Un accord signé pour une gestion durable de l'eau à Toulouse

Pierre Cohen, président du Grand Toulouse et maire de la Ville Rose, a signé ce 5 janvier avec Marc Abadie, directeur général de l'Agence de l'eau Adour-Garonne, un accord-cadre pour « une gestion durable et solidaire de l'eau » sur le territoire de l'agglomération toulousaine. Un sujet d'actualité alors que Toulouse doit décider si elle confie la gestion future de son réseau d'eau potable à Véolia ou à une régie municipale.« Il faut se donner les moyens de changer de culture, a affirmé Pierre Cohen, ce 5 janvier lors d'une conférence de presse au Capitole.

Pierre Cohen, président du Grand Toulouse et maire de la Ville Rose, a signé ce 5 janvier avec Marc Abadie, directeur général de l'Agence de l'eau Adour-Garonne, un accord-cadre pour « une gestion durable et solidaire de l'eau » sur le territoire de l'agglomération toulousaine. Un sujet d'actualité alors que Toulouse doit décider si elle confie la gestion future de son réseau d'eau potable à Véolia ou à une régie municipale.

« Il faut se donner les moyens de changer de culture, a affirmé Pierre Cohen, ce 5 janvier lors d'une conférence de presse au Capitole. La prise de conscience des citoyens est un défi majeur des prochaines années. L'eau est une denrée qui nécessite des réflexions portant sur plusieurs décennies, nous devons être vigilants quant à l'accessibilité des ressources et à la solidarité. Avec cet accord-cadre, nous affichons nos ambitions. »

« Nous avons l'habitude de travailler en concertation avec les communes, les intercommunalités, les différentes collectivités locales, note Marc Abadie, directeur général de l'Agence de l'eau Adour-Garonne. Mais c'est la première fois qu'un accord est passé avec une agglomération. Il va nous permettre d'aller plus loin, au cœur des politiques environnementales, en s'appuyant sur le schéma directeur qui vise au bon état des masses d'eau d'ici 2015. L'accord, autorisant une approche globale, relie les préoccupations de l'eau à d'autres thèmes, l'urbanisme par exemple. »

L'accord-cadre, courant jusqu'en 2012, définit des objectifs partagés par les trois partenaires, le Grand Toulouse, la municipalité et l'Agence : mieux intégrer la Garonne, les autres cours d'eau et les milieux aquatiques associés dans l'aire urbaine et dans la vie des citoyens, intégrer les enjeux liés à l'eau dans les documents d'urbanisme, mener des actions de solidarité à l'international... Sécuriser l'alimentation en eau potable et fiabiliser l'assainissement (mise en conformité des systèmes, mise en place de l'auto-surveillance des réseaux, assurer la protection des captages) font partie des priorités. L'Agence de l'eau Adour-Garonne s'est engagée à « apporter une assistance technique et une aide financière à la Communauté Urbaine ou à la Ville pour les études, investissements ou actions » visant à atteindre ces objectifs.

« Nous avons dépassé la période de prise de conscience institutionnelle, analyse Pierre Cohen Cette évolution doit s'accompagner d'une prise de conscience citoyenne. » Régine Lange, adjointe au développement durable à la mairie de Toulouse, a rappelé que « 1,5 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable. Nous bénéficions d'un privilège énorme. Avec cet accord, nous mènerons des actions de communication, pédagogiques, nous dialoguerons avec les industriels sur l'utilisation des produits phytosanitaires. Nous travaillerons sur l'exemplarité de la Ville en matière de consommation. Nous avons déjà mis en place une gestion différenciée des espaces verts, avec des essences et une végétalisation plus cohérentes avec les spécificités locales, pour une utilisation de l'eau plus rationnelle. »

Pierre Cohen n'a pas échappé à de nombreuses questions sur un éventuel passage en régie municipale de la distribution de l'eau. Pour mémoire, Véolia distribue actuellement, grâce à la Garonne, 43 millions de m3. La société gère le réseau d'eau potable de la ville depuis 1990. Les conclusions d'un audit mené sur la gestion de l'eau sont arrivées sur le bureau du maire peu avant Noël. Pas question de les rendre publiques, mais Pierre Cohen a toutefois dessiné une tendance : « Les conclusions vous seront données avant fin janvier. Il faudra prendre une décision dès cette année pour l'horizon 2015 ou 2020. » Le contrat liant la Ville à Véolia court jusqu'en 2020. Mais en fonction d'une jurisprudence du Conseil d' État, un arrêt de la délégation pourrait peut-être intervenir plus tôt, en 2015. « Cela s'apparente à une rupture de contrat », note Pierre Cohen. A quel prix ? Car cette rupture aurait forcément des conséquences financières. Le maire s'est refusé à toute estimation, annonçant toutefois que « nous payons actuellement une dotation de 5 millions d'euros chaque année. Il faudra ajouter à ce calcul les investissements réalisés... » Plus tôt lors de la conférence de presse, Pierre Cohen avait évoqué être « intéressé par la modification des comportements des citoyens par la tarification ». Concrètement, la facture augmenterait significativement en lien direct avec le volume consommé. Le maire, actuellement en négociations avec Véolia, espère obtenir une baisse significative des prix. Mais Pierre Cohen l'a certifié : aucune décision n'a encore été prise concernant la distribution de l'eau.

En savoir plus :
- www.eau-adour-garonne.fr

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