Airbus : record battu mais le sort de l'A400M reste incertain

Avec 498 livraisons, Airbus a battu son record en 2009. L'avionneur devance nettement son grand rival Boeing et s'en sort bien malgré les difficultés liées tant à la crise qu'aux programmes A380 et A400M. 310 commandes brutes ont été enregistrées. L'avionneur prévoit de maintenir ses cadences de production en 2010. Néanmoins les inquiétudes se focalisent sur l'A400M qui n'est pas encore sorti de l'ornière : une réunion cruciale devait se tenir ce 14 janvier à Londres.Quelques semaines avant la fin de l'année, peu auraient parié sur un nouveau record.

Avec 498 livraisons, Airbus a battu son record en 2009. L'avionneur devance nettement son grand rival Boeing et s'en sort bien malgré les difficultés liées tant à la crise qu'aux programmes A380 et A400M. 310 commandes brutes ont été enregistrées. L'avionneur prévoit de maintenir ses cadences de production en 2010. Néanmoins les inquiétudes se focalisent sur l'A400M qui n'est pas encore sorti de l'ornière : une réunion cruciale devait se tenir ce 14 janvier à Londres.

Quelques semaines avant la fin de l'année, peu auraient parié sur un nouveau record. Et pourtant, Airbus a finalement réussi à livrer 498 appareils en 2009, soit 15 unités de mieux qu'en 2008, et dépassé son objectif de 300 commandes brutes (310 au total, dont 271 commandes nettes). « Avec l'environnement économique et financier actuel, nos résultats sont plutôt bons en 2009, s'est réjouit Tom Enders, président et CEO d'Aibus à Séville le 12 janvier, lors de la présentation officielle des résultats. Nous prévoyons de maintenir une production aux niveaux de 2008/2009, mais nous devons rester prudents et conserver notre souplesse. Nous ne sommes pas encore au bout du tunnel. » Avec 271 commandes nettes, Airbus est toutefois très loin des 777 enregistrées en 2008.

L'avionneur toulousain, qui concentre 54% de la part de marché mondiale des appareils de plus de 100 sièges, devance toujours Boeing, qui atteint 481 livraisons et 263 commandes (dont 142 nettes). Les commandes d'Airbus se détaillent ainsi : 228 appareils de la famille A320, 78 appareils de la famille A330/A340/A350 XWB et quatre A380. Le total des commandes brutes est estimé à 34,9 milliards de dollars US. « Fin 2009, Airbus totalisait un carnet de commandes de 3 488 appareils, d'une valeur de 437,1 milliards de dollars US, soit six années de production à plein régime », annonce le groupe dans un communiqué. De son côté, Airbus Military a livré 16 avions de transports légers et moyens en 2009.

Airbus prévoit de livrer à nouveau 480 à 500 avions en 2010 et envisage 250 à 300 commandes. Une montée en puissance de l'A380 (20 livraisons contre 10 l'an passé) est fortement attendue. L'usine d'assemblage toulousaine devra donc réussir à livrer mensuellement deux appareils d'ici quelques mois. Les espoirs se portent sur l'A350 XWB, qui sera également assemblé en banlieue toulousaine, et dont le premier vol est prévu en milieu d'année 2012. Le cap des 500 commandes vient d'être franchi pour le futur long-courrier.

Par ailleurs, le programme de restructuration Power 8 a « dépassé les objectifs et permis de réaliser des économies récurrentes supplémentaires de l'ordre de 2 milliards d'euros. L'objectif de Power8+ est de réaliser 650 millions d'euros d'économies supplémentaires pour Airbus d'ici à 2012 », indique Airbus dans un communiqué.

Reste maintenant à savoir quel sera le sort de l'A400M, qui a bouclé son premier vol avec succès en décembre mais dont le développement n'est pas épargné par les problèmes. « Notre toute première mission, dans les semaines à venir, est d'assurer une base financière solide pour l'A400M, a indiqué Tom Enders. Après neuf mois d'intenses négociations avec nos clients, les gouvernements, nous devons maintenant prendre des décisions. » Airbus a proposé de partager les surcoûts, demandant aux pays acheteurs une rallonge de 5,3 milliards d'euros passât par une augmentation du prix des avions, et offrant de supporter une somme similaire. Une réunion à huis clos devait réunir ce 14 janvier à Londres les représentants des pays concernés (France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie). Airbus et EADS n'ont pas été conviés. Le ministre de la Défense français, Hervé Morin, a déclaré dans la matinée : « Il s'agit d'un programme majeur pour l'industrie européenne de défense, c'est le programme-phare de ce que peut représenter la volonté de produire des programmes communs donc nous ferons tout pour sauver ce programme. »

Airbus espérait une décision avant la fin du mois. Louis Gallois, président exécutif d'EADS, est monté au créneau : « Nous ne pouvons tout simplement pas aller au-delà de la fin janvier sans savoir où nous allons financièrement. » Un scénario peu probable dans la mesure où les ministres de la Défense des 7 pays, qui devaient se réunir le 20 janvier, ont repoussé leur rendez-vous aux 4 et 5 février.

180 exemplaires de l'A400M ont été commandés. Le contrat prévoit un montant fixe de 20 milliards d'euros.

Mikaël Lozano

En savoir plus :
- www.airbus.com

En photo : des discussions doivent avoir lieu ce 14 janvier et les 4 et 5 février au sujet de l'A400M. (photo © Mikaël Lozano)

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