Enseignement : bataille sur les chiffres de la rentrée. Manifestation le 21 janvier

Olivier Dugrip, recteur de l'Académie de Toulouse, a présenté les moyens qui seront alloués à l'enseignement du 1er et 2e degrés lors de la prochaine rentrée scolaire. 70 postes équivalent temps plein supplémentaires seront créés pour compenser la hausse des effectifs dans les collèges et lycées, qui accueilleront 1.628 élèves supplémentaires.

De leur côté, les syndicats contestent ces chiffres et appellent à manifester le 21 janvier.

Accompagné de Jean Ravon, secrétaire général de l'Académie, Olivier Dugrip a dressé « les grandes orientations de la rentrée de septembre prochain » et évoqué les suppressions et créations de postes lors d'une conférence de presse au rectorat.

La réforme de la formation des maîtres, applicable au niveau master 2, va provoquer des changements. « L'IUFM perd sa mission de formation initiale mais gagne une autre mission, celle de la gestion des stages, et poursuit la formation continue, rappelle le recteur. Je me félicite d'ailleurs de l'excellent climat dans lequel les choses se passent. » La réforme entrainera notamment la suppression de 65 postes de professeurs stagiaires de l'IUFM dans le 1er degré et de 150 postes dans le 2e degré. Dans le 1er degré, « nous attendons une augmentation de 0,5% des effectifs, soit 1.660 élèves supplémentaires, indique Olivier Dugrip. Cette évolution s'accompagne de la création de 79 nouveaux postes. Le taux d'encadrement restera stable à 5,39% contre 5,34% au plan national. » Dans le 2e degré, 1.628 élèves supplémentaires sont attendus : 400 dans les collèges, 245 pré-bac, 173 post-bac et 796 dans les lycées professionnels. « 125 emplois seront créés, poursuit Olivier Dugrip. Il faut les mettre en parallèle avec la perte de 150 postes liées à la réforme de la mastérisation. Nous activerons donc le redéploiement de 20 postes de suppléance, de 25 décharges et augmenterons le budget à hauteur de +50 emplois heures supplémentaires. Soit une augmentation totale de 70 postes équivalent temps plein par rapport à la rentrée précédente. »

Ces chiffres, les syndicats enseignants les contestent. Co-secrétaire général au SNES Midi-Pyrénées, Bernard Schwartz avance « un jeu de calculette de la part du recteur sous couvert de redéploiement. Le 18 janvier a eu lieu le Comité technique et académique lors duquel nous avons démenti ces chiffres. Nous nous situons dans la tendance de ces dernières années avec des suppressions. La rentrée correspondra à une baisse de 30 postes de remplaçants. L'idée est de mettre à terme les nouveaux stagiaires non pas à 8h comme c'est le cas actuellement, mais à plein temps. Nos calculs définitifs font état de 120 postes en moins à la rentrée prochaine. » Le SNES appelle « à une mobilisation nationale très large jeudi 21 janvier, avec nos partenaires de la fonction publique ». A Toulouse, le cortège partira à 14h de la place du Capitole.

« Nous sommes très circonspect sur la question des moyens, indique-t-on au SNALC Midi-Pyrénées, 2e syndicat des professeurs du second degré. Notre inquiétude ne porte pas tant sur la création ou la suppression de postes que sur ce que l'on fait faire aux enseignants. Le niveau scolaire baisse à un niveau encore jamais atteint. On peut toujours supprimer ou créer des postes, si c'est pour apprendre des choses réduites à une portion congrue, ce n'est pas la peine ! »

Outre ces chiffres, le recteur a fait un point sur ses priorités pour la rentrée prochaine. En premier lieu vient la mise en œuvre de la réforme des lycées avec la nouvelle classe de seconde. « « Un tronc commun de 25h30 comprenant les matières fondamentales s'accompagnera d'enseignements d'exploration de 3 à 6 h, comportant obligatoirement au moins une option d'enseignement économique, précise le recteur. Contrairement à ce qui a été dit, ce n'est pas un recul de l'économie au lycée puisqu'il ne s'agira plus d'une option facultative comme c'est le cas aujourd'hui. » A charge pour les établissements de définir quelles seront les options proposées. « Précisons qu'il ne s'agira pas d'enseignement d'orientation mais bien de découverte et d'exploration », rappelle le recteur.

Le 2e chantier de la prochaine rentrée sera la poursuite de la rénovation de la voie professionnelle. « Nous avons ouvert l'an passé des bac pro en 3 ans, indique Olivier Dugrip. Les BEP disparaîtront à la rentrée prochaine. Nous nous attendons donc à une augmentation des effectifs en 1re professionnelle, les élèves venant de seconde étant rejoints par ceux poursuivant leurs études après leur BEP et leur CAP. En conséquence, les lycées professionnels bénéficieront d'un effort particulier. »

Principal point noir de ces dernières années, la hausse du taux de redoublement d'une classe d'âge devra être combattu : le recteur en a fait « une priorité ». Il est de 3,97% dans les collèges de l'académie, contre 3,7% au niveau national, et de 7,6% dans les lycées (9,31% au plan national). « Nous proposerons pendant les vacances des stages de remise à niveau pour les élèves qui rencontreront des difficultés dans telle ou telle matière. » Le taux d'accès d'une classe d'âge est de 62% dans l'académie et de 64% au niveau national.

Mikaël Lozano

En savoir plus :
- www.ac-toulouse.fr
- www.toulouse.snes.edu
- snalc.midi.pyrenees.free.fr

En photo : Jean Ravon, secrétaire général et olivier Dugrip, recteur d'académie.

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