Présidente du groupe Mediameeting et de Toulouse FM, Anne-Marie de Couvreur vient de prendre la tête de l'antenne toulousaine du Centre des Jeunes Dirigeants. Âgée de 44 ans, elle a décidé de placer son mandat de deux ans, non renouvelable, sous le thème « performance et bienveillance ». Entretien.

Un mot pour commencer sur le Centre des Jeunes Dirigeants ?
Lancé en 1938, le CJD est le plus vieux mouvement patronal de France. Il regroupe aujourd'hui 3.500 adhérents au plan national et promeut la volonté de développer les entreprises de façon responsable, à travers les notions de responsabilité sociale, sociétale et environnementale. A Toulouse, le CJD a été créé en 1948. Il compte aujourd'hui 70 membres, sans doute 80 à la rentrée. Tous se réunissent au moins une fois par mois pour mettre en commun leurs réflexions et partager leurs expériences.

Vous succédez à Daniel Luciani (Icom). Quelles sont vos ambitions ?
Je souhaite apporter quelques changements sans révolutionner le mouvement. C'est tout de même la première fois depuis 1948 qu'une femme prend la présidence du mouvement au niveau régional ! Sur 70 membres, nous comptons seulement 10 femmes. Contribuer à féminiser le mouvement est un de mes souhaits. Je compte également ouvrir les portes du CJD à de nouveaux partenaires et à la presse, pour diffuser plus largement nos idées.

Que recouvre le thème « Performance et bienveillance » qui va vous servir de fil rouge ?
Il s'agira de performance sociale et environnementale, pas purement économique ou financière. Nous sommes là en plein cœur des valeurs du mouvement. Et clairement, il y a du boulot ! Cette thématique sera notamment déclinée lors de soirées conférences faisant intervenir des personnalités de niveau national. Nous prévoyons également une grande session plénière, réunissant de 800 à un millier de personnes, en juin 2011, sur un thème à la fois intelligent et pas trop élitiste...

Qui peut rejoindre le CJD ?
Notre système de cooptation nous permet de vérifier les valeurs humaines de chacun. Nous sommes intransigeants là-dessus : l'économie doit être placée au service de l'homme. Et le business est clairement interdit au sein du CJD. Ensuite, le CJD s'adresse aux jeunes dirigeants de moins de 45 ans et exerçant une fonction décisionnelle réelle dans l'entreprise : président, directeur général...

Pourquoi les membres ont-ils rejoint le mouvement ?
Ils sont là pour partager leur expérience et chercher des pistes d'évolution à travers les témoignages. Le plus grand risque d'un patron de PME, c'est la solitude. Le CJD est une « école de formation ». Il faut savoir que 70% des entreprises déposent le bilan dans les cinq ans qui suivent leur création. A chaque fois, c'est de la douleur et du pognon. Ce taux tombe à 20% chez les membres du CJD. L'objectif est que chaque membre reparte d'un rendez-vous avec une idée à expérimenter. Les nouveaux engagés doivent aussi suivre un parcours de formation, depuis le module de deux jours Crac sur la conduite de réunion, jusqu'à Copernic, formation la plus complète pour les dirigeants français et qui dure deux ans et demi.

A titre personnel, votre entreprise, Mediameeting, se porte bien ?
Très bien, oui ! Mediameeting vient d'être labellisée « entreprise innovante » par Oséo. L'entreprise regroupe 60 collaborateurs. Elle est aujourd'hui le leader français des radios d'entreprises.

Mikaël Lozano

En savoir plus :
- Le nouveau bureau du CJD Toulouse se compose de : Anne-Marie de Couvreur (présidente), Joël Barthes (trésorier), Sophie Guichard et Nicolas Durand (responsables des plénières), Christine Sebaux et Serge Ati (responsables formation), Eric de Ponthaud (responsable des aînées), Marie-Laure Quaranta (responsable accueil et recrutement).
- Les entreprises membres du CJD Toulouse représentent environ 2.200 emplois et 270 millions d'euros de chiffres d'affaires.
- www.cjd.net

En photo : Anne-Marie de Couvreur, présidente du Centre des Jeunes Dirigeants (© Rémi Benoit)