Restauration : Fermeture du Bibent, de la Feuilleraie et la Frégate. 5 M€ de dettes et 65 salariés licenciés

Trois institutions de la restauration toulousaine ont fermé leurs portes : La Frégate, ouverte en 1958, la Feuilleraie en 1967 et le Bibent fondé en 1874. « Un choc » selon les habitués. La cour d'appel de Toulouse a prononcé le 28 janvier la liquidation judiciaire en raison des dettes contractées par l'ancien propriétaire, décédé en 2006. Thibault Fernandez, l'un de ses fils ne compte pas en rester là : « je vais me pourvoir en cassation même si cela ne suspend pas la décision ».


Depuis 2004, ce sont les 11 sociétés de l'ancien propriétaire, « self-made man » de la restauration toulousaine, qui étaient dans le viseur de la Justice. « Les dettes de mon père s'élevaient à 4 millions d'euros, dont 60 à 80 % d'origine fiscale, majorées au fil des ans » détaille Thibault Fernandez. « J'avais proposé une solution au tribunal, chargé de statuer sur ces dossiers. Elle consistait à gommer le déficit. Le passif consolidé était de 5 millions d'euros, j'apportais 10 millions d'euros, le double ! Ma proposition permettait d'assurer rendait pérennes les entreprises montrées du doigt. Hélas, la Justice a refusé ». Thibault Fenandez est un homme d'affaires. Dans le même temps, il poursuit le développement de ses activités « totalement indépendantes des entités André Fernandez ». Il gère plusieurs établissements (Restaurant le Cercle d'Oc, restauration de l'Hippodrome, Pavillon d'Oc Traiteur) qui emploient 80 salariés pour un CA de 8 millions d'euros. En fermant les trois restaurants, ce sont 65 personnes qui perdent leur emploi. « On a préféré basculer dans le KO » regrette le manager toulousain, « ils ont voulu tirer un trait sur ce qui pouvait avoir un nouveau destin positif. Je ne peux pas me satisfaire de cette solution, car je suis entrepreneur, et puis, ce sont les affaires de mon père, et à travers lui, je me sens concerné ». « Avec la mort du Bibent, c'est le 2e café qui disparaît place du Capitole en moins de deux ans » déplore Christel du Puy-Montbrun, présidente de la commission « création » de la CCI de Toulouse. « J'espère que les structures seront reprises. Les cafés et les restaurants sont des lieux de vies, ils doivent continuer à exister. Il faut obliger les repreneurs à conserver le Bibent en l'état. Il faut que la mairie définisse un périmètre pour pouvoir préempter des établissements que l'on veut sauvegarder. Il y a quelques semaines, le maire de Blagnac a fait signer un périmètre dans sa ville ». Des parades qui permettent de conserver dans le centre des communes ces lieux « qui créent du lien » comme le dit la responsable de la CCI.

En photo : le Bibent, fondé en 1874, doit fermer. Sur la porte de l'établissement, un panneau explique les raisons de la fermeture. Le restaurant était l'un des hauts lieux de la place du Capitole à Toulouse (photo Rémi Benoit)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.