La liste réunit plusieurs syndicats d'artisans, comme l'Union des Travailleurs Indépendants pour la Liberté d'Entreprendre (UTILE), la Fédération Française du Bâtiment et des Travaux Publics (FFB 31), la Fédération nationale des Taxis Indépendants (FTI 31) ainsi que l'Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie Midi-Pyrénées (UIMM) et la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME 31).
Pour Pierre Tountevitch, représentant de la FFB, « Artisans de notre avenir » a été pensé comme un « rassemblement interprofessionnel » et se pose face à l'Union Professionnelle Artisanale, dont il fustige « la pensée unique ». Mais ces élections seront surtout l'occasion de mener un « combat » contre le statut d'auto-entrepreneur, dont les candidats d' « Artisans de notre avenir » souhaitent exclure le métier d'artisan. Parmi eux, Thierry Frede, plâtrier à Revel, voit déjà certains auto-entrepreneurs proposer les mêmes services qu'un artisan. Pour lui, c'est « une concurrence déloyale, puisque l'artisan est soumis à une taxe de 45 à 50% contre 23% pour l'auto-entrepreneur ».
Mais la principale menace viendrait du fait que « n'importe qui puisse s'installer comme auto-entrepreneur, sans avoir besoin de prouver sa qualification », ce qui fait craindre à Pierre Tountevitch de graves conséquences tant sur la qualité des travaux que sur l'image de l'artisan auprès des consommateurs. Une fois élue, la liste « Artisans de notre avenir » pourrait-elle faire changer la législation voulue par le secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat et des PME Hervé Novelli ? « Nous savons que nous ne pourrons pas faire reculer le gouvernement, souligne Pierre Tountevitch, mais nous avons l'espoir de pouvoir au moins faire cadrer l'application du statut d'auto-entrepreneur ». Également au programme de la liste, Patricia Belmonte souhaite « donner aux artisans les services auxquels ils aspirent », en recourant à une « mutualisation » accrue dans l'apprentissage et des financements.
L'Union Professionnelle Artisanale (UPA) rappelle pour sa part qu'elle « a déjà permis aux entreprises artisanales de bénéficier de la TVA à 5.5% pour le secteur du bâtiment et de la protection du patrimoine personnel des entrepreneurs individuels », et ambitionne de « baisser la TVA à 5,5% pour les secteurs à forte main-d'oeuvre et à améliorer les services de proximité aux artisans ». Seule organisation professionnelle « qui représente uniquement l'artisanat », l'UPA rassemble la CGAD (confédération générale de l'alimentation de détails), la CNAMS (la confédération nationale de l'artisanat des métiers et services) et la CAPEB (confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment).
Simon Castéran
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En photo : Patricia Belmonte, tête de liste pour "Artisans de notre avenir". (© DR)
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