Lassé d'entendre la vox populi railler la propreté de la ville, Pierre Cohen a décidé de placer la rentrée sous le signe de la propreté en lançant, le 21 septembre, 100 mesures nouvelles pour optimiser le travail des agents de nettoyage. Une batterie de décisions qui fait l'objet d'un investissement de trois millions d'euros de la part de la mairie.

Signe de l'importance accordée par le premier magistrat de la ville à la propreté, la conférence de presse de rentrée de Pierre Cohen, le 21 septembre, était intitulée « Défi propreté ». Une initiative qui traduit son exaspération à l'égard des cassandres locaux : « Toulouse a une image qui lui colle à la peau, celle de la saleté. Je ne peux me résigner à cet état de fait, a-t-il déclaré. On n'a pourtant pas de difficultés à avoir une ville propre. Ce défi s'inscrit, du reste, dans la volonté affichée lors de mes vœux de début d'année de valoriser l'espace public. »

Déterminé, néanmoins, à améliorer l'existant, Pierre Cohen avait commandé un « diagnostic nettoyage » qui a mis en lumière un certain nombre de dysfonctionnements. A commencer par un nettoyage insuffisant en fin de semaine, période de la semaine où « la ville est très active ». Une augmentation de 25 % du temps de présence des équipes a donc été décidée. Plus globalement, c'est 100 mesures qui ont été prises par la mairie pour remporter ce « défi de la propreté.

Le dispositif, mis en place cette semaine sur l'ensemble de la ville, comprend également l'acquisition de 26 véhicules électriques de collecte et de nettoyage, l'installation de 10 cani-sites supplémentaires, l'installation de 100 corbeilles supplémentaires chaque année, l'équipement de 314 agents en PDA pour informer en temps réel le service d'intervention concerné mais aussi une campagne d'information et l'instauration d'une grille de sanctions pour les riverains les plus incivique.

« Sans la participation des habitants, l'effort des services et des agents sera vain, estime Pierre Cohen. La propreté de Toulouse est l'affaire de tous : s'il y a un droit à la propreté, il y a également un devoir. » Une campagne d'information pour sensibiliser la population aux bonnes pratiques sera d'abord lancé avant d'envisager le recours aux sanctions : les infractions à la propreté pourront être verbalisés par les agents de la police municipale et les agents de surveillance de la voie publique (ASVP), de 12 € pour un affichage sauvage jusqu'à 1 500 € pour l'abandon d'un encombrant sur la voie publique.

Désireux de mêler le geste à la parole politique, la Ville a investi trois millions d'euros dans ce plan. Interrogé sur l'avenir de la prison Saint-Michel, Pierre Cohen a réitéré sa décision de se porter acquéreur du bâtiment : « Elle fera l'objet d'une délibération lors du prochain conseil municipal vendredi prochain », a-t-il assuré. Concernant les attaques de son principal opposant Jean-Luc Moudenc, il a tenu à préciser que la lettre de Michèle Alliot-Marie, relative à la position de l'État sur ce sujet, avait été envoyé à son adversaire politique et non à lui. Quant au « vide » de projet vilipendé par Jean-Luc Moudenc, il a indiqué avoir poursuivi et complété celui porté par l'ancienne équipe municipale.

Jean Couderc

En photo : Pierre Cohen a annoncé 100 mesures pour améliorer la propreté à Toulouse (© Rémi Benoit)