Les conditions d'emprunt extrêmement favorables du moment ne parviennent pas à freiner une tendance de fond : la forte baisse du pouvoir d'achat toutes générations confondues, et particulièrement chez les jeunes, empêche de devenir propriétaire.
Pour mesurer cette évolution, le Crédit Foncier a retenu trois années d'observation : 1998, 2004 et 2010. La conclusion est sans appel.
"Sous l'effet d'une forte hausse des prix immobiliers, le pouvoir d'achat a fortement diminué depuis 1998, et d'importants clivages générationnels sont apparus. Ils se sont fortement accentués au détriment des plus jeunes", explique Nicolas Pécourt, le responsable communication du Crédit Foncier.
À Toulouse en 1998, 44 % des 20-25 ans et 76 % des 25-30 ans étaient en mesure de devenir propriétaires. En 2010, ils n'étaient plus que 24 % parmi les 20-25 ans et seulement 22 % quand c'est un premier achat et 49 % des 25-30 ans (et seulement 42 % pour un premier achat).
Les séniors très favorisés
Autre enseignement de l'enquête, les clivages générationnels se sont fortement accentués entre 1998 et 2010. En 12 ans, le pouvoir d'achat immobilier des 20-25 ans a été divisé par deux en moyenne dans les principales villes de province. À l'inverse, les plus de 65 ans n'ont perdu en moyenne qu'un dixième de leur pouvoir d'achat immobilier. "En effet, ceux qui étaient déjà propriétaires avant la hausse des années 2000 ont bénéficié ensuite d'une revalorisation de leur patrimoine immobilier. La valeur de leur patrimoine a suivi l'évolution des prix et leur capacité à acheter un nouveau bien immobilier pour se loger est donc restée importante", décrypte Nicolas Pécourt.
Béatrice Girard
© photo Rémi Benoit
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