À Toulouse, un chatbot pour expliquer le RGPD aux salariés

Face à l'afflux d'interrogations des entreprises à l'approche de la mise en vigueur du RGPD (règlement européen sur la protection des données), le cabinet d'avocats toulousain Altij s'est asssocié avec la startup Inbenta pour mettre au point un robot de conversation répondant aux principales questions des salariés.
France Charruyer est avocate spécialisée sur les questions numériques
France Charruyer est avocate spécialisée sur les questions numériques (Crédits : Rémi Benoit)

"Combien de temps je peux conserver les CV envoyés par des candidats ? Qui a le droit d'accéder aux données médicales des salariés au sein de l'entreprise ? Est-ce que je peux noter les mots de passe de mon ordinateur sur un post-it ? Voici quelques exemples de problématiques posées par le RGPD", énumère France Charruyer, avocate spécialiste des questions numériques au sein du cabinet toulousain Altij.

Répondre aux 400 questions les plus fréquentes sur le RGPD

Avec l'entrée en vigueur dès le 25 mai prochain du règlement européen sur la protection des données (RGPD), les entreprises devront rendre des comptes quant à la gestion des données personnelles et en cas de non-respect elles risqueront désormais une amende de 4% de leur chiffre d'affaires mondial. Alors que l'échéance approche à grand pas, l'avocate France Charruyer a été assaillie d'interrogations d'entreprises. "Souvent les mêmes questions revenaient", glisse-t-elle. D'où l'idée de créer avec la startup toulousaine Inbenta un chatbot (ou robot conversationnel) pour répondre aux 400 questions les plus fréquentes des salariés sur le RGPD. Pour le moment, l'outil est en betatest à la demande. Une chambre de commerce et d'industrie va l'expérimenter sous peu.

"L'objectif est de l'installer dans les entreprises pour effectuer une sensibilisation en interne sur cette nouvelle législation et permettre aux salariés d'acquérir un premier niveau de connaissances. L'intérêt du chatbot est que lorsque l'on ne comprend pas, on peut reposer la question. On a le droit de ne pas comprendre du premier coup ce qu'est une adresse IP et de poser 14 fois la même question. Cela ne remplace pas le conseil juridique qui peut intervenir dans un second temps sur des questions plus complexes", explique France Charruyer.

Un chatbot personnalisable suivant l'entreprise

D'autant que même si les chatbots ont fait beaucoup de progrès au cours des dernières années, ils ne sont pas en mesure d'apporter des éléments à toutes les questions. "Le chatbot comprend le langage naturel (autrement dit humain) mais il ne peut répondre à 100% des questions. Dans ce cas, on le renvoie vers un formulaire de contact du cabinet Altij qui prend le relais", décrit Luc Truntzler directeur d'Inbenta. La société est en mesure de personnaliser le robot de conversation suivant la société ou son secteur d'activité.

"Avec le RGPD, les entreprises de plus de 250 salariés ont l'obligation de nommer un délégué à la protection des données (DPO). Si un salarié demande au robot 'Qui est le DPO de mon entreprise?', le chatbot donnera le mail et le numéro de téléphone du collaborateur en charge de cette mission, poursuit l'avocate toulousaine. De la même manière, les problématiques sont différentes suivant que l'on travaille dans une entreprise de transport ou un journal, on pourrait à terme personnaliser le chatbot".

chatbot rgpd

Capture d'écran du chatbot RGPD.

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