Martin Malvy, président du Conseil Régional et Christophe Goffard, président de l'association interprofessionnelle Midi-Pyrénées Bois, ont signé le 25 janvier un accord cadre pour 2010-2013 qui prévoit une aide de 130 000 euros par an de la part de la Région. Les professionnels du secteur se sont engagés à structurer la filière.

Historique. En réunissant plus de 200 professionnels de la filière bois de Midi-Pyrénées, représentant une vingtaine de métiers, lors d'un séminaire visant à dresser un bilan du secteur, le Conseil Régional et l'association Midi-Pyrénées Bois peuvent s'enorgueillir d'avoir réussi la gageure d'asseoir à la même table des métiers qui se tournaient jusqu'alors le dos : « La crise économique, couplée à la tempête Klaus, a ouvert les yeux des différents acteurs sur la nécessité de se parler » a reconnu Christophe Goffard, le président de l'association interprofessionnelle.

« Cela fait 30 ans que l'on en parle sans que rien n'ait été fait, bien que nous disposions de la 3e forêt française en superficie, a ajouté Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Économique et Social Régional. Il était anormal que notre bois parte à l'extérieur pour avoir une valeur ajoutée. » L'heure est désormais à l'écoute mais surtout à la structuration de la filière. Pour y parvenir, la Région a signé une convention avec Midi-Pyrénées Bois.

Un accord cadre, portant sur la période 2010-2013, prévoit une aide de 130 000 € par an de la part de la collectivité : « Cet accord va nous donner les moyens de poursuivre et de renforcer la structuration de la filière bois, dans la logique du Plan carbone durable initié en 2007, a déclaré Martin Malvy, président du Conseil Régional. La forêt midi-pyrénéenne est un atout que nous devons, à l'avenir, mieux valoriser. »

Ce soutien doit lui permettre de participer à son budget de fonctionnement, qui s'élève à 350 000 €, consacré à trois priorités : l'animation et la structuration de la filière, le développement de la filière bois-énergie et de l'offre bois construction pour lesquels deux chargés de missions seront recrutés.

Soucieuse d'aider la filière, qui emploie 20 000 personnes en Midi-Pyrénées, la Région place néanmoins les professionnels devant leurs responsabilités : « Nous sommes prêts à aller beaucoup plus loin à condition que nous ayons du répondant en face, a promis Martin Malvy. J'attends qu'il nous soit fait des propositions au niveau de l'organisation, de la mutualisation des moyens et du regroupement des entreprises. Nous nous acheminons vers un plan filière bois comme nous l'avons fait pour les viticulteurs. »

Une perspective réaliste pour le vice-président du Conseil Régional en charge du développement économique, Bernard Raynaud : « C'est déjà un événement en soi d'avoir réussi à réunir tous les métiers, de l'amont vers l'aval. Nous sommes désormais à un tournant : il faut que la crise et la tempête Klaus aient un impact positif sur la structuration de la filière. » Un avis partagé par Jean-Louis Chauzy : « Cette convention doit être le déclic pour les acteurs du secteur. »

Confronté à un ambitieux challenge, Christophe Goffard a fait preuve de détermination tout en reconnaissant l'ampleur de la tâche : « La filière n'existait pour ainsi dire pas à cause de petits griefs liés à la structuration de la forêt elle-même. Il s'agit dorénavant de créer une liaison cohérente entre nous en commençant par un état des lieux détaillé de la situation actuelle. »

Le cas de Tembec (l'usine de production de pâte à papier de Saint-Gaudens, appartenant au groupe canadien du même nom, pourrait être vendue, NDLR) ne pouvait être passé sous silence : « Il subsiste une grosse interrogation, ont reconnu de concert Jean-Louis Chauzy et Martin Malvy. Nous ignorons à quel stade se trouve la réflexion de la société canadienne pour la bonne raison que nous ne parvenons pas à avoir un contact direct avec la direction. » Rappelons que depuis 2007, la région a investi, hors « plan tempête Klaus », 1,6 millions d'euros pour la filière bois qui a notamment permis de boiser 60 ha de terres agricoles, de mobiliser 44 000 m3 de bois en câble en montagne et d'aider aux actions d'accompagnement du Plan bois carbone durable.

Jean Couderc

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