L'université Toulouse 1 Capitole crée une fondation pour renforcer et développer son partenariat avec le monde socio-économique régional. D'ici 2013, l'objectif est d'atteindre 5 millions d'euros de ressources annuelles.

L'annonce ne va pas manquer de relancer le débat : en créant une fondation destinée à récolter des fonds pour améliorer son fonctionnement, l'Université Toulouse 1 Capitole fait clairement les yeux doux aux PME régionales. Une « cour » que son initiateur et responsable du comité de pilotage, Lucien Rapp, vice-président de l'établissement en charge des relations avec le monde économique et des partenaires extérieurs, assume très bien.

« Nous avons toujours eu trois missions de service public qui sont la recherche, la transmission et l'insertion professionnelle des étudiants, rappelle-t-il. Dans un contexte économique de forte concurrence, où la recherche est devenu un véritable marché, il était essentiel de s'adapter et de s'ouvrir au privé. Les universités doivent être gouvernées, dorénavant, aux côtés de l'industrie et du commerce ».

Une évolution qu'il souhaite voir s'accélérer : « Les universitaires sont restés trop longtemps enfermés dans leurs mondes, insiste-t-il. Nous avons vocation à être un trait d'union, une passerelle entre l'enseignement&la recherche et le monde du travail. Cette fondation était, dès lors, une nécessité en permettant d'associer de manière étroite les bienfaiteurs à notre développement ».

La Fondation UT1 Capitole est un fonds de dotation à durée indéterminée dont les statuts garantissent son indépendance et son autonomie. Son conseil d'administration comprend 12 membres répartis entre 3 collèges, les donateurs, les membres de droit et les personnalités qualifiées. Elle s'est, d'autre part, dotée d'un comité scientifique, dont Lucien Rapp attend qu'il soit le garant de la qualité des opérations : « Il sera amené à désigner, pour chaque appel d'offres, un jury de sélection chargé d'examiner et de trouver les meilleures équipes de recherche ou laboratoires ».

Trois collèges de financiers potentiels ont été identifiés : celui du monde l'industrie et du commerce, celui des donateurs individuels et celui des anciens étudiants. Parmi les acteurs économiques privés, c'est tout particulièrement les TPE qui ont été ciblées, et notamment les jeunes entreprises innovantes susceptibles de bénéficier du grand emprunt national : « L'idée est d'avoir une grande diversité et multiplicité de partenaires, essentiellement régionaux dans un premier temps ».

Les anciens diplômés font également l'objet de beaucoup d'espoirs de la part de l'université : « UT1 leur a dispensé un enseignement de qualité et contribué à ce qu'ils trouvent un emploi, expose-t-il. Il est normal qu'ils contribuent à son financement pour assurer sa pérennité ». Un « mur des donateurs » est, du reste, envisagé pour « rendre hommage » aux plus généreux donateurs qui bénéficieront du titre de « bienfaiteurs » à partir de 25 000 euros investis.

Désireux de faire de Toulouse l'un des grands pôles européens de recherche dans le droit, l'économie et la gestion, l'Université UT1 Capitole s'est fixé des objectifs élevés en termes de récolte de fonds : « La conjoncture nous pousse à être ambitieux, annonce Lucien Rapp. Nous projetons d'atteindre le million d'euros d'ici l'été prochain et 5 millions d'euros de ressources annuelles d'ici 2013 ».

La Fondation, pour l'instant pilotée par Lucien Rapp, se dotera d'un conseil d'administration et d'un président en janvier prochain.