L'ambition est de faire des campus des lieux de vie et de leur donner une stature internationale. L'Etat dispose d'une enveloppe globale de 5 milliards d'euros pour financer leur rénovation.

La délégation s'est montrée « plutôt confiante » à la sortie de l'entretien. Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées a notamment déclaré : « le jury chargé d'apprécier le dossier Campus devrait donner mardi prochain sa conclusion à Madame Pécresse. Pour la Région Midi-Pyrénées, le Conseil général de la Haute-Garonne et la Communauté urbaine du Grand Toulouse, il était important de rappeler notre engagement en faveur de l'enseignement supérieur.»

Martin Malvy a précisé que « pendant cette rencontre, l'ambiance était bonne et le sentiment de notre délégation est plutôt confiant puisque la ministre a souligné la qualité du dossier présenté par le PRES et les universités toulousaines ».

Retenu en mai 2008, examiné en novembre, le projet toulousain avait été jugé « trop imprécis » par le ministère. Le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) avait été invité à clarifier ses ambitions, préciser la participation des collectivités locales et corriger certains points. En cause notamment, les transports, le déséquilibre entre un faible nombre de bâtiments réhabilités et trop de constructions. Depuis, la copie a été revue et corrigée. Le dossier toulousain porte sur 550 millions d'euros. Il est construit autour de trois domaines : l'aéronautique, les mathématiques et l'économie. La nouvelle version est moins gourmande en espace et mieux ficelée financièrement. « Les collectivités territoriales vont s'engager fortement en finançant les projets immobiliers, les transports (même à l'intérieur des campus) et leur environnement urbain », avait annoncé le président du PRES Université de Toulouse, Jacques Erschler.

A Paris, l'ambiance était donc plutôt détendue. L'inquiétude était à chercher du côté de Toulouse. Répondant à l'appel du pôle universitaire toulousain Paul Sabatier, près de 600 personnes, selon les forces de l'ordre, ont manifesté au départ du Palais de justice. Le cortège rassemblait essentiellement des enseignants-chercheurs et des personnels universitaires, mobilisés depuis bientôt un mois. Une centaine d'étudiants étaient également présents, malgré les vacances. « C'est bien, d'autant plus que seul Paul-Sabatier appelait à manifester, se réjouissait Guillaume, assistant ingénieur, sous la bannière CGT. On ne va pas s'essouffler, contrairement à ce qu'on entend ou lit ici ou là. Et puis la médiatrice nommée par Valérie Pécresse, on n'en a pas besoin. Je veux l'abrogation de la loi LRU d'autonomie des universités, inutile qu'une médiatrice m'explique le dossier. » Un peu plus loin, Christophe, chercheur au CNRS, rentre de congés. « Le fond du problème n'est pas scientifique ou du domaine de la productivité. Non, il est idéologique : le CNRS fait de la résistance. L'Etat le considère comme une maison de gauchistes qu'il faut dissoudre. On pose problème quand il veut ouvrir un dossier, les OGM par exemple. Il y a toujours un chercheur du CNRS pour contester. Notre efficacité est mise en doute mais elle est bonne. C'est le CNRS qui décroche le plus de bourses lors des appels d'offres européens. »

En savoir plus :

- Le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) régional fédère 16 établissements.

- Le dossier toulousain pour l'Opération campus comporte plusieurs projets d'envergure : la rénovation du pôle du Mirail, la construction de la Cité internationale des chercheurs en centre-ville, etc.

En photo : Près de 600 enseignants-chercheurs et étudiants ont manifesté à Toulouse, cet après-midi.