10 ans après leur création, quels résultats pour les pôles de compétitivité ?

Entre Aerospace Valley, Agri Sud Ouest Innovation et Cancer Bio Santé, la région Midi-Pyrénées compte aujourd’hui trois pôles de compétitivité implantés sur son territoire. 10 ans après son lancement, le bilan est très positif pour Aerospace Valley, pôle n°1 en France. Mais face à la baisse des dotations de l’État de 15 % cette année, certains vont devoir réorganiser leurs sources de financement.

Avec 125 projets de recherche financés, Aerospace Valley s'est hissé fin 2014 en tête du classement des pôles de compétitivité français.

"Le bilan est très positif, confirme Agnès Paillard, présidente du pôle. D'autant qu'avec 730 adhérents, Aerospace Valley se place en là aussi en tête des pôles, c'est un deuxième sujet de satisfaction." Depuis 2004, 71 pôles de compétitivité ont été crées en France. Dans la région Midi-Pyrénées, deux pôles ont été lancés en 2004 (Aerospace Valley et Cancer Bio Santé). Le troisième, Agri Sud Ouest Innovation a lui été fondé en 2007.

Selon la terminologie officielle, "ils rassemblent sur un territoire identifié et sur une thématique ciblée des entreprises petites et grandes, des laboratoires de recherche et des établissements de formation". Objectif : soutenir l'innovation dans l'industrie en favorisant des projets de recherche et en apportant une aide aux entreprises pour mettre sur le marché de nouveaux produits. Au delà des aspects financiers, les pôles sont surtout un moyen de créer un réseau de chefs d'entreprises, et de nouer des relations entre patrons et chercheurs.

"Depuis 2004, 44 brevets de produits ont été déposés et nous avons recensé 142 publications dans des revues nationales ou internationales", indique Pierre Montoriol, président de Cancer Bio Santé.

125 emplois directs crées via le projet Pierre Fabre

L'État soutient largement le financement des projets de recherche et représente 40 à 50% des ressources des pôles. Rien que de 2005 à 2009, entre 2.5 et 3 milliards d'euros de dotations ont été versées chaque année en France. Mais jusqu'à présent, difficile de chiffrer les retombées économiques des pôles de compétitivité. Selon une étude de l'Insee publiée en novembre 2013, les subventions publiques et le crédit impôt recherche accordés aux PME et aux ETI n'ont déclenché ni effet d'aubaine ni effet d'entraînement sur l'économie. Du coup, depuis janvier 2013, Bercy a fixé de nouveaux objectifs aux pôles et leur demandent expressément d'orienter leur activité vers " les débouchés économiques à l'emploi" donc de favoriser des projets rentables pour créer le maximum d'emplois.

Mais comment distinguer clairement les retombées des pôles ? Chez Aerospace Valley, Agnès Paillard confirme qu'"il est difficile d'associer les créations d'emploi des entreprises uniquement à la création des pôles", surtout au sein d'un groupe axé sur l'industrie florissante de l'aéronautique et du spatial. Même constat du côté de Pierre Montoriol, le président de Cancer Bio Santé: "Tout ce que nous avons pu mesurer ce sont les emplois générés par les projets labellisés par le pôle. Par exemple, nous avons compté 125 créations d'emplois via le projet mené avec les laboratoires Pierre Fabre".

De son côté, Agri Sud Ouest Innovation travaille depuis 6 mois avec Toulouse School of Economics (TSE) sur un logiciel pour préciser l'impact du pôle sur l'emploi:  "Nous sommes en train de mettre au point une méthodologie pour mesurer les retombées des investissements sur les différentes entreprises ", explique Daniel Segonds, son président. Cet outil devrait être opérationnel d'ici mi-2015.

Les dotations de l'État BAISSENT DE 15 % en 2015

Le ministère de l'Économie a annoncé en novembre dernier que les dotations de l'État allaient baisser de 15% en 2015 avant de diminuer à nouveau en 2016. Une perspective qui n'inquiète pas particulièrement les pôles de la région.

"Nous sommes a priori épargnés, précise Agnès Paillard, puisque lors du salon du Bourget nous avons reçu le soutien de la DGA (la direction générale de l'armement) qui nous a versé 500 000 euros de subventions et qui s'engage à maintenir ses dotations pour au moins trois ans".

Seule crainte pour Agri Sud Ouest Innovation, face au retrait progressif de l'État : ce serait aux Régions de compenser."J'ai pleinement confiance dans la Région mais je crains qu'au moment du transfert de compétences, nous perdions au change", analyse Daniel Segonds.

À terme, les pôles de compétitivité pourraient diversifier leurs sources de revenus et proposer par exemple des services payants jusqu'ici gratuits.

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