Enseignants-chercheurs et étudiants : 4.000 manifestants dans les rues toulousaines

Le mouvement de protestation des enseignants et du personnel des universités, engagé le 2 février, fait tâche d'huile. Les étudiants les ont rejoints mercredi et défilaient à leurs côtés jeudi, un peu partout en France. C'est particulièrement vrai à Toulouse : les campus toulousains se sont mobilisés contre les réformes de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ce front commun a rassemblé plus de 3.800 personnes selon les Renseignements généraux, bien plus selon les syndicats.« Il y a énormément de monde pour une manifestation concernant uniquement le monde universitaire !

Le mouvement de protestation des enseignants et du personnel des universités, engagé le 2 février, fait tâche d'huile. Les étudiants les ont rejoints mercredi et défilaient à leurs côtés jeudi, un peu partout en France. C'est particulièrement vrai à Toulouse : les campus toulousains se sont mobilisés contre les réformes de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ce front commun a rassemblé plus de 3.800 personnes selon les Renseignements généraux, bien plus selon les syndicats.

« Il y a énormément de monde pour une manifestation concernant uniquement le monde universitaire ! » La phrase est accompagnée d'un grand sourire. Nicolas Guarric, professeur de mathématiques à l'université d'Albi, syndicaliste SNESUP, est venu manifester à Toulouse avec quelques collègues. « Chez nous, la moitié des professeurs est en grève. On n'a pas de bus, on est venu comme on pouvait. » Certains tracts distribués aux passants dénoncent « un but idéologique : le pilotage politique de la recherche ». D'autres expliquent pourquoi l'université se met en grève, expliquant que « l'objectif est très clair : réduire les dépenses de l'Etat quelles qu'en soient les conséquences ».

Engagé dans la SNASUB - FSU, Hervé Petit fait partie du personnel Biatos (non enseignant) en grève. Ses collègues, au Mirail, ont été les premiers à se lancer dans le mouvement. Il fulmine contre « la suppression des postes : six pour le Mirail, quatre enseignants et deux non-enseignants. Il déplore « la fin annoncée des IUFM » et une « précarité de plus en plus forte » pour les enseignants et le personnel. Selon lui, les étudiants ne seront pas épargnés : « Il y aura de vrais changements. S'il y a moins d'enseignants et de personnel, leurs conditions de travail seront forcément impactées. »

Les étudiants, justement, ont rejoint le mouvement lancé, une fois n'est pas coutume, par les enseignants. Charlotte fait partie du Comité de lutte de Rangueil : « Plus de 500 personnes ont assisté à l'assemblée générale de mercredi au campus Paul Sabatier, se réjouit-elle. Nous avons établi une plateforme de revendications. » Le document qu'elle présente comporte une quinzaine de points. Il réclame l'abrogation de la loi LRU d'autonomie des universités et « l'arrêt des suppressions de postes », se pose « contre la masterisation et la réforme des concours de recrutement dans l'enseignement » et exige « la préservation du statut d'enseignant-chercheur et de son esprit ». Seront-ils entendus ? « C'est une attaque globale contre l'enseignement supérieur, affirme Charlotte, mais on ne reçoit que du mépris de la part de la ministre, Valérie Précresse. Elle n'a aucune considération pour nous. »

Des assemblées générales auront lieu ce vendredi pour décider de la suite à donner au mouvement. En tout état de cause, une manifestation nationale est prévue mardi 10 février devant le ministère de l'Education, à Paris.

En savoir plus :

- La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs suscite le mécontentement. Ces derniers craignent le pouvoir accru des présidents d'université, une hausse des heures d'enseignement et l'atteinte à leur indépendance. Ils protestent également contre la réforme de la formation des enseignants et les suppressions de postes.

- La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, ne compte pas reculer dans ses réformes : elle l'a réaffirmé ce jeudi à Strasbourg.

En photo : Plus de 4.000 étudiants, personnel enseignant et non-enseignant ont défllé, ce jeudi, dans les rues de Toulouse.

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