Régionales : premier débat de la campagne à l'IEP de Toulouse

C'était la véritable entrée en piste des candidats aux élections régionales. Philippe Calleja, Arnaud Lafon, Martin Malvy, Gérard Onesta, et Jean-Christophe Sellin ont participé le 27 janvier au débat organisé par Sciences Po Toulouse. L'occasion de quelques passes d'armes et d'exposés des différents programmes.



L'Institut d'Etudes Politiques de Toulouse et l'association étudiante Cactus organisaient le 27 janvier un débat sur les élections régionales dans la perspective du scrutin des 14 et 21 mars prochain. Quatre têtes de listes devaient au départ se retrouver face à face : Brigitte Barèges (UMP-Majorité présidentielle), Arnaud Lafon (Modem), Martin Malvy (PS) et Gérard Onesta (Europe Ecologie). Finalement, Brigitte Barèges appelée à Paris par Xavier Bertrand (secrétaire général de l'UMP) était absente, remplacée par sa tête de liste en Ariège, Philippe Calleja, tandis qu'un cinquième intervenant s'est imposé sur l'estrade quelques minutes avant le début du débat, Jean-Christophe Sellin porte-parole de Christian Picquet (Front de Gauche).

La présentation des différents intervenants a permis de sonder leur popularité auprès des étudiants qui remplissaient les trois quarts de l'amphithéâtre de Sciences Po. L'entrée de Martin Malvy a été saluée par une salve d'applaudissements. L'absence de Brigitte Barèges a été jugée sévèrement, son remplacement par la tête de liste ariégeoise, maire de Saverdun, étant même accueillie par quelques huées et sifflets. Arnaud Lafon (le plus jeune des candidats, 34 ans) a recueilli de vifs applaudissements mais pas autant que Gérard Onesta, le candidat d'Europe Ecologie dont le parti a recueilli 17% des suffrages aux Européennes de juin 2009.

Chaque candidat, tiré au sort, a ensuite évoqué son programme. Philippe Calleja a annoncé que la liste complète des candidats UMP-Majorité présidentielle « sera présentée le 1er février. Je vous préviens tout de suite, il y aura des surprises pour certains. Les Régionales sont une élection importante, les socialistes ont choisi d'en faire une campagne nationale or il faut tenir compte des enjeux locaux. Je fais un rêve, celui que la région se réveille car je ne suis pas pour la régression économique. » Et le candidat de l'UMP a accusé le Conseil Régional présidée par Martin Malvy de « saupoudrer les aides sur les territoires ». Philippe Calleja propose des Assises de l'industrie.

Jean-Christophe Sellin a insisté sur le caractère national du scrutin, estimant que ce sont des « élections éminemment politiques. Ces Régionales doivent permettre de sanctionner la politique libérale et productiviste du gouvernement incarnée ici par Madame Barèges et Monsieur Calleja. »

Martin Malvy, dont le bilan a, globalement, tout au long du débat, été salué par le Front de Gauche, Europe Ecologie et le Modem, a annoncé que le programme de son équipe de campagne (PS, PRG, MRC) serait publié le 5 février. « Nous sommes la région la moins endettée de France et celle qui investit le plus. Nous voulons gérer le présent et préparer l'avenir de Midi-Pyrénées. Mais qu'on ne nous demande pas de régler ce que le G20 ou le Sommet de Copenhague n'ont pas réussi à débloquer. Il y a un problème sur la filière textile mais ce n'est pas la Région qui va pouvoir commander du tissu. Sinon, que l'on m'explique pourquoi il y a des entreprises qui ferment à Montauban (Brigitte Barèges est députée-maire de Montauban, NDLR). Dans cette campagne, je ne ferai aucune promesse que je ne pourrai pas tenir. » Insistant sur le volet formation, il a expliqué : « Nous avons multiplié par deux ce que la droite consacrait aux lycées, nous avons construit 9 lycées, la droite en avait construit un. » Et annoncé qu'un plan régional pour l'enseignement supérieur était prévu.

Arnaud Laffon, taclant tour à tour l'UMP et le PS, a salué « le travail fait par Martin Malvy » mais il a expliqué pourquoi le Modem présente une liste : « Nos aspirations ne sont représentées ni par les uns ni par les autres. Très applaudi, il a décliné plusieurs de ses propositions : la création d'une agence régionale de l'eau ( car « l'eau n'a pas vocation à être privatisée »), le permis de conduire gratuit pour les lycéens, plus de passerelles entre les entreprises et le monde de la formation et de la recherche. Rappelant qu'en tant que maire de Castanet-Tolosan, il est vice-président du Sicoval en charge du développement durable, Arnaud Laffon a jugé regrettable que « l'écologie serve au gouvernement de variable d'ajustement pour faire baisser les scores du Parti Socialiste. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy agit comme d'autres gouvernements ont agi dans le passé en instrumentalisant le Front National. »

Gérard Onesta, apparaissant comme le plus combatif des candidats, a expliqué que dans cette campagne il ne serait pas « l'écolo de service ». « Je parlerai plus d'emploi ou de santé par exemple, car pour nous, l'environnement est une problématique transversale. »
Evoquant sa position par rapport au PS, l'ancien vice-président du Parlement Européen Gérard Onesta a expliqué qu'il ne ferait « pas de "chasse au Malvy". Les lycées ont été construits, les rails ont été posés. Mais il y a une différence entre gérer et anticiper. Je me demande comment la carte des régions peut être à ce point rose (22 des 24 régions sont gérées par le PS, NDLR), sans que les habitants n'aient senti la moindre rupture. » Pour Gérard Onesta, « Toulouse est une ville obèse, symbole du mal développement. Il faut un rééquilibrage du développement du territoire. » Quant à la réforme des collectivités, Gérard Onesta a reconnu « qu'effectivement il faut en finir avec le millefeuilles mais pas pour le remplacer par un clafoutis ».

Le débat s'est terminé sur un sentiment d'inachevé. La formule ressemblant finalement plus à un exposé des différents candidats qu'à un vrai débat. Martin Malvy (remplacé par Didier Cujives) quittant Sciences Po avant la fin des débats, en raison d'un agenda chargé et Gérard Onesta espérant que ce « débat ne serait pas le dernier ».

Emmanuelle Durand-Rodriguez

En photo : Philippe Calleja, Arnaud Lafon, Emmanuel Gerlin, Martin Malvy, Gérard Onesta et Jean-Christophe Sellin (Crédit photo R.Benoit)

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