommes seuls, nous ferons campagne ! » rappelle Alain di Crescenzo.

Parmi les 52 candidats de la liste d'Ensemble pour construire l'avenir déjà assurés d'être élus à la CCI, « 22 représenteront la Haute-Garonne à la chambre régionale » dès son installation fin janvier 2011. 23 élus pour le secteur des services, 17 pour l'industrie et 12 pour le commerce. Alain di Crescenzo a voulu une équipe « rajeunie et féminisée » : « Sur ces 52 élus, 40 % sont nouveaux, la moyenne d'âge est de 50 ans et 20 % sont des femmes, ce qui n'est pas encore suffisant mais en net progrès. » Si leur mission sera de représenter ces différents secteurs face aux pouvoirs publics, le « core business de la CCI, c'est l'appui au développement des entreprises, depuis la création jusqu'à la transmission et à l'international ». 1.500 entrepreneurs et 11.000 entreprises sont ainsi accompagnés, y compris à l'étranger pour une centaine d'entre elles afin de conquérir de nouveaux marchés.

Restent les opportunités locales : les futurs élus de la CCIT entendent « accompagner » l'ouverture du capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, l'État voulant céder une partie de sa participation majoritaire. La CCI en détient 25 %, et les collectivités locales 15 %. « Avec nos fonds, nous pouvons le financer, mais il faut voir si cela fait sens, je ne veux pas me ruer, précise Alain Crescenzo. Moi, je milite pour trouver des investisseurs intéressés et efficaces. Ce sera un sujet pour 2011 ».

La CCIT peut compter sur un budget de 62 millions d'euros par an, dont la majorité vient des recettes, puis des taxes et enfin de subventions. Une fois élu, Alain di Crescenzo compte, outre les industries-phare de la région, « soutenir les nouvelles industries dans la santé ou les TIC », et « faire gagner du temps grâce à ces mêmes TIC en simplifiant les autorisations administratives aux entreprises, et informer en temps réel sur la législation ». Il s'agira en plus d'améliorer la compétitivité « grâce à l'innovation » et « à l'intelligence économique », rappelant que « les maîtres du monde sont ceux qui ont l'information ».

Ce scénario d'union Medef CGPME se répète dans tous les départements de Midi-Pyrénées à l'exception des Hautes-Pyrénées. Selon le président du Medef régional Daniel Thebault, « les raisons y sont plus politiques qu'économiques ». L'actuel président de la CCI Jean-Claude Rouch mènera une liste soutenue par la CGPME et le Medef du département. De son côté, Pascal Claverie, candidat malheureux en 2004, mènera une liste concurrente, "Pyrénées vivantes".

Simon Castéran

En savoir plus :
- www.ensemblepourconstruirelavenir.com

En photo : Alain di Crescenzo, tête de liste pour "Ensemble pour construire l'avenir" (© Rémi Benoit)