AgriMip Sud-Ouest Innovation : Alain Chatillon ne croit pas aux biscuits "anti-stress"

Alain Chatillon émet des réserves sur le projet de biscuit "anti-stress" mené par les entreprises Poult, Vegeplast et les Laboratoires Pierre Fabre. Interrogé ce matin, le président du pôle de compétitivité Agrimip Sud-Ouest innovation se dit "prudent". Lors d'une conférence de presse organisée pour le lancement, le 21 mars prochain, du Printemps d'AgriMip Sud-Ouest Innovation, il a également annoncé les projets sélectionnés pour le prix AgriMip des lycéens.
Alain Chatillon, président d'AgriMip Sud-Ouest Innovation

"Il faut être prudent quand on parle de biscuits dit 'anti-stress', a répondu Alain Chatillon, interpellé ce jeudi 14 mars sur le projet mené par les entreprises Poult, Vegeplast et les laboratoires Fabre. Notre pôle de compétitivité, AgriMip Sud-Ouest Innovation, ne travaille que sur des projets plausibles, crédibles et en harmonie avec la réglementation européenne". Sous-entendu, il est inutile de communiquer sur un projet tant que les effets positifs pour la santé ne sont pas démontrés et qu'aucune autorisation de mise sur le marché n'est délivrée.

Le projet a pourtant bien été retenu dans le cadre de l'appel à projets EPICURE, lancé par la Région Midi-Pyrénées. Il réunit pour la première fois deux industriels régionaux de l'Industrie Agroalimentaire et de la Pharmacie ainsi que des laboratoires académiques autour de la fabrication de compléments alimentaires céréaliers contenant des principes actifs à base de plantes. Un projet non labellisé par le Pôle AgriMip Sud-Ouest Innovation.

Lors de la conférence de presse, le président du pôle de compétitivité, spécialisé dans l'ingénierie des agrochaînes, présentait le lancement du Printemps d'AgriMip Sud-Ouest innovation à Gradignan, en Gironde, le 21 mars prochain. Le philosophe et académicien Michel Serres, ainsi que Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, seront les invités d'honneur de l'édition 2013.

Un premier bilan sur les activités d'AgriMip Sud-Ouest Innovation a notamment été dressé, depuis le rapprochement du pôle de compétitivité avec la région Aquitaine. "Notre vocation est de fédérer les acteurs du secteur agricole et agro-industriel du Sud-Ouest au service de l'innovation, a rappelé Alain Chatillon. Le pôle regroupe 282 adhérents, dont 186 entreprises et 41 acteurs de la recherche". Depuis sa création en 2007, AgriMip Sud-Ouest innovation compte déjà 238 projets labellisés pour un montant total de 554,9 M€ d'investissements, dont 61,4 millions de subventions obtenues. "Environ 30 % des projets présentés sont rejetés, prévient Patrice Roché, directeur du pôle. Nous regardons les retombées économiques attendues avant de labelliser un projet afin que le produit corresponde à l'évolution du marché".

Des clôtures virtuelles pour l'agro-pastoralisme
C'est justement la prétention des quatre nouveaux projets présentés cette année par AgriMip Sud-Ouest Innovation dans le cadre du Prix AgriMip des lycéens. Une soixantaine de jeunes, issus de la filière agricole, voteront pour désigner l'un des quatre projets labellisés AgriMip Sud-Ouest Innovation.

Fruit de la collaboration entre Aerospace Valley et AgriMip Sud-Ouest Innovation, le projet E-Pasto propose une solution innovante pour les éleveurs de bétail en plein air: s'affranchir des barrières au profit des clôtures virtuelles par l'intermédiaire de la géolocalisation. Les animaux sont localisés avec des colliers qui les empêchent, par interaction, de franchir la barrière virtuelle. L'entreprise toulousaine Sigfox, de Ludovic Le Moan, intervient comme prestataire technologique et permet de transmettre le signal du capteur sur une distance de 40 kilomètres. La commercialisation est prévue d'ici deux ans.

Devenir le principal producteur de biofertilisants
De son côté, le projet Neofertil concerne la production de biofertilisants afin de limiter la porosité des sols. "Avec ce produit, la région peut devenir l'un des grands producteurs de biofertilisants, s'enthousiasme Patrice Roché, directeur d'AgriMip Sud-Ouest Innovation. Ces biofertilisants sont créés à partir de micro-organismes présents dans le sol, ayant un fort potentiel fertilisant ou favorisant la croissance des plantes". Le projet a déjà été testé sur une exploitation céréalière de 3 000 hectares. Résultat ? Une productivité de +10 % et une réduction de l'apport azoté d'environ 15%.

Enfin, Neurophenols travaille pour mettre au point des actifs alimentaires destinés à la prévention nutritionnelle du vieillissement, et Maiseo propose une planification de tout le processus de culture afin de rationaliser les consommations d'eau, d'engrais et d'énergie en fonction des types de maïs, ou de la période.

Hugues-Olivier Dumez

© Rémi Benoit

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