Élus et professionnels imaginent une meilleure ville pour demain

Comment faire de meilleures villes ? Plusieurs pistes ont été explorées lors de la conférence « Meilleure ville, meilleure vie », organisée par la Fédération des promoteurs-constructeurs de Midi-Pyrénées jeudi 30 septembre à la CCI de Toulouse. L'architecte Jacques Ferrier, créateur du Pavillon français pour l'Exposition universelle de Shanghai, a présenté sa vision d'une ville « sensuelle », avant le débat réunissant un plateau d'envergure composé d'élus et d'acteurs de l'urbanisme.

Comment faire de meilleures villes ? Plusieurs pistes ont été explorées lors de la conférence « Meilleure ville, meilleure vie », organisée par la Fédération des promoteurs-constructeurs de Midi-Pyrénées jeudi 30 septembre à la CCI de Toulouse. L'architecte Jacques Ferrier, créateur du Pavillon français pour l'Exposition universelle de Shanghai, a présenté sa vision d'une ville « sensuelle », avant le débat réunissant un plateau d'envergure composé d'élus et d'acteurs de l'urbanisme.

A quoi ressemblera la ville du futur ? Nul ne le sait encore, mais pour Jacques Ferrier, dont le cabinet d'architectes-urbanistes FGP a dessiné le Pavillon français de l'Exposition universelle de Shanghai, la ville « devra aller au-delà de l'architecture d'usage, pour créer un vrai plaisir de vivre en ville ». Une exigence d'autant plus nécessaire que près de 70% de la population mondiale vit désormais en zone urbaine. « Fluide » et « sensuelle », la ville de demain pourrait être à l'image du Pavillon France, que Jacques Ferrier a conçu comme un espace ouvert sur le monde derrière sa fine résille de béton, hommage à la Tour Eiffel. A l'intérieur, des espaces modulables percés de vastes ouvertures, qui font une large place à la végétation, jusque sur le toit, reconverti en restaurant. Résultat : les 55.000 visiteurs qui se sont pressés quotidiennement pour visiter le pavillon de 6.000 m2 et en ont fait le premier de toute l'exposition par sa fréquentation.

Reprenant le thème de l'exposition universelle de Shanghai, l'architecte Jacques Ferrier a partagé sa vision d'une ville sensuelle. Il était entouré de Pierre Cohen, président du Grand Toulouse et maire de la Ville rose, de Claude Raynal, président de l'Agence d'urbanisme et d'aménagement Toulouse aire urbaine (AUAT), du président de la Setomip Alain Fillola, Philippe Poilleux, président de la Fédération des Promoteurs Constructeurs de Midi-Pyrénées, Éric Lesueur, président d'Eco Environnement Ingénierie, et Joseph Carles, président de la SEM Constellation.

Jacques Ferrier a insisté sur l'idée d'une ville dont l'architecture saurait stimuler les cinq sens. Ce qui suppose un emploi subtil de la technologie, « à qui on demande d'être de plus en plus performante tout en se faisant oublier, une nécessité dans des villes qui abriteront bientôt 20 millions de personnes ! » Il faudra surtout « casser la géométrie des rues », en intégrant les immeubles dans un paysage de grands jardins. « Ce qui est très important, c'est l'idée du contexte, poursuit l'architecte. Aujourd'hui, on construit pareil à Paris, New York ou ailleurs. Je pense que bientôt les architectures tireront leur force de leur singularité, notamment l'architecture du Sud et méditerranéenne. »

Mais pour l'instant, Toulouse attend encore son heure. Pour le président du Grand Toulouse Pierre Cohen, il y a visiblement matière à faire en terme d'urbanisme, puisque « Toulouse, en se développant, a créé des quartiers difficiles. On ne peut pas être en même temps la capitale de l'aéronautique et avoir des ghettos ! » Plusieurs zones urbaines posent ainsi problème, comme le Mirail, le futur campus Montaudran Aerospace, « coincé entre la rocade et la ligne de chemin de fer », et surtout le quartier de la gare Matabiau. Plus d'une vingtaine d'études ont été engagées pour la rénovation de la gare et ses abords à l'occasion de l'arrivée de la Ligne à grande vitesse, pour un financement de 4 millions d'euros. Pierre Cohen, se montré clairement « en faveur d'un urbanisme de proximité », a estimé que la Ville rose avait « un énorme retard : il a fallu mettre tout le monde autour de la table rapidement, sinon nous risquions d'accueillir la LGV sans véritable projet urbain autour ». Le reste de l'hypercentre sera également au centre d'un important enjeu urbanistique, puisque le maire souhaite développer les rues piétonnes et les pistes cyclables sans que cela pèse sur l'activité commerciale.

Autre défi, le mariage de la fête et de la science, deux marques de fabrique de Toulouse qui ont parfois du mal à cohabiter : « Avoir une ville festive tout en assurant la tranquillité des riverains, c'est tout un casse-tête ! » reconnaît Pierre Cohen. Pour Claude Raynal, maire de Tournefeuille et président de l'AUAT, pas question de choisir non plus entre les deux : l'élu défend avec vigueur l'idée d'une ville « bordélique : il faut laisser du rêve, ne pas remplir toutes les cases, laisser les habitants s'approprier leur ville, leur quartier ». A moins, comme le souligne Jacques Ferrier, de vouloir transformer la ville en musée.

Alain Fillola, président de la Setomip, a évoqué « la mutation des trois sociétés d'aménagement du territoire du Grand Toulouse, bientôt rassemblées dans une même entité. Nous disposerons de deux structures : une première dédiée aux opérations très importantes, comme sur le quartier Matabiau et le futur parc des expositions, et une seconde issue de la fusion des 3 SEM ayant des compétences sur l'aménagement urbain, la construction, la rénovation urbaine... Cet outil performant sera sans doute l'un des plus importants en France. »

Joseph Carles, président de la SEM Constellation à Blagnac, s'est montré « très sensible à la théorie des cinq sens » développée par Jacques Ferrier et a défini « trois piliers en matière d'urbanisme : répondre à une dynamique, trouver des équilibres et être en symbiose avec la mémoire des lieux ». Quant à Éric Lesueur, président d'Eco environnement Ingénierie, il a estimé que « l'avenir environnementale des villes ne doit pas peser sur le citoyen par contrainte mais bien par désir ».

Le président de la Fédération des promoteurs constructeurs, Philippe Poilleux, est de son côté revenu de Shanghaï enthousiasmé, soulignant « l'innovation à tous les niveaux, le dynamisme. Il faut qu'on trouve à Toulouse une marque de fabrique, une idée force, un lifestyle ».

Simon Castéran

En savoir plus :
- www.grandtoulouse.org
- www.auat-toulouse.org
- www.jacques-ferrier.com
- https://atelier.webspirit.fr/setomip/
- www.fpc-midipyrenees.com
- www.2ei.com
- www.semconstellation.fr

En photo : De gauche à droite, Eric Lesueur, président d'Eco Environnement Ingénierie (filiale de Veolia), Pierre Cohen, président du Grand Toulouse, Philippe Poilleux, président de la Fédération des Promoteurs Constructeurs, Claude Raynal, président de l'AUAT, Joseph Carles, PDG de la SEM Constellation, et Alain Fillola, président de la Setomip. (© Rémi Benoit)

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